En direct du Studio avec Coco Das Vegas et Vince Van Vegas

Apparue, dans un premier temps, comme personnage secondaire d’un dessin-animé dont la vedette était le chien Bimbo (qui, depuis, est tombé dans l’anonymat), une certaine Betty Boop s’est rapidement émancipée afin de devenir (dès 1931) l’incarnation de la féminité en cette période de Grande Dépression américaine.

Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, c’est donc de personnage de celluloïd qui s’est imposé comme l’une des jeunes femmes les plus « sexy » de son époque. Avec ses cheveux bouclés, ses yeux noirs et ses cils très voyants, cette égérie d’Hollywood a permis de démocratiser et de mettre en exergue un art qui se généralisait tout juste via la presse américaine (en particulier par le biais de pulps et autres dirty comics).

Cette tendance s’est encore accentuée avec les « Vargas Girls » d’Alberto Vargas, puis par les travaux de dessinatrices telles que Joyce Ballantyne, Pearl Frush ou Zoë Mozert, qui mirent à jour ce que l’on commençait alors à appeler des « pin-ups boys ». Le succès de ces dernières s’est accentué pendant la seconde guerre mondiale ; leurs images allant jusqu’à s’imprimer sur la tôle d’avions de guerre (comme le Memphis Belle, bombardier B-17 de l’armée américaine).

A compter de 1950 la tendance a tourné au phénomène de mode. Les pin-up se sont alors retrouvées épinglées sous toutes leurs coutures, sous la forme de cartes-postales, de posters ou de bandes-dessinées. Cependant, ce sont bien sûr les modèles faits (plus ou moins) de chair et de sang qui sont devenus des fruits défendus, hantant les fantasmes de bien des rockers gominés.Quelles soient blondes, brunes ou rousses (de Marilyn Monroe à Jayne Mansfield en passant par Betty Page, Betty Grable ou encore la fabuleuse Tempest Storm), c’est à toutes ces égéries du genre que l’émission Route 66 du 7 mai 2014 a été dédiée.

Pour ce faire, c’est l’une des plus dignes héritières de cette « école », la belle Coco Das Vegas, qui nous a servi de guide. Depuis, grâce à elle, le monde des effeuilleuses et autres artistes burlesques n’a plus aucun secret pour nous…
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, avec son comparse des Pin-up D’Alsace Vince Van Vegas (boylesque de son état), l’artiste a aussi évoqué la première édition de l’Elsass Rock & Jive Festival se tenant les 30 et 31 mai 2014 au cœur du splendide Parc du Natala à Colmar (avec une affiche regroupant aussi bien des musiciens de renom tels que Nico Duportal, The Bird Doggin’ Daddies ou Si Cranstoun que des DJ’s ou des shows réunissant quelques-unes des plus charismatiques pin-up ou effeuilleuses de notre époque).Une manifestation faite pour concilier, s’il le faut encore, le rhythm & blues et le rock’n’roll avec l’univers de ces jolies « créatures » à la tête aussi bien faite que le corps.D’ailleurs, ces représentantes du sexe féminin ont certainement (contrairement à ce que penses beaucoup de gens) davantage œuvré pour l’indépendance et la libération des femmes que bien des « chiennes de garde » portant jupes en velours et bas à varices.

Un aspect qui ne nous a pas échappé et qui nous a, rapidement, fait nous déganter avant de répartir petit à petit le reste de nos vêtements… sur la Route 66.

David BAERST

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