En direct du Studio avec Cary T. Brown et Aurélien Boilleau

S’il aborde souvent un chapeau à faire pâlir d’envie le narrateur (campé par Sam Elliot) du film « The Big Lebowski » de Joel Cohen, l’américain Cary T. Brown n’en oublie pas pour autant de promouvoir fièrement sa terre d’accueil alsacienne, dont il est devenu l’un des artistes incontournables.
Natif du Kentucky, état américain (et capitale mondiale du bluegrass) où l’herbe est toujours plus bleue qu’ailleurs, notre vagabond musicien a toujours eu la bougeotte et… une irrésistible attirance pour les douze mesures.
Apprenti trompettiste, il décide de quitter les terrains de chasse favoris des Shawnees, Cherokees et autres Iroquois afin de parfaire sa voix et d’élaborer son jeu de guitare en Pennsylvanie, dans le Maryland ou en Californie (en passant par la case Tennessee où, en compagnie de ses grands-parents, il devient un spectateur assidu des spectacles proposés par le Grand Ole Opry de Nashville)…

Ceci avant de tenter, pour notre plus grand bonheur, une percée européenne…
Caméléon des notes, il peut ainsi se targuer d’ajouter à une totale connaissance des musiques roots d‘outre Atlantique, un remarquable intérêt pour la culture et les rites musicaux du vieux continent.

A son arrivée dans la région strasbourgeoise, en 1993, Cary fait la connaissance de nombreux musiciens et ressent, quelques années plus tard, un véritable coup de foudre musical au contact d’Aurélien Boilleau.

Ce dernier, également, chanteur et guitariste a (tel le regretté bluesman Big Joe Williams) plus de six cordes à son instrument de prédilection. Les siennes, cependant, sont davantage « virtuelles » puisqu’elles se sont figées en lui, au prix d’un dur labeur. Jugez-en par vous-même…
Il débute par le piano dès l’âge de 4 ans (devenant diplômé de l’école de musique Suzuki dont il ressort avec deux médailles d’or) et entreprend un an plus tard une « carrière » d’acteur, en intégrant le Théâtre du Colimaçon, avant de se mettre à la danse classique  pour ses 8 ans !

Une énergie à revendre qu’il canalise finalement en fondant le groupe de métal E-Sënse, qui connait un certain succès et avec lequel il se produit sur des scènes de plus en plus grandes.
Comme si cela ne suffisait pas, il s’oriente vers une l’option « audio-visuel » au baccalauréat et obtient des rôles principaux dans quelques court-métrages.
Personnalité entière et engagée, il se plait aussi à mettre en mots et en musiques ses états d’âme et ses coups de gueule.

La composition et l’écriture étant les dénominateurs communs des deux complices, il est normal aujourd’hui de voir leurs noms inscrits sur une seule et même pochette de CD.
Ce disque « Good Day, Bad Day », relate toutes les influences du tandem et lorgne sérieusement du côté d’un folk-rock aussi jouissif que réaliste, teinté d’amertume.
Si les harmonies vocales peuvent faire penser aux Everly Brothers, le son est on ne plus percutant,  emprunt de la dure réalité d’un XXIème déjà bien entamé…

Sur ce disque, particulièrement abouti, Cary et Aurélien sont entourés par quelques amis (dont le guitariste Michael Jones).
Le duo, dans sa formule dépouillée, forme également un team avide de joutes scéniques (où leur engagement n’a rien à envier aux meilleurs compétiteurs de la piste).

Invités de l’émission Route 66 le mercredi 4 janvier 2012. Les deux artistes ont eu tout le loisir de revenir sur leurs parcours respectifs. Bien évidemment ils en ont profité afin d’offrir aux auditeurs deux titres, interprétés en live et en formule acoustique, « Black when » et « Whatever tomorrow ».

Sûr qu’en les entendant ce soir là, le narrateur du film « The Big Lebowski » aurait parié jusqu’à sa dernière bière… sur un fameux strike musical !

David Baerst

/www.carytbrown.fr
www.myspace.com/carytbrown