Il était une fois les Années 60
Le
spectacle!
Cela faisait des mois que le Chevalier
Vert du Rock'n'roll, alias Daniel Delannoy (chanteur monté
sur ressorts des Socquettes Blanches) m'avait mis dans la confidence
de ce spectacle qui a vu le jour le 27 mars 2007.
Un concept original retraçant le
déferlement de la jeunesse musicale issue du baby boom à
travers la confrontation légendaire (mais néanmoins "amicale")
des Chaussettes Noires et des Chats Sauvages en cette période glorieuse.
Cette idée de Patrick Poivré avait pour but de relater
ce match, à distance, tout en évoquant les faits de société
(sociologiques et culturels) de ces fameuses années 60 qui sont
encore à l'esprit de tous bien que déjà si éloignées...
Le tour de force résidant dans le fait de garder un pied dans le
21ème siècle et d'éviter les clichés classico-ringards
qui squattent nos postes de radio et de télévision depuis
quelques temps ("Tournée Age Tendre et Têtes de Bois"
et autres "ressussées-ressassées-remâchées"
hasardeuses, mais pécuniairement rentables).
L'idée d'hommage sincère au Rock'n'roll français
des débuts étant présente, il ne restait plus qu'à
trouver un lieu...
Quelle plus belle salle à Paris que le Grand
Rex, alors pourquoi s'en priver?
C'est donc dans le plus grand cinéma d'Europe (2700 places, créé
en 1932 et ayant connu les plus belles heures du cinéma "grand
spectacle"), aux décors dignes des plus grandes productions
hollywoodiennes des fifties (salle fermée dite "atmosphérique"
car donnant l'impression d'être située à l'extérieur
tout en proposant une structure de type méditerranéen :
minarets, façades arabo-andalouses, statues, palmiers, grand ciel
bleu étoilé etc...), que le show aura lieu...
Un bel écrin au sein duquel les hostilités se dérouleront
pendant plus de deux heures réparties en deux séquence distinctes.
L'ouverture du show, théâtrale, évoque
ainsi la bataille entre deux groupies issues d'origines différentes.
La première, Suzy (interprétée par Sabrina Rauch)
est une jeune parisienne fan des Chaussettes Noires. La seconde, Suzette
(interprétée par Charlie Nune) est une niçoise
prête à tout pour voir triompher, sur le devant de la scène,
les Chats Sauvages (groupe issu de la Côte d'Azur). 
Un combat musical vu à travers le regard éberlué
de Ziva (interprété par Mourad Abiballah), un jeune
banlieusard des années 2000 qui ne connaît cette période
que par le biais des souvenirs paternels.
Cet anachronisme servant de trame humoristique (dansante et accrobatique,
le tout réglé par Frédéric Finnaz)
alors qu'un maître de cérémonie est chargé
de ponctuer les dialogues à travers quelques jeux de mots.
L'intervenant en question n'est autre que l'ancien présentateur
des célèbres "Musicorama" de l'Olympia qui virent
triompher dans les années 60 James Brown, Otis Redding, Jimi Hendrix
et autres Rolling Stones (tout en animant durant sa longue carrière
un nombre impressionnant d'émissions de radio: "Salut les
Copains", "Les Enfants d'Europe" etc...) à savoir
Hubert Wayaffe.
La musique est déjà très à l'honneur grâce
à l'intervention des Aigles Noirs (groupe né à
Oran en 1962 chargé de représenter les Chats Sauvages) et
des incontournables Socquettes Blanches (jouant, comme il se doit,
le rôle des Chaussettes Noires).
Après cette mise en bouche et un court
entracte les choses sérieuses reprennent avec une deuxième
partie sous forme de concert.
Celle-ci permettant aux deux groupes de donner la pleine mesure de leur
talent sur fond de projections vidéos, de juke-box, de pin-up et
de jolis jeux de lumières.
On ne peut que saluer l'excellence du plateau à travers la prestation,
plus que convaincante, des Aigles Noirs (Jean-François Bueno, John
Meldrum, Jean Guérin, André Navarro, Doudou Weiss, Christian
Melliès) et la démonstration atomique des Socquettes Blanches
(Daniel Delannoy, Paolo Coccina, Jeannot Cirillo, Grégoire "Mr
Smart" Guarrigues, Tony D'Albey, Mickaël Marty).
Le public, qui n'en demandait pas autant, se leva d'un seul élan
et 3 générations se retrouvèrent pour danser, battre
des mains et communier au rythme du Rock'n'roll.
Un final en forme d'apothéose qui laisse
présager un bel avenir pour "Il était une fois les
années 60", un spectacle à la fois rétrospectif
et innovant.
Alors, que les copains saluent!
David BAERST.
Si vous voulez en savoir plus sur "Il était une fois les
années 60", écoutez l'émission
ICI
|
|
Interviews: |