Fred Chapellier, capturé vivant sur la route !

Après une bonne décennie passée à écumer les salles internationales, à la tête de son blues band, l’année 2014 offre à Fred Chapellier la possibilité de jeter un premier coup d’oeil dans un rétroviseur qui reflète déjà une bien riche carrière.

 Une perspective abordée sans aucune forme de nostalgie et qui, pour lui, ne peut s’appliquer que sur scène, face à son public… les deux mains caressant les courbes généreuses d’une guitare. Cette dernière lui permettant de débroussailler un répertoire distillé sur 9 albums, le plaçant définitivement parmi les chainons essentiels de la scène blues française. Un circuit musical jusqu’à là en quête d’un second souffle et dont il aura largement contribué à la relance.

 Après 6 albums (dont 1 compilation) enregistrés en studio et 3 premiers essais captés « on stage » (mais à chaque fois aux côtés de prestigieux contemporains et amis : Billy Price, Tom Principato, Neal Black & Nico Wayne Toussaint) l’idée du bonhomme est donc de livrer, à un cercle de fans qui ne cesse de s’élargir des deux côtés de l’Atlantique, un double CD égrainant quelques-uns des meilleurs morceaux de son répertoire. Le tout agrémenté par une poignée de reprises triées sur le volet (dont un hommage à Peter Green particulièrement bien senti), auxquelles il faut ajouter un ou deux inédits…histoire de faire bonne mesure…

 Pour l’accompagner dans cette entreprise, l’artiste a fait appel à son groupe habituel (Charlie Fabert à la deuxième guitare, Abder Benachour à la basse et Denis Palatin à la batterie) au sein duquel l’imaginatif danois Johan Dalgaard (claviers) signe son grand retour. Si ce dernier est, en effet, l’un des musiciens historiques de Fred (ayant participé aux sessions de ses deux premiers albums, alors enregistrés dans la langue de Molière, à savoir « Blues Devil » en 2003 et « L’œil Du Blues » en 2005), il avait peu après commencé à prêter son talent à d’autres artistes incontournables du blues (Jimmy Johnson, Boney Fields, Miguel M & Brachay’s Blues Band par exemple) avant d’être enrôlé au sein de grandes caravanes itinérantes tractées par certaines stars du rock (Hallyday, Bashung, Aubert…).

La captation (réalisée en janvier 2014) s’est, quant à elle, étirée sur quatre soirées exceptionnelleséquitablement réparties entre le Caf’ Conc’ des 3 Frontières à Bartenheim (68) et l’Espace Manureva à Charleville-Mézières (08). Des endroits cultes dont le musicien est un habitué et qui, une fois de plus, ont croulé sous les demandes de spectateurs. Ces derniers investissant les lieux avec une remarquable abnégation et une furieuse envie de se faire entendre sur le double CD à venir.
 
Si Fred n’a eu aucun mal à haranguer ce public conquis d’avance, il n’en a pas eu davantage à réussir son pari qualitatif dont l’illustration sonore entrera définitivement dans la postérité le 6 mai 2014.
Sûr que ce « Captured live », dont le titre n’est pas encore connu au moment où j’écris ces quelques lignes, s’annonce comme une véritable « arme fatale » permettant de définitivement assoirla notoriété de Fred Chapellier. Un homme vrai ayant gagné sa place par le biais d’une incroyable capacité à combiner les valeurs essentielles, pour mener à bien une carrière artistique (talent, travail, persévérance, écoute, humilité…). Puissions-nous, en sa compagnie, continuer à partager ce frisson encore très longtemps.

 David BAERST

*Fred Chapellier : Double CD enregistré en public, sortie annoncée le 06 mai 2014 sur le label Dixiefrog (release party le 20 mai 2014 au New Morning, Paris).

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