« A Dixiefrog Blues Night Tour 2010 », des répétitions à la scène
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

« A Dixiefrog Blues Night Tour 2010 », des répétitions à la scène


C’est à l’initiative du bassiste Francis Campello que plusieurs artistes représentatifs de la scène Blues new-yorkaise (et dont la carrière avait été lancée en Europe par Popa Chubby via le label Dixiefrog) ont eu la possibilité de se réunir sur les scènes françaises afin d’offrir au public des shows intenses, durant lesquels dominaient les mots d’ordres suivants : talent, virtuosité, feeling et… humour !                                                                                                                                                        

Ces tournées intitulées « New York City Blues » (avec Arthur Neilson, Big Ed Sullivan, Mason Casey en 2002 puis Arthur Neilson, Big Ed Sullivan, Matt Smith en 2004) laissèrent de telles traces qu’il semblait difficile de ne pas, enfin, les reconduire afin de lutter en musique contre la morosité ambiante. Après une première ébauche de projet, c’est une affiche presque similaire qui a été présentée pour le concept 2010. Outre la présence quasi obligatoire (et essentielle) des deux figures emblématiques des prestations précédentes , le casting a été renforcé par la fougue et la jeunesse de celui dont la notoriété ne cesse de progresser en même temps que son talent : le québécois Pat The White. Assistés par une rythmique soudée et prête à résister à toutes les épreuves, de nouvelles aventures pouvaient se profiler à l’horizon pour nos pistoleros. Des aventures suivies de très près, comme il se doit, par « Route 66 »…

Voici le résumé de cette aventure, en quelques images…

L’équipe :

Arthur Neilson (chant, guitare) : Natif du quartier du Queens à New-York, il a réellement débuté sa carrière au début des années 1970 dans les Clubs de Blues de la ville. Une expérience qui lui permettra d’accompagner, aussi bien en concerts que lors de jams sessions,  des légendes telles que Victoria Spivey, James Cotton ou Hubert Sumlin…

Sa palette de styles et la finesse de son jeu l’amèneront aussi à collaborer avec Otis Rush, Ronnie Spector, les Commitments etc...           

Guitariste « sociétaire » de quelques uns des Clubs les plus réputés (dont beaucoup n’existent, malheureusement, plus) de la « Grosse pomme », il croisera aussi le fer avec ses plus grandes idoles (BB King, Albert King, Roy Buchanan, Buddy Guy, Danny Gatton etc…). En 1998 il deviendra le guitariste attitré de la grande Shemekia Copeland, tout en continuant de se produire sous son propre nom et de signer de remarquables albums. Souvent croisé sur les routes et dans des Festivals, Arthur Neilson  a toujours répondu présent à mes sollicitations et avait été l’invité de marque de l’émission en avril 2006.

Bernard Reichstadt dit Speedy (batterie) : Batteur alsacien au large sourire, Bernard a gagné ses galons d’accompagnateur incontournable de l’équipe de Francis Campello en partageant la scène avec des artistes du label Dixiefrog comme Big Ed Sullivan, Pat The White et Fred Chapellier. Il est aussi un membre essentiel du groupe de Christian Descamps (chanteur, écrivain et ex membre du groupe Ange) « Gens de la Lune ». Il joue également dans ses propres combos : Shineski, Rosewood, BBC et donne des cours de batterie au Noumatrouff (Mulhouse).
Big Ed Sullivan (chant, guitare) : Originaire du quartier de Brooklyn, il est aujourd’hui l’un des bluesmen américains les plus appréciés en France. Outre son talent, sa bonhomie et son humour le rendent très attachant. Chacune de nos rencontres est un réel plaisir, je découvre à chaque fois une autre facette de sa personnalité. C’est un homme au grand cœur, autant amateur de Blues que de Rock’n’roll (il était l’un des membres fondateurs des Rebel Rockers, un groupe produit par Brian Setzer). Il s’amuse à mélanger ses diverses influences dans ses disques et aborde chaque concert comme une fête où il prend un malin plaisir à faire participer le public. Son aspect nonchalant cache un être sérieux et soucieux de toujours mieux faire. Il m’avait fait l’honneur de venir dans l’émission Route 66 le 27 juin 2007.
Christian Clua (guitare, chœurs) : Nouveau venu dans cette grande famille, Christian Clua est également un harmoniciste et un organiste accompli. Alsacien, il a longtemps pratiqué son art à La Choucrouterie de Roger Siffer. Il a accompagné bon nombre d’artistes (Virginie Schaeffer, Franck Bedez, Michel-Yves Kochmann, Cooky Dingler…) et s’apprête à suivre Jackson Mackay lors de sa prochaine tournée anglaise. Membre du groupe BBC (aux côtés de son ami Bernard Reichstadt) il a appris les rudiments de son art avec Freddy Koella (Zachary Richard, Willy DeVille, Bob Dylan etc…) et il donne, à son tour, des cours de guitare au Noumatrouff.

Francis Campello (basse, chœurs) : Bassiste virtuose, Francis Campello est également tourneur pour certains artistes (majoritairement signés sur le label Dixiefrog). Cela fait une dizaine d’années que nous nous connaissons et sommes devenus amis (nous prenons toujours un malin plaisir à aller assister à des concerts ensemble, boire un verre et surtout parler de Bob Dylan). Francis a souvent joué un rôle important dans l’harmonisation de certaines de mes interviews et a toujours répondu présent à chacune de mes sollicitations. Voici en quelques noms inscrits à son « tableau de chasse »,  un résumé de son parcours en tant que musicien : Chris Spedding, Popa Chubby, Catherine Ribeiro, Billy Cobham, Chris de Burgh, François Béranger, Craig Erickson etc…           

 Je considère Francis comme un membre à part entière de ma famille…       

Pat The White (chant, guitare) : Québécois né à Carleton en Gaspésie, Pat The White s’est inscrit en quelques années comme l’un des leaders de la scène Blues-Rock internationale. Fan des Allman Brothers, il a déjà eu l’occasion d’effectuer deux tournées aux USA et a partagé des concerts en compagnie de grands noms (Nanette Workman, Guy Bélanger etc…). Dégageant une grande énergie sur scène, il aime aller jusqu’au bout de ses forces. Doté d’une grande gentillesse et de beaucoup d’humilité il a réussi après quelques albums, à prouver qu’il est l’un des artistes les plus doués et attachants de sa génération. Je n’ai jamais raté une occasion de passer un peu de temps avec lui et il me l’a bien rendu en faisant l’honneur d’une visite à l’émission le 9 avril 2008.

Les répétitions :

Après un premier rendez-vous fixé à Paris le mercredi 20 janvier 2010, c’est dès le lendemain que toute l’équipe s’est retrouvée dans un studio de répétition de la banlieue de Mulhouse pour une unique séance de répétitions.  Croisant les artistes sur la route, je rejoignais le local en leur compagnie. Le backline (matériel : instruments, amplis etc…)  ayant été installé dans la matinée, les hostilités pouvaient débuter d’entrée…
Big Ed Sullivan : C’est Ed qui ouvrit le bal en expédiant la chose en quelques minutes, le temps de quelques bribes de chansons. Les musiciens connaissant bien le sujet, il pu tranquillement se diriger vers une salle annexe et assister au travail de ses comparses devant le regard surpris de Christian. Ce dernier, encore peu habitué aux méthodes de travail d’Ed, craignant que quelque chose ne tournait pas rond. Il n’en était rien, c’est un géant new-yorkais plus que satisfait qui quittait la salle.
Arthur Neilson : Changement de rythme avec l’arrivée d’Arthur qui prit davantage de temps pour régler les compteurs. En grand professionnel qu’il est, il ajusta chaque détail et réussi à impressionner toute l’équipe (pourtant bien rodée) par la justesse de son phrasé « guitaristique » (quel solo sur sa version de « That’s allright mama » !). Une grande leçon, offerte par un maître…
Pat The White : L’initiative de m’installer à côté de Bernard pour le passage de Pat n’aura pas été ma meilleure idée de la journée. Connaissant l’oiseau, il m’était pourtant facile d’imaginer qu’il s’investirait autant qu’en concert… y compris au niveau du volume sonore. Mes oreilles s’en souviennent encore mais se sont régalées à l’écoute du talent du guitariste québécois.

Après 4 heures de travail intense, l’équipe pouvait prendre congés de son hôte Bruno (propriétaire du local) afin d’aller dîner et, pour les américains, de retrouver leurs chambres d’hôtel dans le but de combattre le décalage horaire.



Les derniers réglages :

Afin de débuter cette entreprise dans les meilleures conditions, il fallait trouver un lieu qui soit à la hauteur des exigences de nos amis, c’est à dire à la fois accueillant, professionnel, à dimension humaine et… mythique !

Peux nombreux à pouvoir répondre à tous ces critères réunis, c’est tout naturellement que le « tour de chauffe » allait s’opérer au Caf’ Conc’ d’Ensisheim (68), sous l’œil vigilant du maître du lieu, Yannick Kopp…

 



C’est le vendredi 22 janvier à 17h que le matériel a été installé, laissant le temps aux artistes de peaufiner les setlists (sauf pour Big Ed qui préfère choisir ses chansons au dernier moment, en fonction des réactions du public) ainsi que les derniers détails d’ordre musical.

Le soundcheck (réglages du son) pouvait commencer sous la houlette de l’un des ingénieurs du son du lieu, Eric…     

                                                                                                                                                    

Un travail réalisé sans difficultés majeures, le gain de temps permettant même de rejoindre les loges rapidement afin de sabrer le champagne et de faire honneur à une choucroute maison concoctée avec soins par Mariette Kopp…

Le concert :


A  22h précises Big Ed Sullivan ouvrit le bal, donnant le coup d’envoi d’un show de 3 heures dans un Club plein à craquer… soit un parterre de 150 spectateurs privilégiés.



C’est à un rythme soutenu que les 3 artistes se succédèrent, faisant la part belle à des joutes musicales et amicales de toute beauté (outre le concert en lui-même, je garderai un grand souvenir des moments d’échanges avec Ed, Arthur et Pat alors qu’ils attendaient sagement leur tour dans les loges). Une symbiose enrichie par la diversité des styles, qui aura pour apothéose une jam finale d’une demi-heure réunissant les 3 vedettes du jour. Ces dernières pouvant se montrer satisfaites du résultat final et, surtout, de leur formidable section rythmique.


Une ouverture en forme d’apothéose qui se poursuivra jusqu’au 2 février 2010 (dernier concert au New Morning à Paris) en traversant une dizaine de villes françaises.        

                                                 

En espérant que ce succès mérité puisse permettre à toute l’équipe de se retrouver dans quelques mois afin de donner une suite à cette aventure humaine et artistique.                                                                                                          

David BAERST

Remerciements : Les équipes de la tournée « A Dixiefrog Blues night 2010 », du Caf’ Conc’ d’Ensisheim et Bruno Margariti.
Bonus : Quelques photos insolites prises durant ces deux journées :

 

 
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