En direct du Studio avec le groupe Bad Juice (2ème venue)

Duo aussi bien biberonné aux rythmiques cinglantes de John Lee Hooker qu’aux « gunfights » sanglants des films de Sam Peckinpah, Bad Juice expose fièrement un splendide Colt Peacemaker (un objet qui met tout le monde d’accord) sur un album qui va, à coup sûr, vous faire mordre la poussière. « Stack-O-Lee And Ten Other American Tales » (label Little Sister) nous conduit dans les méandres d’une Amérique où il n’y a pas que la nature qui est sauvage. Comble de bonheur, le barillet dudit objet est doté non pas de 6 mais de 11 projectiles qui ne demandent qu’à cribler vos corps repentis avant de vous laisser choir béats d’admiration…mais en ayant eu l’impression d’avoir ingurgité un bon tiers du contenu salin du désert de Bonneville Salt Flats, situé dans l’Utah.

Le pire dans tout cela est que vous ne trouverez pas d’autre solution, pour vous désaltérer, que de remettre sur votre platine ce disque au contenu ardent qui sait, cependant, se poser avec intelligence sur des fleurs de cactus gorgées de rock’n’roll, de rockabilly, voire même d’une délicieuse pop aux relents sixties.

Onze balles dans le corps, c’est autant de titres entêtants qui vont envahir vos conduits auditifs avant d’atteindre vos neurones où ils pourront valser avec les vagues souvenirs qu’ils vous restent des fantômes de Jimmy Reed, Buddy Holly ou de Joey Ramone.
Pour arriver à un résultat si addictif, les deux frangins ont joué aux chasseurs de primes et se sont octroyés la tête et les mains (on s’arrête là) du génial Matt Verta-Ray qui, ne l’oublions pas, forme l’essentiel du groupe Heavy Trash aux côtés de Jon Spencer.

Bref, il fallait bien une telle réunion de pistoleros pour nous offrir un résultat dont le nom générique n’est pas sans nous rappeler un vieil air populaire. Une folk song de 1911, enregistrée pour la première fois par l’orchestre de bal Fred Waring’s Pennsylvanians, puis popularisée (dans une veine plus rhythm and blues) par le génial lloyd Price en 1959.

Cette dernière conte l’assassinat du pauvre Billy Lyons par son pote « Stag » Lee Shelton à St Louis, Missouri à la Noël 1895. Soit, le type même de vielles histoires diaboliques que l’on a bien aimé se remémorer avec nos amis de Bad Juice le mercredi 27 novembre 2019. Un véritable pow-wow musical (agrémenté par l’interprétation en live de deux morceaux acoustiques) réalisé à la nuit tombée en étant simplement éclairés par les néons clignotants d’un dinner bringuebalant…situé en bordure de notre Route 66.

David BAERST

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