Barefoot Iano
(Mountain Men)
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST


 
Iano, pour commencer, peux-tu revenir sur tes origines ?
Je suis né dans un hôpital qui n'existe plus. C'est, vraiment, très dommage car il y avait une belle vue sur la mer. C'était à 370 kilomètres de Sidney, en Australie...
J'étais le premier enfant de ma mère et le deuxième de mon père. J'ai grandi sur une plage à 60 kilomètres au sud de Sidney, jusqu'à ce que je sois plus grand (rires).

Est-ce en Australie que tu as commencé à jouer de la musique ?
Oui, c'était à l'âge de 13 ans. J'y passais tous mes week-ends, avec des copains qui étaient plus âgés que moi...

Etais-tu issu d'une famille de musiciens ?
Pas du tout !
Mon père était très branché « sports  et argent» …
Il avait une belle situation...
Je suis, quelque part, le mouton noir de la famille...

Quelles étaient tes musiques de prédilection à l'époque ?
J'ai commencé par écouter Bob Dylan, c'était vraiment terrible...
Mon frère, lui, me faisait écouter Crosby, Stills, Nash & Young ainsi que des groupes comme America, Status Quo, Deep Purple et beaucoup de disques de Rock qu'il possédait sous forme de cassettes.
Moi j'étais plus attiré par la Folk acoustique...

Est-ce par des artistes tels que Bob Dylan que tu as découvert l'harmonica ?
Non, en fait quand j'avais douze ans je jouais de la trompette à l'école. Puis on m'a mis un appareil dentaire, ce qui m'a empêché de poursuivre l'apprentissage de cet instrument. Comme il y avait deux gars (Gareth and Norman), que je connaissais bien, qui jouaient de la guitare et de l'harmonica j'ai décidé de faire comme eux et d'apprendre ces deux instruments.

Comment as-tu découvert le Blues ?
C'était à l'âge de 14 ans, durant ma deuxième année de Collège. J'ai croisé un gars qui a vu que j'avais une guitare. Nous sommes devenus amis et il m'a fait découvrir le Blues en me faisant écouter George Thorogood. Par la suite j'ai découvert Sonny Terry & Brownie Mc Ghee, c'était parti !

Dans quelles circonstances es-tu arrivé en France ?
Ce n'était pas vraiment clandestinement, j'avais un vrai visa... j'ai suivi une femme (rires)...

T'es-tu intégré facilement au milieu musical français. As-tu eu des contacts rapidement ?
Oui...
Je ne parlais pas du tout français mais ma femme a mis des annonces dans quelques « gratuits » du début des années 1990. Quand je recevais des appels suite à cela, c'est elle qui faisait la traductrice et qui m'emmenait voir des gens. Je me suis, très vite, retrouvé dans un groupe grenoblois qui se nommait le Sunset Blues Band.

Ils m'ont sollicité un jeudi soir pour faire un concert le week-end suivant. Ils avaient besoin d'un harmoniciste et saxophoniste pour faire une soirée avec un musicien de Normandie qui se nomme Thierry Anquetil. Je me suis donc retrouvé sur scène après une seule répétition, en compagnie de ce groupe et de Thierry Anquetil, à l'Entre-Pot à Grenoble (rires).

Peux-tu me parler de ta rencontre avec Mr Mat ?
Non, ça c'est complètement interdit je suis désolé (rires)...
Veux-tu que je te raconte la vérité ou l'une des histoires qui circulent en ce moment ?

Donner un petit côté « légendaire » à cette interview ne serait pas pour me déplaire...
Ok...
C'était en 2004 et ma carte de séjour expirait. On m'a dit qu'il y avait un endroit dans La Chartre où je pouvais me cacher. Il s'agissait d'un Monastère dans lequel je me suis caché parmi les tonneaux de Chartreuse. Un jour il y a un homme qui n'était pas un moine, mais qui était plus une montagne qu'un homme, qui est venu. Les moines le faisaient venir pour goûter la Chartreuse afin de s'assurer que c'était un bon cru...
Ce gars a bu 1 verre, 2 verres, 3 verres puis a commencé à chanter. C'était plus fort que moi, comme j'avais un harmonica dans la poche, je suis sorti de ma cachette en me fichant de savoir si les copains de Sarkozy étaient dans le coin. J'ai joué et, lui, n'a pas arrêté de chanter. Il a juste changé de tonalité pour être sûr d'être bien « accordé » avec moi. Ce goûteur de Chartreuse était Mr Mat...
Après tout est allé très vite car il a fait le nécessaire pour que mes papiers soient remis en règle, le reste appartient à l'histoire (rires)...

Lorsque tu es arrivé ici, as-tu été surpris par les connaissances des français en matière de Blues ?
Non, je ne suis jamais surpris par les connaissances des gens en matière de musique. A titre personnel j'ai des connaissances musicales très limitées. Je n'écoute pas grand chose, on me parle souvent de noms qui ne me disent rien. Je n'écoute pas la radio, j'ai arrêté d'écouter mes CD, je n'en achète pas, n'en copie pas...
En fait quand j'ai envie d'écouter de la musique, j'en fait...

En dehors de ta collaboration avec Mr Mat, as-tu aussi enregistré en solo ?
Oui, j'ai fait deux albums. Le premier est sorti en 2000 «I got a feeling » et le deuxième en 2003, il se nomme « High on life ». Ce dernier a très bien été reçu... j'en étais très content !

Aujourd'hui, comment vis-tu cette belle aventure avec le groupe Mountain Men ?
A donf !

Est-ce que tu attends encore beaucoup de cette collaboration avec Mr Mat ?
Un ami commun nous a dit quelque chose qui s'applique parfaitement à moi. C'était « je voudrais aller aussi loin que possible avec ma musique ». Si « aussi loin que possible » c'est le prix du Cognac Blues Passions cette année et un passage sur la grande scène l'an prochain, avant que tout s'arrête, je serai déjà super content. Cette aventure aura déjà été un voyage terrible !

Parallèlement à cette collaboration, vas-tu continuer à te produire et à enregistrer en solo ?
Quand je suis à la maison, il m'arrive d'avoir une telle envie de jouer que, lorsque les enfants sont couchés, je prends ma guitare et mes harmonicas afin de me rendre à la gare de Grenoble afin de me produire dans le tunnel sous-terrain. En principe c'est entre 21h30 et 23h00 !
Sinon, il m'arrive toujours de faire des passages dans quelques bars et cafés concerts locaux...
En fait je ne cherche pas à en faire davantage car le duo Mountain Men est la priorité absolue et me prend beaucoup de temps.

Souhaites-tu ajouter une conclusion ?
Toute chose doit finir un jour mais comme je le dis souvent « Il doit me rester, un peu près, 40 ans et après je pourrai me reposer un petit peu »...
Je ne suis pas pressé (rires) !

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Interview réalisée
Cognac Blues Passions
le 26 Juillet 2009

Propos recueillis
par David BAERST

En exclusivité !

 

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