Keep on graph’ with Dom S-D !

Pour les personnes de ma génération, nées en pleine tourmente pétrolière des années 1970, la vie culturelle française de cette époque semble se résumer à une plate valse musette…
Un flonfon ronronnant et permanent, à peine rythmé par l’accordéon d’un Valery Giscard D’Estaing tout sourire, mouillant la chemise sous le regard admiratif d’une Danièle Gilbert en passe de rugir comme une lionne.

Pourtant, pendant ce temps-là, rongeant son frein… une horde de rockers sauvages continue de faire les beaux jours du Golf Drouot et d‘autres lieux qui, aujourd‘hui, relèvent du mythe…
Surmotivés à l’idée de voir le rock français trouver une nouvelle jeunesse, directement insufflée par la vague punk naissante, toutes et tous s’évertuent à répandre la bonne parole.

Quelques soient leurs influences ou leurs directions musicales, ils prennent ainsi en mains le destin d’une musique à la recherche d’un (no) futur et ont pour noms (parmi tant d’autres) : Asphalt Jungle, Dogs, Bill Deraime, Ganafoul, Alligators, Bijou, Stinky Toys et, bien sûr, Little Bob Story…

Giflé de plein fouet par cette déferlante, on devine le jeune Dominique Desseigne bouillir.
Il se sait taillé dans le même roc et comprend rapidement qu’un tel déluge sonore ne peut sortir de puissants amplis Marshall pour se perdre dans le vide galactique.
Il a retenu les leçons des aînés et, à l’instar des artistes cités précédemment, prend lui aussi part à un relais qui n’est toujours pas prêt de s’arrêter.
Celui du rock’n’roll mais aussi de la culture et de l’imagerie qui en sont indissociables.

Après des premières expériences en tant que musicien, il abandonne son saxophone pour se lancer, CAP en poche, dans une carrière de photographe qui lui permet d’exposer pour la première fois dans les années 1980 (Démence D’Afficher).
Afin d’éviter de se sentir à l’étroit dans cette activité, il revêt son perfecto et retourne à ses crayons, à ses chères études.
Les yeux remplis du travail de Jaimie Reed, il décide de suivre les pas de ce collaborateur des Sex Pistols et de devenir à son tour… graphiste !

Il fait ses premières armes dans des magazines consacrés à l’univers du jeu vidéo mais réintègre, dès que possible, le monde merveilleux des décibels…
Ainsi, sous le nom de Dom S-D, il permet aux revues Compact, Crossroads et Eldorado (auxquelles il faut ajouter Ciné Live et Brazil pour le cinéma) de se trouver une véritable identité graphique.

Très rapidement son talent saute aux yeux de nombreux musiciens. Il est de plus en plus sollicité et commence à signer des pochettes d’albums (Classic And Troubles, Jesus Volt, Blues Power Band, Shaggy Dogs, Tony Marlow, Little Bob…). Il créé à chaque fois de nouveaux univers, qu’il se plait à décliner sous la forme de produits dérivés (t-shirts, affiches, badges…).

En véritable orfèvre de l’image (jusqu’au plus profond de sa peau), Dom réalise aussi des travaux plus personnels.
Ces deniers sont consacrés à des figures marquantes de la musique, du cinéma et parfois même issues d’univers plus éloignés (à partir du moment que la cause qu’elles défendent soit louable).
Des œuvres sérigraphiées, tirées sur toile, papier ou plus modestement imprimées en format « carte postale », qui sont régulièrement exposées (faisant ainsi la joie d’une sphère d’admirateurs de plus en plus large).

La production de Dom S-D est la représentation même du bras d’honneur fait par toute une génération à un système complexé et en totale désynchronisation. Elle est la preuve irréfutable que le l’attitude rock et aussi intemporelle qu’immortelle.

Aujourd’hui, s’il est aussi devenu une personnalité incontournable, chère et essentielle à tout un microcosme… Dom S-D reste (et restera) avant tout un rocker… un de ceux dont seul le cœur n’est pas en cuir.
David BAERST

www.domsd.com
https://www.facebook.com/pages/Dom-S-D-Graphiste/173005329384993
www.myspace.fr/domsd