En guise d'introduction, Billy, pourrais-tu te présenter
en quelques mots ?
Bien sûr !
Mon nom est Billy Jones et je viens de Little Rock en Arkansas. Cet Etat
est situé dans la partie Sud des Etats-Unis, non loin de la Louisiane.
Je suis venu ici pour jouer le Blues cette nuit.
Peux-tu revenir sur ton apprentissage musical
?
Quand j'étais enfant j'étais déjà très
exposé au Blues du Sud des USA (un mur de sa chambre était
mitoyen avec un Bar, appartenant à son grand-père, dans
lequel un juke-box diffusait énormément de Blues, Nda).
J'écoutais des artistes tels que Calvin Levy, Sonny Boy Williamson
et des gens comme ça. En fait, je n'ai pas vraiment eu une éducation
musicale. Cela s'est fait à l'oreille, en passant du bon temps
!
Pourquoi ton choix de musicien s'est-il, spécifiquement,
porté sur la guitare ?
Je ne sais pas exactement
J'ai dû avoir envie de jouer de la guitare alors que je n'étais
encore qu'un petit bébé. Je ne peux pas l'expliquer j'aime
cet instrument, c'est tout !
Ta première guitare était-elle une
guitare pour bébé alors (rires) ?
Cette guitare provenait d'un magasin (Billy emploi le terme de "
Pan Shop ", littéralement un " magasin de casseroles
", il devait donc s'agir d'une quincaillerie ou d'une droguerie,
Nda) de Little Rock.
J'ai mis trois mois à convaincre mon père de m'en acheter
une, car il aurait préféré que je me consacre plutôt
à mes études. Il craignait, en effet, que cela m'en détourne.
Je lui avais dit, pour le rassurer, que BB King gagnait beaucoup d'argent
et qu'il n'avait jamais besoin de faire de crédit.
Cependant en voyant jouer des Bluesmen dans le bar jouxtant ma chambre,
je me rendais bien compte qu'ils ne gagnaient pas beaucoup d'argent
Mais c'était ce que je voulais faire !
A quand remontent tes débuts professionnels
?
Aux alentours de douze ou treize ans, j'ai commencé à jouer
dans un groupe de Gospel local. Cependant mes vrais débuts professionnels
je les dois à Calvin Levy que j'ai accompagné vers
l'âge de quatorze ou quinze ans.
J'ai commencé, alors, à tourner avec lui.
Plus tard vers l'âge de dix-sept ans j'ai fondé mon propre
groupe (" The Incredible Rock City Band ", Nda)
qui tournait à travers toutes les bases militaires américaines.
Avec ce groupe nous faisions davantage de la Soul Music et du Funk que
du Blues mais c'est comme cela que j'ai commencé.
Quels sont les musiciens que tu as rencontrés
qui t'ont le plus marqué ?
C'est une question très difficile
C'est peut être ma rencontre avec Vernon Garrett qui était,
alors, une grande star. Je l'ai rencontré dans une boite de l'Arkansas
J'ai eu d'autres occasions de rencontrer des personnes très importantes
à mes yeux comme Sonny Boy Williamson qui venait voir mon grand-père
et boire avec lui (le père de Billy a aussi été,
un temps, le chauffeur de Sonny Boy Williamson et de Howlin' Wolf, Nda)
La situation du Blues a dû beaucoup évoluer
aux USA depuis ?
Je dirais que cela a stagné
Dans le sens où l'accueil est meilleur ainsi que la scène
Blues en général. Mais que la popularité de ce genre
s'est réduite.
Cette musique tenait le haut de l'affiche dans les années 50 car,
à cette période, elle apportait un changement. Elle était
en pleine évolution et offrait quelque chose de nouveau, avec Muddy
Waters par exemple.
Aujourd'hui le public s'est restreint car beaucoup de gens ne veulent
voir, dans le Blues, que les clichés et les stéréotypes.
Cependant c'est une musique qui est extrêmement ouverte au changement.
J'essaye, comme beaucoup d'autres artistes, de trouver de nouvelles directions.
Justement, comment définis-tu ton style
?
J'aime mélanger toutes mes influences, modernes et traditionnelles.
Je dois avouer que je me consacre davantage à mon public féminin
sur scène. Les hommes sont là pour écouter de la
musique et boire un verre alors que les femmes sont plus concentrées
et plus attentives. Nous aimons les femmes !
A ce jour, quelle est ta discographie ?
J'ai réalisé deux albums sur le label Black & Tan ;
" Tha' Bluez " qui était un mélange de
Soul et de Blues et " My Hometown ".
Mon dernier disque est plutôt adressé à un public
" moderne " avec des allusions au monde urbain et des histoires
universelles. J'aime vraiment ce nouveau disque, je crois qu'il représente
bien une façon de renouveler le Blues.
Black & Tan est un label hollandais, comment
êtes-vous entrés en contact ensemble ?
Je suis entré en contact avec les gens de Black & Tan via internet.
Je peux dire que c'est un accident ou une coïncidence mais, en tout
cas, c'est une très bonne chose.
Ils m'ont permis d'enregistrer mon premier disque et y ont apporté
un grand soin.
Aussi ce premier cd a eu de très bons retours et d'excellents passages
en radio. Aujourd'hui nous avons encore des projets et je fais de mon
mieux pour devenir encore meilleur. Je travaille actuellement sur mes
projets et j'adore cela.
Tu effectues actuellement ta combientième
tournée en Europe ?
C'est ma quatrième tournée sur ce continent.
Comment ressens-tu ton public européen
?
Je l'aime vraiment
Pas seulement en France, le public " Blues " en Europe est généralement
très réceptif et attentif à la musique. Il est aussi
plus ouvert.
Aux USA, par exemple, les gens n'aiment pas trop le changement dans le
style de musique qu'ils apprécient.
Tu l'as un peu abordé plus tôt, mais
peux-tu me parler plus précisément de tes prochains projets
?
J'écris du nouveau " matériel " pour le prochain
cd. Puisque l'album " My Hometown" vient à peine de paraître,
c'est promouvoir celui-ci qui est mon projet le plus immédiat.
Je sais que les gens de Black & Tan me soutiennent vraiment, en me
permettant de tourner, par exemple. J'estime avoir beaucoup de chance
de travailler avec eux. D'autant plus qu'ils mettent à ma disposition
toute la meilleure technologie actuelle pour concrétiser ma vision
de la musique. C'est vraiment une chose très agréable.
J'ai oublié de te demander de me présenter
ton groupe, est-ce un groupe américain ?
En dehors de moi il n'y a qu'un américain dans le groupe, à
savoir mon batteur qui vient de Portland Oregon, Boyd Small.
A la basse il y a Nico Heilijgers de Utrecht en Hollande. Enfin,
à la seconde guitare, il y a un autre hollandais, Jan Mittendorp,
qui est aussi le patron du label Black & Tan. En ce moment c'est lui
qui m'accompagne (rires).
As-tu une conclusion à apporter à
cet entretien ?
Je voulais juste dire que je suis très heureux d'être de
retour en Europe et d'y passer du bon temps. J'invite les gens à
découvrir mon nouvel album ainsi qu'à venir nous voir en
concert !
Je remarque que les personnes, dans le public, connaissent les paroles
de mes chansons. Cela me procure de bonnes sensations, je dois dire que
je passe vraiment de bons moments actuellement.
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