Arthur Neilson
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST
Pouvez-vous vous présenter sommairement ?

Je m'appelle Mason Casey . Ah ah ! Non, mon nom est Arthur Neilson, je suis né à New York et je joue de la guitare depuis 1967. Je suis tombé amoureux du blues en 1969 quand j'ai entendu " Blues Power " d'Albert King. Je n'ai rien écouté de si profondément émouvant de toute ma vie, au point que j'en avait la chair de poule sur tout mon corps. Ensuite je me suis mis à B.B. King, Freddie King, puis à Muddy Waters, Elmore James, Buddy Guy, Otis Rush et en remontant en arrière à Robert Johnson, Son House et tous les autres. Tout ce sur quoi j'arrivais à mettre la main, je l'écoutais.

J'ai interprété différents styles de musique mais le blues a toujours été mon influence principale. Toute ma vie, j'ai joué le blues. Je suis donc très content de venir ici même pour jouer du blues. Néanmoins, quand vous écoutez aussi bien mes disques que mes concerts, c'est tout un mélange de rockabilly, de rock'n roll mais tout cela vient du blues !

Quelle est votre expérience de la scène new-yorkaise ?

J'appartient principalement à l'école des bars de blues. C'est par ce biais que j'ai étudié la musique. Dans n'importe quel club en ville, comme le fameux " Lone Star Cafe" où venaient des musiciens du monde entier, ou  un endroit appelé " Trance ", ou le " Car Wash " et le " Down Edge Blues Bar ". J'ai joué avec de nombreux groupes, sept à la fois à un moment. Il y a de ça des années avec Cindy Lauper, avant qu'elle devienne si connue. A l'occasion, j'ai joué au côtés d'Otis Rush, de Ronnie Spector des Ronnettes .

Je pouvais faire quasiment n'importe quoi et y prendre plaisir. Malheureusement, la scène new-yorkaise a beaucoup perdu, les clubs ferment, l'immobilier s'en mêle et le public new-yorkais est très versatile. Un jour il aime ceci et le suivant il ne l'aime plus. A l'heure actuelle, le blues a droit de cité à New York mais je suis sûr que cela peut changer.

Pouvez vous nous parler de votre collaboration avec Shemekia Coppeland ?

Bien entendu ! J'ai joué avec Shemekia les quatre dernières années et je figure sur son second album " Wicked ", édité chez Alligator. Elle se prépare à en sortir un autre, produit par Dr John et il est prévu pour la fin de cette année. J'ai fait beaucoup de tournées avec elle, voyageant dans le monde entier et en France à plusieurs reprises. C'est une chanteuse magnifique et j'adore jouer avec elle. J'apprécie particulièrement qu'elle accepte le fait que j'aie une carrière à moi, avec mes disques. Elle est très compréhensive à ce sujet et cela ne pose absolument aucun problème quand je prends quelques semaines pour aller de mon côté. Je vais continuer de l'accompagner en ayant ma carrière solo.

Que pensez-vous de l'avenir de la musique " roots " ?

Les musiques telles que le blues appartiennent au courant " folk ", la musique populaire. Au départ évidemment, les " blancs " jouaient de la country et les " noirs " chantaient le blues. Maintenant que les uns et les autres se sont rejoints en quelque sorte, cela a donné le country blues et le rock entre autres choses. Tout cela reste la musique des gens qui la font.

Tout va changer au fur et à mesure et plus rien ne sonnera exactement comme Robert Johnson. Pourtant cela demeurera toujours la musique populaire, celle de tous les jours. N'importe qui peut jouer du blues ou de la country et même du rock'n roll.

Comme le disait Big Ed Sullivan, on ne peut chanter que ce qu'on ressent, on en revient toujours à ça. Les gens changent, la tradition change mais il y aura toujours une musique " roots " aussi longtemps que les gens suivent les traces dans les ornières, reproduisant ce qu'ils ont entendu d'un endroit à un autre. C'est une question d'éducation et cela va continuer.

J'aimerais aussi rajouter à ce que disait Big Ed sur le son de New York. Cette ville est un melting pot, tout vient de là. On peut y trouver de la cuisine thaï, on peut manger français, espagnol, mexicain ou russe, peu importe. On trouve de tout : jazz, blues ou country et du classique aussi bien. Donc le blues de New York est la combinaison de ce melting pot musical issu de cette ville, auquel nous associons l'énergie et la folie qui caractérise ce son.

Quelle est votre discographie ?

Je figure sur la première compilation de Popa Chubby " New York City Blues N°1 " avec quatre titres à mon actif. Mon propre album solo " a Piece of Wood, some Strings and a Pick ", produit lui aussi par Popa Chubby et édité par DixieFrog. Avant de partir, je discutais avec Popa Chubby d'un second album qui sortira probablement d'ici un mois ou deux. J'ai travaillé dans mon studio personnel sur une série de 8 titres. J'ai prévu de jouer de la polka et du banjo ; non je plaisante !

 
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Les liens :

arthurneilson.com
bluesweb.com

Interview réalisée le 9 mars 2002

à la laiterie de Strasbourg

En exclusivité !

Propos recueillis par

Jean-Luc & David BAERST

 

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