Big George Brock
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

George vous êtes un ancien boxeur professionnel. Avez-vous éprouvé plus de difficultés à vous imposer dans le Blues que dans ce sport et avez-vous constaté des similitudes entre ce deux disciplines ?
Il était plus facile de s'imposer dans le Blues!
De toute façon , je préfère nettement le monde du Blues…

Pouvez-vous revenir sur vos influences ?
Mes sources d'inspiration sont Muddy Waters, Howlin' Wolf, BB King, Elmore James…

Quand on vous voit, sur scène, on a l'impression de se retrouver devant tous ces géants du Blues…
Musicalement, je ne voulais pas laisser mourir ces sons là…
Je suis un grand fan de ces artistes et j'ai passé beaucoup de temps à les écouter et à les côtoyer (en ce qui concerne Muddy Waters surtout, Nda).

Comment s'est passée votre rencontre avec le label Cat Head grâce auquel un plus large public vous découvre ?
Un soir je jouais dans un Club où le " boss " de Cat Head, Roger Stolle (Cat Heat est aussi son surnom, Nda), était présent. Je savais qu'il était là et j'ai remarqué qu'il ne manquait pas une miette du show.

Il est revenu me voir plusieurs fois et un jour il m'a dit " Tu as vraiment une voix, aimerais-tu faire un disque ? ". Je lui ai répondu que j'adorerais enregistrer, d'autant plus que je sentais que j'avais enfin trouvé la bonne personne pour le faire…

Vous êtes issu d'une grande famille dont est, aussi, membre le bluesman Super Chikan. Y'a-t-il encore d'autres musiciens parmi vos proches ?
Oui il y a Big Jack Johnson et j'ai aussi un de mes fils que je perfectionne à l'harmonica…

Alors à quand un " Family Band " ?
C'est déjà une famille complète qui constitue mon groupe. Il y a Riley Coatie Sr (musicien très confirmé ayant joué avec des artistes tels que Elmore James, Jimmy Reed etc…, Nda) à la guitare, Riley Coatie Jr à la batterie, Barry Bays à la basse et Latasha Coatie aux claviers.
Si ma famille se donnait la peine de se rassembler pour constituer un groupe, ce serait avec plaisir que je les rejoindrais !

Que pensez-vous de l'accueil des musiciens en France ?
L'accueil est bien plus chaleureux ici, en France, que chez moi aux USA.
Les français sont tous si agréables avec moi, merci…
J'aimerais que d'autres bluesmen américains puissent vivre cela.

Avez-vous, déjà, eu l'occasion de jouer avec des musiciens français ?
Oui j'ai eu l'occasion de jouer avec des jeunes musiciens français tels que Mister Tchang.
Ils n'ont aucun problème avec le Blues, ils ont superbement assimilé cette musique.

C'est un plaisir de jouer avec eux. Il n'y a aucun problème…
Ils écoutent, ils comprennent vite et ils n'hésitent pas à se rouler par terre avec moi (rires) !

Y'a-t-il une signification au fait que vous jouiez parfois couché sur le sol ?
C'est un effet scènique…
Parfois, quand je jouais avec Muddy Waters, notre truc était de partir chacun d'un côté de la scène afin de nous retrouver au milieu de celle-ci. C'est dans la même veine et ça n'a pas de signification particulière.

Vous interprétez parfois un Spiritual sur scène, vous arrive-t-il de vous produire à l'église ?
Oui il m'arrive, encore, de chanter à l'église. Quand j'avais 8 ans mon père m'a offert, ainsi qu'à tous mes frères, un harmonica. J'ai vraiment décidé de travailler l'instrument et le premier morceau que j'ai appris était un Gospel que j'interprète toujours lors de mes concerts.

De l'âge de 8 à 12 ans j'allais toujours à l'office du mercredi, à l'église, pour faire ce titre…

Avez-vous pensé à écrire une biographie ?
Oui c'est dans mes intentions (il existe déjà un DVD " Hard Times " qui retrace la vie de l'artiste, Nda).

Êtes-vous sensible aux musiques plus actuelles ?
Les jeunes pratiquent aujourd'hui, à travers le Rap, un langage qu'aucun jeune aurait utilisé, face à des adultes, de mon temps. Les jeunes n'ont plus de respect envers les gens et le Rap le prouve bien.

Si le Blues n'existait plus, il n'y aurait plus un seul endroit pour passer du bon temps.
Il n'y aurait plus que cette colère permanente…
Le Rap est, peut être, en train de détruire le monde…

J'ai participé à des ateliers, dans des écoles de St Louis, pour parler du Blues aux jeunes.
Je tiens à perpétuer la tradition et si ces enfants se lancent dans le Blues ils auront moins de problèmes qu'en s'orientant vers le Rap. Ce n'est pas le même monde…

Vous semblez très remonté contre le Rap, aviez-vous eu la même réaction lors de l'apparition du Rock'n'roll ?
Le Rap et le Rock'n'roll sont des trucs qui viennent et qui disparaîtront. Le Blues, lui, restera car c'est une musique qui évoque la vraie vie !
Si des jeunes viennent voir des concerts avec des vieux musiciens comme moi, ils comprendront…

A titre personnel c'est de cette façon que ça s'est passé quand j'étais enfant. Le problème est que les jeunes, de nos jours, ne sont plus exposés au Blues…

Mon batteur, joue le Blues depuis l'âge de 12 ans et sa sœur (âgée, aujourd'hui, de 13 ans) est sur la même voie. Avec eux, je n'ai jamais eu de problèmes de retard aux gigs… ou d'alcool… ou de drogue…
Trouvez moi un rappeur qui n'a pas de problèmes de drogue ou d'alcool et j'arrête de chanter le Blues tout de suite (rires).

Vous avez toujours de beaux costumes, est-ce uniquement pour vos prestations scéniques que vous les portez ?
Je m'habille, avec de tels costumes, tous les jours (Big George porte tous les jours, au minimum, un costume et une paire de chaussures différente, Nda)…

C'est aussi une marque de respect vis-à-vis du public.
Je tiens toujours à être propre, même après mes concerts !

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Interview réalisée au

Cognac Blues Passions - le 28 Juillet 2007

Propos recueillis par David BAERST

 

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