En direct du Studio avec The Doctors (2ème venue)
Si vous estimez que l’univers du pub-rock est constellé de musiciens dégainant une certaine vantardise, comme d’autres cachent leur mal de vivre (et leurs difficultés d’adaptation à la vie actuelle) derrière une attitude « bobo-écolo-pseudo intello »… sachez que vous êtes dans l’erreur. En effet, les premiers cités sont souvent des personnalités humbles et authentiques qui s’amusent régulièrement à traverser la Manche afin de nous rendre visite. Ceci dans le but de chavirer les foules et, éventuellement, de cracher leur rock’n’roll à la face des seconds (tout en leur faisant renifler, de très près, le cuir de leurs robustes chaussures « made in England »).
Donc point d’effets superflus ou superficiels dans le registre abordé par Route 66 le mercredi 10 décembre 2014, en compagnie d’invités qui connaissent leur sujet (et de nombreux sujets de sa Majesté) sur le bout de leurs doigts. Je veux, bien sûr, évoquer par-là le groupe The Doctors.
Ce dernier vient de clore le premier chapitre de son « livre » (consacré au répertoire de ses illustres ainés du groupe Dr Feelgood) afin d’entamer le deuxième, avec la sortie d’un album (« Evil Thoughts » entièrement constitué de compositions originales de belle facture. Une heureuse initiative soigneusement proposée dans un très bel écrin frappé du drapeau britannique (et sur lequel est aussi apposé un sticker de circonstance, destiné à prévenir les oreilles chastes qui pourraient être choquées par des propos flirtant parfois avec nos boucles de ceintures et encore plus souvent avec le zinc rugueux et collant de votre bar à bières préféré). Bref, que des ingrédients que nous apprécions mais qui ne nous empêchent pas de nous poser certaines questions liées aux photos de l’épais livret qui accompagne le disque. Nous y retrouvons nos amis recouverts d’épaisses couches de graisse de moteur…
Alors si nous savions déjà, suite à sa première visite dans l’émission en juillet 2011, que le chanteur-harmoniciste Dr Mojo peut avoir une hygiène corporelle qui laisse à désirer… nous nous étonnons davantage pour ses trois comparses. En effet, nous subodorions simplement que l’occupation la plus salissante du guitariste Freddy Fuhro était le combat de catch (avec de superbes créatures sur des rings recouverts de marmelade d’orange) alors que celle du bassiste Philippe Stephan était de lâcher son instrument de prédilection afin de défendre (à coups de chaine de vélo) les malotrus qui oseraient approcher d’un peu trop près sa collection de disques de Lee Brilleaux. Par contre, comment traduire notre émotion à la vue du minishort et du bustier moulant de la batteuse Corinne Jacquin (malheureusement absente pour cause de rhume carabiné), tous deux souillés de tâches aussi obscures que douteuses.
Des choses qui ont de quoi nous mettre en émoi… Un émoi que The Doctors a transmis une heure durant aux auditeurs, revenant sur leur parcours et évoquant avec passion leur actualité et leurs projets. De quoi fredonner à tue-tête (et dans l’allégresse générale) « God save the Queen »… sur la Route 66 !
David BAERST
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