Une évocation du rock’n’roll français, des années 1956 à 1959, en compagnie de Thierry Liesenfeld et de Benoit Blue Boy
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Une évocation du rock’n’roll français, des années 1956 à 1959, en compagnie de Thierry Liesenfeld et de Benoit Blue Boy

Alors que la France vit au rythme des flonflons, des bals musettes et des variétés sirupeuses qui nous conduisent jusqu’à des cabanes au Canada, le rock’n’roll en est déjà à son apogée aux Etats-Unis.Là-bas, une jeunesse enfin turbulente retient son souffle à chaque apparition de James Dean ou de Marlon Brando sur le grand écran et, surtout, à chaque sortie discographique de Bill Haley, de Little Richard et d’un certain Elvis Presley…dont les roulements de bassin exaspèrent définitivement une classe bienpensante qui exècre ces mécréants, héritiers du rhythm & blues et de la musique hillbilly. Chez nous, alors que quelques adolescents s’apprêtent à suivre cette voie en se réunissant (les uns Place de la Bastille, les autres au Square de la Trinité), une rébellion plus sage s’instaure dans les caves de Saint-Germain-des-Prés.

Là, des amateurs de jazz regardent de haut ce mouvement populaire mais unissent leurs multiples talents pour proposer une musique découlant directement de ce nouveau rythme américain. Cela, il faut bien l’avouer, en le tournant le plus souvent en dérision…

Pourtant, une bonne soixantaine d’années plus tard, on trouve toujours un intérêt pour les disques qui résultent de cette fusion. Un registre interprété avec une classe certaine par la bande de Boris Vian et par tant d’autres.

Certes, avouons que nous ne nous passionnons pas ici pour la reprise approximative de « Chantilly lace » par Luis Mariano, pour le « Rock accordéon » de Jo Privat célébré par L’Orchestre Musette de la Rue de Lappe, pour la blague « Georges, viens danser le rock’n’roll » de Georges Guétary ou encore pour la forte charge émotionnelle provoquée par « Le cuirassier de Reichshoffen » décrit par Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. Nous admettons, cependant, vouer avec respect une sorte de culte pour des faces gravées par Mac Kac, Moustache, Magali Noël, Henry Cording et quelques autres possédant un intérêt bien réel.66


 
Un état d’esprit partagé avec notre invité du 22 mars 207, l’auteur et collectionneur Thierry Liesenfeld.
En 2010, ce dernier sortait (pour le compte des éditions Saphyr) un imposant ouvrage de 235 pages richement illustrées qui était accompagné, dans son luxueux coffret, par 6 CD compilant 172 morceaux qui reflètent la richesse de ce « Rock and roll à la française, 1956-1959 ».

Afin d’évoquer ce « microphénomène », il a été suppléé par celui qui nous a rejoints par téléphone.Il s’agit, vous l’aurez deviné, de notre parrain du « blues made in France »…le chanteur-harmoniciste Benoit Blue Boy qui nous propose, en cette année 2017, l’album « A Boire et à Manger à Saint-Germain-des-Prés ». Un disque (proposé sous la forme d’un glorieux 33 tours 25 centimètres) qui, lui aussi, rend grâce à ceux qui ont osé abordé le rock’n’roll avant qu’une véritable déferlante (menée par Johnny Hallyday, les Chaussettes Noires ou Les Chats Sauvages)ne vienne donner un grand coup de pied dans cette fourmilière…la rendant obsolète dès la fin de l’année 1959 (soit lors de la première apparition radiophonique de l’éternelle « idole des jeunes », dans le cadre de l’émission « Paris-Cocktail »).
C’est donc avec amusement que nous avons remonté le temps…

Ceci en « fréquentant » les caves enfumées de la Rive Gauche et les bars-tabacs parisiens, à la recherche de ce qu’était cette forme musicale…qui tentait une première percée dans nos contrées dès 1956.

Année durant laquelle l’inoubliable Chuck Berry (à qui cette émission a été dédiée) a eu l’audace de lancer un « Roll over Beethoven » qui, en son temps, a provoqué bien des « pneumonies rock et des boogie-woogie toux » chez des amateurs de musique classique.

Le moment était, plus que jamais, venu de prouver l’intemporalité, la pluralité et l’universalité du rock et du roll…sur la Route 66 !

David BAERST

http://saphyr-annees-60.fr

 
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