Nda : Membre du groupe Pilgrim, Beau Roberson compte parmi les chanteurs-guitaristes et songwriters les plus talentueux de sa génération (il est né en 1983). Doté d’une voix sublime, le jeune homme est bien sûr un habitué des scènes américaines…lorsqu’il n’officie pas derrière son bar (qui constitue son autre passion).
A raison de 300 dates par an, cet artiste se façonne une réputation qui est, enfin, sur le point de traverser l’Atlantique.
A l’occasion de l’Oklahoma Roots Revue 2016, il a d’ailleurs donné une série de concerts en France (aux côtés de ses comparses Paul Benjaman et Jesse Aycock). Une bonne occasion pour moi de rencontrer cet artiste, au rire facile, qui n’a d’autre but que de faire passer de bons moments à son auditoire.
Beau, afin de débuter notre discussion, peux-tu revenir sur tes origines exactes ?
Mon nom est Beau Roberson, je me produis principalement au sein de mon groupe Pilgrim. J’ai grandi dans une ville dont le nom est Broken Arrow. Elle est située dans le comté de Tulsa, ainsi que dans le comté de Wagoner dans l’Oklahoma. J’ai passé ma jeunesse à faire beaucoup de sport, comme tous les enfants aux Etats-Unis. C’est vers l’âge de 16 ou 17 ans que j’ai, réellement, commencé à me plonger dans la musique. Je suis passé du Collège aux scènes des bars très rapidement, c’était il y a environ 15 ans (rires) !
Quel a été le déclic, qui t’a poussé à te passionner pour la musique ?
J’ai toujours aimé cet art ! J’ai grandi au rythme des chansons d’artistes tels qu’Aretha Franklin ou Willie Nelson…qui demeure l’une de mes plus grandes influences. Je suis un très grand fan de ce dernier, il est l’incarnation de ce que je voulais devenir. Bien sûr, je m’intéresse aussi à tous les mouvements musicaux qui découlent de ce que des musiciens tels que lui ont pu produire.
As-tu suivi un apprentissage, en particulier, pour arriver au niveau qui est le tien aujourd’hui ?
Je ne possède aucune éducation musicale ! Beaucoup des gens avec lesquels je joue se sont lancés alors qu’ils étaient au Collège et y ont intégré des cours spécialisés. Ce n’est pas mon cas… J’ai appris, petit à petit et à mon rythme…c’est-à-dire très lentement (rires). D’ailleurs, je considère que je continue d’apprendre jour après jour…
Comment ressens-tu la scène musicale de Tulsa ?
Je dirais qu’elle est très familiale… Les musiciens sont très proches les uns des autres et de véritables relations amicales se sont tissées entre nous. Nous aimons tous jouer et nous restons très à l’écoute de nos homologues. Il y a, également, une certaine honnêteté qui règne entre nous. Nous nous donnons beaucoup de conseils. Oui, c’est vraiment une grande famille !
Comment expliques-tu cela ?
Oh… Que ce soit ce soir, ou en règle générale, nous nous comportons tous comme si nous étions le membre du groupe d’un autre. Nous nous invitons très souvent sur scène, afin que chaque personnalité puisse s’exprimer en musique. Cela donne parfois des configurations étonnantes et il n’est pas rare de se retrouver avec 3 batteurs ou 3 bassistes derrière nous. L’important est d’être à l’écoute et de faire de la musique. Encore une fois, c’est très familial !
Quelle serait ta propre définition du Tulsa Sound ?
Oh…c’est très compliqué à exprimer (rires) ! Je dirais que (à ce moment précis, Paul Benjaman entre dans la loge et taquine gentiment son ami visiblement désorienté par cette question, nda) le Tulsa Sound se caractérise par le fait qu’il englobe différents registres tels que le rhythm & blues, mais aussi des éléments de jazz (notamment dans les répertoires de Paul Benjaman et Jesse Aycock). C’est, en tout cas, l’interprétation que j’en fais. Tout tourne autour de cela et, quoiqu’il arrive, c’est toujours « laid-back » (décontracté, nda)…
Te souviens-tu de tes premières rencontres musicales à Tulsa ?
Oui, puisque l’un de mes meilleurs amis (avec lequel j’ai grandi) n’est d’autre que Wink Burcham. Ce dernier est, aujourd’hui, l’un des plus fameux artistes de la ville. Nous avons commencé à jouer ensemble alors que nous devions être âgés de 16 ou 17 ans. Nous avions même un groupe… Puis, de fil en aiguille, j’ai rencontré Jesse Aycock…je devais avoir 20 ou 21 ans. A ses côtés, j’ai rencontré d’autres gens comme Paul Benjaman que j’ai croisé pour la première fois il y a une dizaine d’années. Tout cela s’est déroulé dans des bars. Les musiciens de la ville s’y produisent tous et les opportunités d’y faire des rencontres sont énormes.
J’ai l’impression que le terme « laid-back » n’est pas que rattaché à la musique à Tulsa, c’est aussi une véritable qualité de vie…
Oui, il y a beaucoup de confiance dans cette ville. Nous prenons le temps de nous connaitre et de boire des bières ensemble. Nous ne nous mettons pas de pression inutile et rien n’est trop strict.
As-tu été surpris de voir débarquer, un jour, le musicien français Dom Ferrer qui souhaitait connaitre la scène de l’Oklahoma ?
(rires) Normalement, j’aurais dû l’être ! Cependant, cela n’a pas été le cas car sa démarche était très naturelle. Il n’a rien fait de spécial, il s’est simplement fondu à la masse sans chercher à se mettre en avant. Il était très enthousiaste et nous n’avons pas hésité une seule seconde pour lui faire découvrir la scène locale. Il se comportait comme nous et il était très décontracté. Nous n’avons pas eu de mal à l’adopter…
Pour toi, Dom est donc un « laid-back man »…
Oui, on peut le considérer comme cela…c’est vrai (rires) !
Peux-tu évoquer Brian Horton, le fondateur du label Horton Records, pour lequel tu enregistres ?
Oui, Brian Horton est toujours prêt à enregistrer tous les gars qui passent à proximité de chez lui. C’est un vrai passionné de musique, qui n’est absolument pas intéressé par l’argent. Il ne garde aucun bénéfice pour lui et il a pour seul but de promouvoir la musique de l’Oklahoma. C’est vraiment formidable de pouvoir travailler pour une telle personnalité, il n’y a rien d’autre à ajouter…
Durant la tournée actuelle, tu joues sous ton propre nom. Cependant tu es, avant tout, connu comme étant le leader du groupe Pilgrim. Peux-tu me présenter ce dernier ?
Dans Pilgrim, c’est moi qui me charge de l’écriture des chansons (les autres musiciens qui composent ce combo sont Cody Clinton aux guitares, Eric Arndt à la basse, Chris Kyle aux claviers et Paddy Ryan à la batterie). Je collabore avec les autres membres afin de définir le son qui colle le mieux à tel ou tel titre. Nous pouvons, ainsi, aborder un registre folk ou quelque chose de vraiment plus rock’n’roll. J’adore cela car, lorsque j’élabore un morceau, j’aime le fait de me replonger dans toutes mes influences musicales. Nous pouvons, aussi, lorgner du côté du rhythm & blues… A partir du moment où le résultat est complètement fou (rires) !
Quels sont les sujets que tu abordes le plus facilement au sein de tes chansons ?
Beaucoup de mes chansons évoquent les peines de cœur ainsi que l’alcool. Oui, ce sont mes deux sujets de prédilection (rires) !
Quels sont tes prochains projets ?
Lorsque je serai de retour aux Etats-Unis, je pense que je travaillerai sur un E.P commun avec Wink Burcham (durant le printemps prochain ou à l’été). Je pense également que j’enregistrerai un nouvel album durant l’année 2017. Bien sûr, d’ici-là, je n’arrêterai pas de me produire sur scène…
Souhaites-tu ajouter une conclusion à l’attention de ton public français ?
(rires) Merci, nous avons été très touchés par votre accueil et par votre formidable hospitalité… encore merci !
Remerciements : Marie Lintz & Jérémy Durand (V2C Développement), Dom Ferrer.
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