Alexx & Mooonshiners
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Nda: Difficile de relater l’ambiance qui régnait durant cet entretien… J’ai essayé de faire de mon mieux à travers cette humble transcription.
Alors, avertissement aux âmes sensibles, Lisez !
Alexx & Moonshiners nous guident, en effet, dans un univers où leur sens de l’humour cohabite avec un état d’esprit bien fun et surtout… une grosse dose de rock and roll !

Alexx, dans un premier temps, peux-tu revenir sur la genèse et la formation du groupe Alexx & Mooonshiners ?
Alexx Schroll : Absolument !
Le groupe s’est formé en 2005 à l’initiative du guitariste Lionel Riss, ici présent. alexx
Avant de mener à bien ce projet, il a prêté son talent à beaucoup d’autres formations (et ce, dans un registre principalement acoustique).
Nous nous sommes rencontrés par l’entremise d’une scène ouverte, c’était en Seine et Marne.
C’est à cette occasion qu’il m’a proposé de devenir la chanteuse des Mooonshiners…
C’était une chose inédite pour moi, car je n’avais encore jamais chanté au sein d’un groupe ou, en tout cas, je n’avais fait que très peu de choses dans le monde de la musique.
Nous avons commencé à travailler ensemble puis avons été rejoints par David Braud, notre premier bassiste. Notre premier batteur, quant à lui, était Alexandre Potin.
Tous deux ont été remplacés depuis, puisque c’est Aurélie Simenel qui tient la batterie alors que la basse a été confiée à Eric Litaudon.

Peux-tu revenir sur la raison pour laquelle vous avez ajouté un x et un o au nom du groupe ?
Alexx Schroll : Tout à fait !
Pour le x, j’écris mon prénom de la sorte depuis longtemps. C’est un clin d’œil à Nikky Sixx, un bassiste de heavy metal, membre de Mötley Crüe.
Je voulais absolument que le groupe se nomme Mooonshiners. Nous y avons mis trois o car beaucoup de combos se nommaient déjà Moonshiners. Nous nous sommes dit « Ouais, nous on est des fous… on va mettre un troisième o pour nous démarquer ! ».
Lionel voulait mettre mon prénom en avant, à la manière de Stevie Ray Vaughan and Double Trouble par exemple.
Il aime bien les groupes dont les noms sont structurés de cette manière !
Lionel Riss : Je me suis aussi dit que, comme ça, personne n’arriverait à écrire, correctement, notre nom sur les affiches… et que ce serait marrant !

Vous avez tous des influences diversifiées. Pouvez-vous revenir sur celles-ci ?
Lionel Riss : A titre personnel, je viens du blues. Alexx, elle, vient de la musique pour « punk à chien ». Aurélie, tout comme moi, vient du blues alors qu’Eric est issu de la scène rock.
Il en résulte un mélange qui ne fonctionne pas trop mal.

Moonshiners était le nom donné aux gens qui fabriquaient, frauduleusement, de l’alcool aux USA pendant la prohibition. De votre côté, vous sentez-vous aussi « hors-la-loi » ?
Alexx Schroll : Assurément !
Nous sommes des « hors-la-loi » du blues car nous avons pris le parti de créer une musique tout à fait « iconoclaste »… Non, cela est faux mais c’est ce que certains pensent de moi.
En fait, je pense que nous sommes des gens très respectables. En tout cas, on ne boit presque pas !
Qu’en penses-tu Lionel ?
Lionel Riss : Tout à fait !
Il est vrai que nous ne sommes pas des « poches à vin » (rires) !
Que ce soit clair, nous sommes extrêmement sobres !

Avez-vous, dès vos débuts, mélangé tous les styles musicaux qui vous sont chers ?
Alexx Schroll : Justement !
Lionel Riss : La question ne s’est pas posée comme cela. Nous ne sommes pas arrivés avec nos « trucs » dans nos besaces pour en faire un mélange. On ne s’est pas dit que nous allions fonder un groupe avec telle ou telle étiquette…
Alexx Schroll : A la base, Lionel savait qu’il voulait créer une musique dont le ciment est le blues.
Puis il a eu le talent de mélanger les « provenances » de chacun d’entre nous afin d’en faire quelque chose d’ouvert, qui nous corresponde à tous les quatre. Je lui tire mon chapeau pour cela, c’est un grand « mélangeur des styles » !
Avant de le connaitre, je ne connaissais presque rien au blues, en dehors de Johnny Winter que j’adore.

Compte tenu de ce mélange musical, quel a été l’accueil du milieu blues français vis-à-vis de votre musique ?
Lionel Riss : Tout s’est bien passé à ce niveau là. Après, on ne peut pas plaire à tout le monde… et c’est très bien comme ça !
Alexx Schroll : Il faut dire que nous ne nous sommes pas arrêtés à ce « milieu ». Nous avons eu la chance de pouvoir nous produire sur des scènes très différentes les unes des autres.
Nous n’avons pas eu à ne faire que des festivals de blues, même si nous en avons fait beaucoup et que nous adorons cela !
Ainsi, nous avons donné des concerts lors de manifestations consacrées aux musiques actuelles et au rock. Je pense que cet aspect est plus une force qu’une faiblesse même si certains « puristes » nous ont reproché notre « incônoclastisation » !

Avez-vous tous des formations musicales ou êtes-vous des autodidactes ?
Alexx Schroll : Bien sûr que non !
En fait Lionel et moi sommes autodidactes alors que nos deux camarades connaissent le solfège, eux !
Lionel Riss : Oui, contrairement à nous… ils étaient à l’école (rires) !

Pouvez-vous me parler de vos compositions, quels sujets aimez-vous aborder au sein de celles-ci ?
Alexx Schroll : Oh, putain… Ben Lionel va pouvoir te parler des morceaux qu’il a récemment composé… vas-y, on t’écoute Lionel !
Lionel Riss : Ben… au niveau des textes, c’est… pfff…
Alex Schroll : Il faut dire que c’est, en principe, moi qui écrit les textes. C’est donc souvent assez abstrait, bien que je m’inspire des choses de la vie.
On ne le dirait pas comme ça, quand je parle, mais franchement… je suis une fille assez intelligente !
Par contre Lionel s’est découvert, il y a peu, une véritable passion pour l’écriture. Je t’invite à lui demander ce qu’il aborde dans ses textes, demande lui !
Lionel Riss : Pour le savoir, il faudra acheter le prochain album des Mooonshiners !
Il y aura un petit livret avec !
Bon en fait, pour tout te dire, il y aura un petit « fil rouge » sur l’histoire d’un mec qui lui-même raconte des histoires « pas piquées des vers »…  hum, hum…

Pouvez-vous présenter votre discographie, qui commence à être conséquente, à nos auditeurs ?
Alexx Schroll : Les premiers albums n’étaient, en fait, que des maquettes enregistrées par nos soins. La plupart des radios et des gens qui sont venus en concerts au début de notre existence, ont acquis (ou se sont fait envoyer) ces maquettes…
Je crois qu’il y en a eu 3 entre 2005 et 2009... Cependant, il ne s’agit pas d’albums à proprement parler…
A mon avis, la discographie des Mooonshiners commence en octobre 2009 avec « Things » qui était sorti avec du cellophane autour. Ce qui a constitué une étape importante dans la vie du groupe. C’était un grand progrès pour nous (rires) !
Puis, nous avons eu la chance de signer avec les gens de chez Dixiefrog (fin 2010) qui, je l’espère, s’ils écoutent ou lisent cette interview… ne vont pas nous flanquer à la porte !alexx
Notre premier CD édité par cet excellent label est un album enregistré en public. Ce dernier a été conçu à partir de bandes captées sur différents festivals (« Blues en Chenin »  à Angers et « DLB Blues » en Belgique).
Nous planchons, actuellement, sur notre troisième opus qui sera… bien !
A ce jour, c’est la seule certitude en ce qui le concerne (rires) !
Nous somme en train de l’enregistrer, donc nous ne pouvons pas en dire davantage, argh, argh, argh !

Votre album «Live ! »  est agrémenté d’une innovation technologique. Pouvez-vous me la présenter ?
Lionel Riss : C’est une boite à musique offerte sous forme de bonus. Ce sont des morceaux cachés, mais ils ne le sont pas en fin de disque comme cela se pratique fréquemment. Ils se présentent sous la forme d’une boite à musique virtuelle, qui apparait sur le CD après avoir télécharger un petit logiciel qui se trouve sur notre site.
Après cette manipulation, la boite à musique apparait comme par magie sur le packaging du CD. C’est une chose très difficile à décrire. Je vous invite donc à voir la vidéo de présentation à cette adresse : http://www.mooonshiners.info/downloads.html
C’est une chose à voir !
Alexx Schroll : Il faut dire que Lionel est professeur d’électronique, il est donc vraiment balaise en ce qui concerne les technologies actuelles.

Cette boite à musique est une idée qui vient de toi Lionel ?
Lionel Riss : Oui, je bossais sur ce concept tout en me demandant comment le support physique peut jouer sur la musique en elle-même. A l’époque, par exemple, les disques en vinyle avaient une durée que l’on pouvait pas dépasser. C’est pour cela que, dans les années 1950, les chansons duraient rarement plus de deux minutes.
En fait, notre live est assez « vintage ». En effet, il est construit comme un vinyle… on y trouve deux faces de 20 minutes chacune. En plus, il propose ce gadget très actuel, qui devrait nous envahir dans les 20 prochaines années. L’augmentation de la réalité deviendra quelque chose de commun…
Je n’ai pas inventé le concept (faire apparaitre des objets dans la réalité) en lui-même.
Nous l’avons uniquement adapté afin d’en faire une boite à musique. La seule chose dont je soit sûr, c’est que c’est le seul CD de blues qui propose cela !

Comme le démontre aussi votre album live. Vous aimez agrémenter vos concerts de reprises, comment les sélectionnez-vous ?
Alexx Schroll : L’objectif des reprises est de chercher la note bleue là où elle ne se trouve pas forcément. Lionel, qui disait que je « kiffe le punk à chien » m’a donc proposé de faire le titre « Anarchy in the UK » des Sex Pistols et de le rendre un peu « bluesy »…
« Whole Lotta Rosie » d’ACDC est traité sur un mode boogie par exemple…
Nous reprenons des chansons qui « parlent » à tous les membres du groupe, sans en abuser. Nous ne souhaitons pas devenir un groupe de reprises.
Pour en revenir à ta question, nous voulons « désacraliser » les morceaux pour mieux nous les réapproprier.
Ce sont des « clins d’œil », comme « Hot for teacher » de Van Halen sur notre premier album. Nous avons enregistré ce titre pour dire « le blues ça peut aussi être ça » !
Pour nous, des groupes comme Van Halen ou ACDC, jouent du blues !
Beaucoup de gens nous critiquent pour tenir ces propos mais nous les assumons parfaitement !
Le blues peut se trouver là où on ne l’attend pas !

Laissez-vous une grande part à l’improvisation lorsque vous vous produisez devant un public ?
Lionel Riss : Trop ! D’ailleurs nous en parlions encore hier (rires).
Ceci est ancré dans un esprit « 100% blues », donc nous ne donnons jamais deux concerts identiques. Certains de nos morceaux peuvent voir leur durée doubler d’un jour à l’autre ou, inversement, ils peuvent devenir plus courts.

Votre prochain album est en cours d’élaboration. Pouvez-vous déjà dévoiler la direction musicale qui sera la votre ?
Alexx Schroll : Nous y trouverons « possiblement » un morceau qui combinerait notre côté rock et un aspect plus « tranquille », que nous nous sommes découvert lors de l’enregistrement du EP que j’ai réalisé en duo avec Lionel (Alexx & Lio « The Mooonshine Tracks », nda). Il s’agit d’un disque constitué de 6 reprises, traitées de manière acoustique (guitare et chant)…. Bref, une vraie atmosphère « feu de bois » !
Il n’est pas impossible que certains titres de notre 3ème album fassent ressortir ce côté, qui n’avait pas été exploité par le groupe auparavant.
Lionel Riss : Mais il y aura aussi du « punk à chien » pour faire plaisir à Alexx et rassurer les auditeurs (rires) !

Outre cet album, quels sont vos projets ?
Alexx Schroll : Il faut que j’aille acheter un canapé demain (rires) !
Plus sérieusement, notre but et de tourner et d’accentuer la fréquence de nos concerts. Nous voulons jouer autant que nous le pouvons. D’ailleurs nous aurons probablement, très bientôt, un plan à Bercy…
Lionel Riss : Alexx veut, bien sûr, parler du centre commercial Bercy II, à la pizzéria…
Alexx Schroll : Oui c’est ça, exactement (rires) ! Donc venez tous nombreux à la pizzéria « Chez Dino » !

Avez-vous une conclusion à ajouter à cet entretien ?
Alexx Schroll : Vive l’Alsace ! L’Alsace c’est bien, il y a des cigognes !
Lionel Riss : Oui, c’est vachement bien. Nous sommes bien accueillis, on mange comme pas possible et on a jamais bu autant de bière, ce qui est un comble… rock and roll (rires) !

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Interview réalisée au
Caf’ Conc’ d’Ensisheim
le 20 avril 2012

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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