Billy Jones
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST


En guise d'introduction, Billy, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
Bien sûr !
Mon nom est Billy Jones et je viens de Little Rock en Arkansas. Cet Etat est situé dans la partie Sud des Etats-Unis, non loin de la Louisiane.
Je suis venu ici pour jouer le Blues cette nuit.

Peux-tu revenir sur ton apprentissage musical ?
Quand j'étais enfant j'étais déjà très exposé au Blues du Sud des USA (un mur de sa chambre était mitoyen avec un Bar, appartenant à son grand-père, dans lequel un juke-box diffusait énormément de Blues, Nda).

J'écoutais des artistes tels que Calvin Levy, Sonny Boy Williamson et des gens comme ça. En fait, je n'ai pas vraiment eu une éducation musicale. Cela s'est fait à l'oreille, en passant du bon temps !

Pourquoi ton choix de musicien s'est-il, spécifiquement, porté sur la guitare ?
Je ne sais pas exactement…
J'ai dû avoir envie de jouer de la guitare alors que je n'étais encore qu'un petit bébé. Je ne peux pas l'expliquer j'aime cet instrument, c'est tout !

Ta première guitare était-elle une guitare pour bébé alors (rires) ?
Cette guitare provenait d'un magasin (Billy emploi le terme de " Pan Shop ", littéralement un " magasin de casseroles ", il devait donc s'agir d'une quincaillerie ou d'une droguerie, Nda) de Little Rock.

J'ai mis trois mois à convaincre mon père de m'en acheter une, car il aurait préféré que je me consacre plutôt à mes études. Il craignait, en effet, que cela m'en détourne. Je lui avais dit, pour le rassurer, que BB King gagnait beaucoup d'argent et qu'il n'avait jamais besoin de faire de crédit.

Cependant en voyant jouer des Bluesmen dans le bar jouxtant ma chambre, je me rendais bien compte qu'ils ne gagnaient pas beaucoup d'argent…
Mais c'était ce que je voulais faire !

A quand remontent tes débuts professionnels ?
Aux alentours de douze ou treize ans, j'ai commencé à jouer dans un groupe de Gospel local. Cependant mes vrais débuts professionnels je les dois à Calvin Levy que j'ai accompagné vers l'âge de quatorze ou quinze ans.
J'ai commencé, alors, à tourner avec lui.

Plus tard vers l'âge de dix-sept ans j'ai fondé mon propre groupe (" The Incredible Rock City Band ", Nda) qui tournait à travers toutes les bases militaires américaines. Avec ce groupe nous faisions davantage de la Soul Music et du Funk que du Blues mais c'est comme cela que j'ai commencé.

Quels sont les musiciens que tu as rencontrés qui t'ont le plus marqué ?
C'est une question très difficile…
C'est peut être ma rencontre avec Vernon Garrett qui était, alors, une grande star. Je l'ai rencontré dans une boite de l'Arkansas…

J'ai eu d'autres occasions de rencontrer des personnes très importantes à mes yeux comme Sonny Boy Williamson qui venait voir mon grand-père et boire avec lui (le père de Billy a aussi été, un temps, le chauffeur de Sonny Boy Williamson et de Howlin' Wolf, Nda)…

La situation du Blues a dû beaucoup évoluer aux USA depuis ?
Je dirais que cela a stagné…
Dans le sens où l'accueil est meilleur ainsi que la scène Blues en général. Mais que la popularité de ce genre s'est réduite.

Cette musique tenait le haut de l'affiche dans les années 50 car, à cette période, elle apportait un changement. Elle était en pleine évolution et offrait quelque chose de nouveau, avec Muddy Waters par exemple.

Aujourd'hui le public s'est restreint car beaucoup de gens ne veulent voir, dans le Blues, que les clichés et les stéréotypes. Cependant c'est une musique qui est extrêmement ouverte au changement.
J'essaye, comme beaucoup d'autres artistes, de trouver de nouvelles directions.

Justement, comment définis-tu ton style ?
J'aime mélanger toutes mes influences, modernes et traditionnelles. Je dois avouer que je me consacre davantage à mon public féminin sur scène. Les hommes sont là pour écouter de la musique et boire un verre alors que les femmes sont plus concentrées et plus attentives. Nous aimons les femmes !

A ce jour, quelle est ta discographie ?
J'ai réalisé deux albums sur le label Black & Tan ; " Tha' Bluez " qui était un mélange de Soul et de Blues et " My Hometown ".

Mon dernier disque est plutôt adressé à un public " moderne " avec des allusions au monde urbain et des histoires universelles. J'aime vraiment ce nouveau disque, je crois qu'il représente bien une façon de renouveler le Blues.

Black & Tan est un label hollandais, comment êtes-vous entrés en contact ensemble ?
Je suis entré en contact avec les gens de Black & Tan via internet. Je peux dire que c'est un accident ou une coïncidence mais, en tout cas, c'est une très bonne chose.
Ils m'ont permis d'enregistrer mon premier disque et y ont apporté un grand soin.

Aussi ce premier cd a eu de très bons retours et d'excellents passages en radio. Aujourd'hui nous avons encore des projets et je fais de mon mieux pour devenir encore meilleur. Je travaille actuellement sur mes projets et j'adore cela.

Tu effectues actuellement ta combientième tournée en Europe ?
C'est ma quatrième tournée sur ce continent.

Comment ressens-tu ton public européen ?
Je l'aime vraiment…
Pas seulement en France, le public " Blues " en Europe est généralement très réceptif et attentif à la musique. Il est aussi plus ouvert.

Aux USA, par exemple, les gens n'aiment pas trop le changement dans le style de musique qu'ils apprécient.

Tu l'as un peu abordé plus tôt, mais peux-tu me parler plus précisément de tes prochains projets ?
J'écris du nouveau " matériel " pour le prochain cd. Puisque l'album " My Hometown" vient à peine de paraître, c'est promouvoir celui-ci qui est mon projet le plus immédiat.

Je sais que les gens de Black & Tan me soutiennent vraiment, en me permettant de tourner, par exemple. J'estime avoir beaucoup de chance de travailler avec eux. D'autant plus qu'ils mettent à ma disposition toute la meilleure technologie actuelle pour concrétiser ma vision de la musique. C'est vraiment une chose très agréable.

J'ai oublié de te demander de me présenter ton groupe, est-ce un groupe américain ?
En dehors de moi il n'y a qu'un américain dans le groupe, à savoir mon batteur qui vient de Portland Oregon, Boyd Small.

A la basse il y a Nico Heilijgers de Utrecht en Hollande. Enfin, à la seconde guitare, il y a un autre hollandais, Jan Mittendorp, qui est aussi le patron du label Black & Tan. En ce moment c'est lui qui m'accompagne (rires).

As-tu une conclusion à apporter à cet entretien ?
Je voulais juste dire que je suis très heureux d'être de retour en Europe et d'y passer du bon temps. J'invite les gens à découvrir mon nouvel album ainsi qu'à venir nous voir en concert !

Je remarque que les personnes, dans le public, connaissent les paroles de mes chansons. Cela me procure de bonnes sensations, je dois dire que je passe vraiment de bons moments actuellement.

 

 
Interviews:
Les photos
Les vidéos
Les reportages
 

Les liens :

billyjones.com

Interview réalisée au

Caf' Conc' Ensisheim - le 13 mars 2007

Propos recueillis par David BAERST

En exclusivité !

 

Le
Blog
de
David
BAERST
radio RDL