Big Joe Louis
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST
En tant qu'anglais, est-ce que votre première influence a été le british-blues ?

Non, car j'ai passé une partie de mon enfance en Jamaïque. Lorsque je suis retourné en Angleterre, je ne connaissais pas Eric Clapton, les Rolling Stones, John Mayall et tous ces gens là. En fait mes premières sensations musicales furent Muddy Waters, Skip James, Howlin Wolf etc.

Quand avez vous commencé à jouer ?

En fait, si je ne connaissais pas bien le british-blues en arrivant en Angleterre, je dois dire qu'il y a beaucoup de musiciens issus de cette vague qui m'ont aidé à faire mes premières armes sur la scène anglaise.

Vous avez dernièrement changé votre formation, est ce que parce que c'était pour vous la fin d'un cycle ?

Je n'ai pas vraiment pris la décision de faire quelque chose de différent. Les choses se sont passées naturellement. Certains musiciens ont choisit de faire une carrière solo. Moi même il m'est arrivé d'intégrer d'autres groupes, pour le fun, le divertissement.

Ma base reste le blues, cela reste ce que je veux faire. Que ce soit en solo, une formule dans laquelle je me produit beaucoup en Scandinavie ou bien en duo, trio et parfois en big band.

Quel est votre style préféré de blues ?

Quand j'ai commencé à écouter cette musique, j'achetais aussi bien des disques de Lightning Hopkins que de Big Joe Turner. J'aime tous les styles, du blues : le plus roots à celui le plus sophistiqué. Les deux choses se côtoient et j'essaie d'intégrer ces deux formules dans ma propre musique.

Quelles étaient les musiques dominantes en Jamaïque lorsque vous y viviez ?

Le reggae  et le ska bien sûr mais aussi les Jackson 5. Il n'y avait pas beaucoup de place pour les autre musiques.

Avez vous pu jouer avec l'une de vos idoles, Chris Barber ?

Non, par contre il est venu me voir jouer un soir dans un club à Londres et nous avons longuement discutés. Il m'a dit que la musique que je jouais l'avait rendu heureux.

Dans les années 50, Chris Barber a fait venir en Angleterre des gens tels que Sister Rosetta Tharpe, Sonny Terry & Browne Mc Ghee. De le voir toujours valide et enthousiaste cinquante ans plus tard m'a ému. Il y a une grande appréciation mutuelle entre nous deux.

Il faut rendre hommage à des personnes comme Chris Barber ou Jacques Demêtre ici en France. C'était très courageux de faire venir des artistes en Europe à l'époque. Ils étaient des pionniers, ils ont brisés les barrières. Les seules photos que l'ont a aujourd'hui d'Elmore James sont celles de Jacques Demêtre. Leur travail a été précieux.

Comment se porte le blues en Angleterre ?

Aujourd'hui en Angleterre, c'est très difficile de vivre en jouant du blues. Moi j'ai la chance de travailler en plus dans le milieu de la musique en tant que consultant et éditeur. Quand j'ai commencé à jouer, je ne l'ai pas fait dans le but de gagner de l'argent. J'ai une famille, des enfants et je ne pourrais pas me contenter de vivre du blues. Des gens comme Paul Lamb ou Otis Grand partent en tournées six semaines puis reviennent une semaine avant de repartir. Ayant la chance de travailler en dehors, et toujours dans le domaine de la musique, cela me permet de vivre une vraie vie de famille sans avoir à galérer.

 
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COGNAC BLUES PASSIONS le 28 juillet 2002

Propos recueillis par David BAERST

 

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