BabaJack
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Rapidement propulsé parmi les meilleurs groupes de blues roots, issus de la scène anglaise, BabaJack se démarque grâce à une démarche artistique aussi authentique qu’originale.A l’issu d’un concert matinal, devant un public conquis et constitué de nombreux enfants, la chanteuse-percussionniste Becky Tate a consacré quelques minutes à Route 66. Ceci afin de lever le voile sur ce combo en pleine ascension, mais encore trop peu connu en France…bj

Pour commencer, peux-tu me présenter les différents membres du groupe BabaJack ?
Je suis Becky Tate, je chante et joue des percussions(cajon, djambé, stomp box) au sein du groupe. A mes côtés se trouvent Trevor Steger qui manie les guitares, dont des winebox guitars (guitares semi-acoustiques fabriquées à partir de caisses de vin, nda)qu’il a fabriquées lui-même. Il joue également de l’harmonica alors qu’Adam Bertenshaw tient la basse à nos côtés.

Comment le goût des percussions est-il venu à toi. Il est, en effet, assez inhabituel de voir une artiste féminine de blues pratiquer ces instruments ?
Ceci est lié au fait que je n’ai pas commencé en faisant du blues. C’est Trevor qui m’a initiée à cette musique et c’est en le rencontrant que je me suis immergée dans ce registre. Avant cela j’habitais à Londres où il était possible d’entendre beaucoup de percussionnistes africains, latins et du reggae. Ces sons me plaisaient beaucoup et je les ai apportés à la musique que nous faisons actuellement. C’est de cette manière que tout s’est déroulé (rires) !

Dans quelles circonstances le groupe BabaJack a-t-il vu le jour ?
C’est la musique qui nous a permis de nous réunir ! Nous avions un ami commun qui avait un duo de blues avec Trevor. Un jour il m’a demandé d’y ajouter des percussions, c’est ainsi que j’ai rencontré ce dernier et que notre aventure a vu le jour.C’est une belle histoire d’amour qui s’est alors amorcée (rires) !

Quelles est la signification du terme BabaJack ?
Trevor a vécu au Zimbabwe pendant trois ans. C’est d’ailleurs là-bas que son fils est né.Il habitait pas très loin de Harare où vit un peuple nommé Shona. Ces gens-là changent de noms lorsqu’ils deviennent parents. Il est donc devenu Baba Jack, ce qui signifie père de Jack.Sur le même principe, la mère de l’enfant est devenue Mama Jack.Nous nous sommes dit qu’il s’agirait d’un bon nom pour un groupe de blues (rires) !

Avec toutes les expériences humaines que vous avez vécues, où puisez-vous votre inspiration aujourd’hui ?
Nous la puisons dans notre vie quotidienne et dans l’esprit originel du blues. Surtout dans le blues ancien, celui des années 1920 qui était chanté dans les champs et dans les prisons…Notre inspiration provient d’artistes tels que Leadbelly, Son House, Robert Johnson, Charley Patton, Sonny Boy Williamson et tous les musiciens qui jouaient un blues très pur, quelque chose qui était nouveau à leur époque.Nous essayons de puiser au fond de cet état d’esprit et de le recréer dans notre époque.Nous ne pouvons pas chanter le Mississippi, la boue et toutes ces choses car ce n’est pas notre quotidien. Ce n’est pas quelque chose que nous connaissons…Nous chantons donc notre vie mais avec cet esprit ancestral du blues.

Avec un nom tel que BabaJack, puisez-vous également votre inspiration dans la culture africaine ?
Oui, nous en sommes très proches. Nous aimons beaucoup d’artistes africains et essayons d’utiliser les rythmes de ce continent. D’ailleurs le style de guitare de Trevor oscille entre le vieux blues, un jeu issu de l’Afrique et quelque chose d’un peu plus rock.De toute façon le blues étant issu de l’Afrique, nous ne quittons pas ce « crossover » (rires) !

Que reflètent vos textes, sont-ils davantage adaptés au XXIème siècle ou utilisez-vous des sujets intemporels ?
Ils sont complètement contemporains…Je me charge d’écrire une grande partie de nos paroles. Ces histoires parlent de notre vie, comme la chanson d’amour « Going down » qui est inspirée d’une rencontre avec un homme qui venait juste d’apprendre qu’il allait faire de la prison (il était jugé le jour suivant). Il a été condamné à 8 ans car il avait fait de très mauvaises choses. Il m’a raconté l’histoire de sa femme et de ses enfants en pleurant, ce qui m’a inspirée afin d’écrire une chanson d’amour.Je pense que c’est cela le blues d’aujourd’hui !

Vous revisitez donc des rythmes très anciens, tout en étant en phase avec votre époque. Cela se ressent-il au niveau de votre public ?
Il y a de tout dans notre public. On y trouve, par exemple, des amateurs de blues qui sont un peu plus âgés que les autres. Il y a aussi beaucoup de jeunes gens viennent assister à nos concerts. Le rythme dépasse les générations et il fait bouger les corps de tout le monde.Lors de notre spectacle de ce matin, à Cognac, il y avait au moins une centaine de petits enfants (classes vertes, crèches…) qui sont venus nous écouter avec leurs accompagnateurs. Je les voyais taper des mains, remuer et danser alors qu’ils ne devaient pas bien connaitre le blues. Cette musique dépasse donc les générations (rires) !

Est-ce que le fait de pouvoir vous produire en France vous étonne ?
Je ne savais pas à quoi m’attendre en venant ici. C’est ma musique et je chante en anglais, je ne savais donc pas si la sauce allait prendre dans ce pays. C’est notre quatrième passage en France cette année et le « feedback » a, encore une fois, été énorme de la part du public. Les gens semblent nous apprécier et j’espère que nous allons encore avoir souvent l’occasion de tourner de ce côté-ci de la Manche dans l’avenir.

Peux-tu revenir sur la discographie de BabaJack ?
Nous avons déjà trois albums à notre actif. Le dernier en date est « Rooster» qui a été nominé aux British Blues Awards en Angleterre. Nous venons de terminer l’enregistrement de notre quatrième opus qui s’appelle « Running Man », il sortira en octobre 2013…

As-tu un rêve en particulier pour la poursuite de la carrière du groupe ?
Au fond de moi-même, je suis déjà vraiment contente de pouvoir faire ce que j’aime le plus pour gagner ma vie (ce qui n’est pas facile dans le monde de la musique car il faut beaucoup voyager pour cela). C’est dur mais c’est un véritable honneur de pouvoir y parvenir.Mon souhait serait donc, bien sûr, de jouer encore plus et sur des scènes de plus en plus grandes. J’aimerais, en effet, que notre carrière prenne de l’ampleur.Le but essentiel étant déjà de pouvoir continuer de la sorte… en chantant, en jouant des percussions et en rencontrant autant de belles personnes un peu partout dans le monde (rires) !

As-tu une conclusion à ajouter ? (rires)
Je ne sais pas… Simplement te dire que c’était un grand plaisir de te rencontrer et d’enregistrer cette interview en ta compagnie. J’espère que nous viendrons bientôt en Alsace afin d’aller à la rencontre des gens qui écoutent ton émission. Merci beaucoup, de ma part mais aussi de celle de Trevor, d’Adam… bref, de tout le groupe BabaJack (rires) !

Remerciements : Alain Michel (Pbox Blues), Valérie, Rebecca & Chloé (R&V Hayat Chatelus) et l’ensemble du service de presse du Cognac Blues Passions.

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Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
le 4 juillet 2013

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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