En direct du Studio avec Dom Ferrer

La Red River, appelée en français la Rivière Rouge du Sud, est un affluentdu fleuve Mississippi. Elle sert de frontière naturelle entre le Texas et un autre état, où la culture musicale (bien que moins connue) est tout aussi importante, l’Oklahoma.

Terre indienne par excellence, nous avons tous en tête des souvenirs de westerns (tels que « La Ruée Vers L’Ouest » d’Anthony Mann, sorti en 1960) qui se déroulent dans ces contrées infinies où subsiste encore une tradition afro-américaine. En effet, de nombreux noirs y ont élu domicile dans le passé, afin de fuir le racisme ambiant qui prévalait dans les états du sud au début du XXème siècle. Un héritage humain dont découle, probablement, une musique qui s’est fortement développée dans les environs de Tulsa et qui emprunte aussi bien au blues, à la country music ou au rockabilly.

Etablir la liste des musiciens qui sont issus de cette école musicale relève de la prouesse, tant de talents s’y étant distingués (J.J Cale, Leon Russell, Elvin Bishop, Don White ou Jimmy « Junior » Markham parmi tant d’autres). Dans un registre qui peut être dynamique mais qui est plutôt réputé pour son côté nonchalant, tous ont contribué à donner naissance à un véritable état d’esprit « laid-back » (que l’on peut traduire en français par le mot « décontracté »). Ce dernier est encore parfaitement représenté aujourd’hui, par des songwriters de talent qui répondent aux noms de Paul Benjaman, Jacob Tovar, Dan Martin, Jesse Aycock ou encore Wink Burcham.

Tous sont signés sur le label Horton Records, qui donne ses lettres de noblesse au genre et à l’assaut duquel est parti, lors d’un premier voyage initiatique, notre invité du 20 avril 2016. Ce dernier en est revenu la tête emplie d’images, de son, d’émotions et du regret de ne pas y avoir séjourné plus longtemps. Une amertume à laquelle il a coupé court, puisque celui qui se faisait appeler Carol’s Cousin (et qui, maintenant qu’il a trouvé sa vraie famille artistique, a décidé comme un pied de nez de mettre en avant sa véritable identité…Dom Ferrer) est retourné séjourner dans « Le Pays Vert » afin d’y enregistrer un nouvel album, « We Ride Free », entouré par bon nombre de ses amis américains. Un disque profond, reflet du Tulsa sound actuel, sur lequel l’artiste se révèle sous un angle pour le moins touchant. C’est donc, au fil de ses narrations et de ses musiques (dont un titre interprété en live acoustique) que nous sommes partis explorer les grands espaces américains et que nous avons déposé nos bagages dans l’Oklahoma.Un état qui, ne l’oublions pas, est traversé de part en part par une voie que nous avons pris l’habitude de parcourir en toute liberté…la Route 66.

David BAERST