En direct du Studio avec le groupe HOboken Division

A l’instar de Pecos Bill ou d’Iron John, John Henry est un héros folklorique américain maintes fois glorifié ou chanté.
Personnage mythologique par excellence, cet être doté d’une force spectaculaire symbolise les valeurs du travail aux Etats-Unis.

Il faut dire que, selon la légende, lui et ses camarades ouvriers ont pu préserver leurs emplois en supplantant un marteau à vapeur lors de la mise en place du chemin de fer outre-Atlantique. Venu à bout de ce combat face à la mécanisation, le valeureux John Henry (épuisé) s’est effondré victime d’une crise cardiaque.
Il demeure, aujourd’hui, un symbole de la contre-culture…souvent considéré comme un modèle par les syndicats et par les partis de gauche américains.

On retrouve, bien sûr, ses qualités relatées sur de nombreux enregistrements d’artistes plus ou moins engagés tels qu’Odetta, Pete Seeger, Johnny Cash, Harry Belafonte, Woody Guthrie, Bill Monroe et, bien sûr, nombre de bluesmen (parmi lesquels nous pouvons citer Sonny Terry & Brownie McGhee, Leadbelly, Mississippi John Hurt ou Big Bill Broonzy).
C’est dire si citer ce nom dans le titre d’un album n’est pas chose anodine et c’est, pourtant, ce qu’ose le groupe Hoboken Division avec son deuxième opus, « The Mesmerizing Mix Up Of The Diligent John Henry ». Une phrase qui a de quoi faire frémir le bon DJ franchouillard que je suis, mais dont la longueur est proportionnelle à la teneur musicale...
Ceci parce que le trio, fidèle à ses habitudes, y dynamite (à grands coups de riffs incisifs) les ultimes tabous musicaux de notre époque.

En effet, il y ose tout…sans aucune limite et sans frime.
Ecouter ce disque est un sacerdoce satanique qui nous conduit aux confins de nos fantasmes les plus inavouables. Durant ces 40 minutes nous devenons, ainsi, les témoins privilégiés de scènes pour le moins surprenantes durant lesquelles le Velvet Underground partagerait de l’acide avec les Blind Boys Of Alabama…alors qu’Alan Vega ferait hurler de plaisir Ma Rainey, tout en lui faisait découvrir l’œuvre de Kraftwerk.

Un mélange hypnotisant qu’Hoboken Division a, durant une heure (lors de l’émission du 6 décembre 2017), converti de la plus belle des manières afin de nous faire planer…sur la Route 66 !

David BAERST

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