Ana Popovic
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Vous êtes une nouvelle figure de la scène blues, comment en êtes-vous arrivé là ?

En fait, j'ai commencé très tôt à écouter du blues parce que déjà dans ma famille, mon père était guitariste de blues. Je jouais donc d'abord pour m'amuser et ma première performance en concert a dû avoir lieu quand j'avais 18 ans environ. Jusqu'à il y a trois ans de ça, je tournais avec mon premier groupe à Belgrade dans les clubs depuis 4 années. Ensuite j'ai déménagé en Hollande et j'ai commencé à jouer avec mon groupe actuel. Voilà comment tout a débuté.

Cela fait un an que j'ai signé un contrat pour un album sur Ruf Records. C'est arrivé après avoir joué en Allemagne avec Bernard Allisson qui avait beaucoup apprécié mon premier disque et qui l'avait envoyé à Ruf. Dès la suite nous avons joué dans neuf grands festivals en Amérique et ici. L'album est sorti en janvier et nous sommes en tournée dans toute l'Europe.

Vous avez fait un duo avec Bernard Allisson sur cet album, n'est-ce pas ?

C'est vrai, il est invité sur mon disque parce qu'il m'a beaucoup aidé à trouver un label. J'adore sa manière de jouer, tout comme son père qui est une grande influence pour moi. Il a un très bon son et une belle voix aussi. C'est génial de travailler avec lui. Ma première tournée a été en première partie de Bernard pendant le mois de janvier en Allemagne où j'ai commencé à faire la promotion de mon album. A partir de là, j'ai pu démarrer avec mon propre groupe.

Etiez-vous rebutée par la réputation du blues ?

J'écoute du blues depuis ma naissance et pour moi c'est une musique très positive. Quand j'en parlais avec mon père, il me disait que cela pouvait me faire déprimer. En ce qui me concerne, j'aime et j'apprécie beaucoup le blues, j'aime le groove du blues, cela me fait danser. J'ai envie de combiner différents styles.

Il y a plusieurs manière de vivre le blues mais il ne me fait jamais déprimer. Beaucoup de gens ressentent le côté positif du blues comme Albert Collins ou Buddy Guy dont j'aime les chansons et l'envie de s'amuser. Le blues est une base fondamentale, à la fois pour ma musique et pour y intégrer d'autres styles, des influences telles que le jazz et le funk.

Quelles sont vos principales influences ?

Il y en a tellement : Robert Cray, Buddy Guy, Albert Collins, Albert King, Steeve Ray Vaughan. Je me suis mise à la guitare slide en écoutant Elmore James, Bukka White, Robert Johnson et plus tard John Moonie, Roy Rodgers. Johnny Winter a beaucoup compté pour moi. Chacun a son style propre.

Vous écrivez vos propres compositions pour l'album ?

Six titres de l'albums viennent de moi et j'ai repris Johnny Copeland, Tom Waits. Pour le prochain disque, j'ai prévu de choisir uniquement mes compositions. J'ai commencé à écrire lorsque j'ai eu cette opportunité d'enregistrer des albums en Europe.

Quelles sensations voulez-vous faire passer par votre musique ?

La vie de tous les jours, l'amour, ce qu'on ressent au quotidien. Je commence avec ça. Je préfère des textes forts, même pas particulièrement ceux qui sont typiques du blues. J'aime le blues, bien sûr,  mais je serais incapable de faire une simple chanson blues shuffle car cela ne me correspond pas. J'aime les paroles de Sting, celles de Robert Cray parce qu'elles racontent une histoire.

Les chansons du blues ne collent pas forcément avec ce que je vis. Je suis jeune tout comme mon groupe. Je veux faire du blues comme tout autre musique avec une chanson et un groove. Je ne veux copier personne, je chante ce que je ressent et je l'apporte au blues.

Est-ce que la scène vous aide à progresser ?

Absolument, je veux avancer tout le temps. J'étudie en même temps au Conservatoire pour améliorer mon jeu. Pourtant ce qu'on apprends sur scène, le Conservatoire ne l'enseigne pas. Je m'améliore en jouant mais ce type de scène demande une approche différente parce qu'avec leur grande taille et le public, qui veut en savoir plus sur vous, cela me permet d'être plus libre.

Avez-vous commencé par la guitare ou par le chant ?

Les deux sont venus ensemble. Je chante depuis que je suis toute petite. A la maison, il y avait sans cesse des concerts impromptus où des gens venaient participer. Je chantais très tard avec les musiciens de mon père. Je connaissais les chansons d'Howling  Wolf, d'Elmore James . Vers mes quinze ans, je me suis attaquée à la guitare et tout a commencé.

Votre style de guitare est assez agressif et convaincant, d'où est-ce que cela vient ?

En fait, j'aime bien changer de styles d'une chanson plutôt languissante à une guitare plus puissante. Je veux que tout le groupe s'implique avec des solos pour chacun. Tout le monde doit suivre le mouvement ainsi. Je joue comme ça me vient : aujourd'hui c'est peut-être le temps qui fait ça. Certaines fois je suis plus calme.

J'aimerais pouvoir passer de l'un à l'autre dans mon programme. Comme je vous l'ai dit, j'ai grandit avec Steeve Ray Vaughan, Albert Collins qui m'ont émerveillée  avec leur puissante guitare. De même, j'aime Robben Ford qui a un jeu plus posé. Mais je veux pouvoir tout combiner.

 

 
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Interview réalisée au Big Blues

au Luxembourg le 23 juin 2001

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Propos recueillis par Jean-Luc

 

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