En direct du Studio avec Thomas Schoeffler Jr
Tout droit échappé d’un vieux 78 tours, notre invité du 30 janvier 2013 n’en oublie pas pour autant de creuser son propre sillon. Le plus souvent vêtu d’une chemise à carreaux, d’un blue jeans sans âge et de godillots en cuir où paraissent s’être déposées des poussières récoltées le long de l’US Route 70. Thomas Schoeffler Jr puise dans le terroir musical des états de Caroline du Nord, du Tennessee, de l’Arkansas et du Texas… une musique aussi âpre et désabusée qu’elle peut être festive.
Bref, un itinéraire sonore où semblent carrément s’entrechoquer les fantômes de Johnny Cash et de Bukka White…
Nous l’imaginerions bien, notre Thomas Schoeffler Jr, croiser le fer à Helena, dans l’émission de radio King Biscuit Time, entouré de Sonny Boy Williamson et de Robert Lockwood Jr. Ceci, avant d’avaler des kilomètres jusqu’à Nashville, histoire de continuer à chahuter un Grand Ole Opry qui ne s’est pas privé, en 1952, pour licencier le héros Hank Williams. Ce dernier, il est vrai, plus souvent qu’à son tour imbibé et parfois sous perfusions de moonshine. Ce maudit alcool frelaté et de contrebande qui finalement, lorsque l’atmosphère est moite et que les gorges sont sèches, vaut bien le plus appréciable des bourbons.
Cependant, ce one-man band français ne rêve pas de que juke joints ou de honky tonks miteux. Des endroits dans lesquels, après chaque gig, il pourrait pourtant s’adosser tranquillement à un bar et fumer une Kool… tout en regardant une pulpeuse autochtone se dandiner au son de la voix de Bobby « Blue » Bland, crachée par un vieux jukebox branlant.
En effet, notre homme est avant tout un artiste en parfaite adéquation avec son temps. S’il connait son Charley Patton sur le bout des doigts, il a fort à parier que compte tenu de son âge, lui aussi s’est éclaté et a offert des démonstrations endiablées de pogo à ses premières petites amies. Le tout en écoutant Nirvana et Pearl Jam, sur un lecteur de cassettes made in China.
Une énergie qu’il déploie aussi bien sur les planches des clubs, des festivals et des salles de musiques nouvelles que sur son album « Daddy’s Not Going Home ». Un disque au titre mélancolique qui n’a pas fini de faire parler de lui et qui, je suis prêt à le parier, va permettre à notre invité de beaucoup voyager dans les mois à venir. En attendant, c’est dans notre studio que Thomas Schoeffler Jr fait une pause. Un arrêt durant lequel, outre le fait d’évoquer son parcours, l’artiste a présenté le CD cité plus haut et interprété deux chansons en live (« How long this day will it last » et, justement, une reprise de Hank Williams « I heard that lonesome wisthle blow »). Il faut dire, qu’avec toutes ces influences musicales, il aurait été fort dommage qu’il n’emprunte pas un crossroads, pourvu d’un panneau lui indiquant la Route 66.
David BAERST
www.myspace.com/thomasschoefflerjr
https://www.facebook.com/pages/Thomas-Schoeffler-Jr/124592234277701
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