Nda : Fondé par deux soeurs (Katherine O’Neill à la basse et Jennifer « Jen » O’Neill à la guitare et au chant) ainsi que par Matt Bick à la batterie, Bleech s’est rapidement imposé comme un groupe incontournable de la scène rock anglaise. Multipliant les concerts, à l’allure d’un solo de guitare d’Alvin Lee, le trio pourrait définitivement assoir sa réputation en 2014. Une chose qui passera, avant tout, par la sortie d’un («toujours attendu») deuxième album en début d’année. Quoiqu’il en advienne, nous pouvons être tranquilles, succès ou pas… Bleech n’a vraiment pas pour ambition de cesser de faire rocker notre putain de vieux monde… plus ou moins libre…
Quelle est l’histoire du groupe et comment l’idée de fonder Bleech est-elle venue à vous ?
Katherine : L’idée n’est pas vraiment venue à nous, dans la mesure où tout s’est fait très naturellement. Moi et Jennifer jouons, bien sûr, ensemble depuis que nous sommes petites. Puis Matt s’est joint à nous. Il jouait de la guitare mais a souhaité s’orienter vers la batterie. Nous avons ainsi pu constituer un trio qui a mis peu de temps à se mettre en place. Après un rien de pratique le groupe était prêt à en découdre, cela remonte à environ 5 ans maintenant.
Quelle est la signification exacte de ce nom, Bleech ?
Katherine : Il n’y en a pas (rires) !Non franchement, ça ne veut rien dire… ça sonne bien sur le papier c’est tout !
Avez-vous été bercés par des ambiances musicales dès vos plus jeunes années ?
Katherine : Notre père, à Jen et moi, était batteur et il jouait dans un groupe. De ce fait, il y avait toujours de la musique à la maison.
Vous souvenez-vous de vos premiers émois musicaux ?
Katherine : Oh, c’est une question difficile…
Jen : Je pense que cela doit être relatif au premier concert auquel nous avons assisté.
Matt : Pour ma part je dirais qu’il s’agit peut-être de Right Said Fred (groupe anglais de pop-dance absolument indigeste, jouant sur les physiques bodybuildés de ses membres, nda)… non, je plaisante bien sûr ! Je crois que mon premier émoi musical vient du groupe AC/DC. J’écoutais aussi beaucoup Robert Palmer car mon père mettait très souvent des enregistrements de cet artiste lorsque nous étions en voiture. Je me disais alors « wouah, c’est du lourd » (rires) !
Et, à titre plus personnel, quels sont vos influences ?
Katherine : Pour moi il s’agit définitivement des Beatles. Il y avait toujours de la musique des Beatles à la maison.
Jen : J’ai beaucoup écouté des groupes tels que Queens Of The Stone Age, Neil Young et le combo anglais Band Of Skulls. Nous nous nourrissons toujours beaucoup des disques de ce dernier dans le van que nous utilisons pour nos tournées.
Je présume que vous avez commencé à jouer de la musique très tôt…
Katherine : Tous à différents moments en fait. Jen et moi avons commencé par le piano alors que nous étions très jeunes. Nous prenions des leçons, ce qui ne nous rendait pas très joyeuses. Puis nous sommes passées par d’autres étapes telles que le violon que nous avons dû laisser tomber après une semaine (rires) !Un jour, j’ai reçu une basse pour Noël et j’ai tout de suite deviné qu’il s’agissait là de Mon instrument !
Jen : Pour ma part je me suis orientée vers la guitare alors que j’avais 14 ans. Mon père m’avait alors offert un livre de partitions réunissant des morceaux des Beatles. Puis j’ai, très rapidement, commencé à écrire des chansons…
Matt : En ce qui me concerne, c’est m’a mère qui m’a offert un kit de batterie. J’avais commencé par la guitare et j’ai été très heureux de pouvoir accomplir cette transition. Tu vois, je suis très honnête (rires) !Ceci dit, j’ai aussi apprécié le fait de pouvoir faire de la guitare…
Pouvez-vous me parler du processus de création de votre premier album ?
Katherine : Nous avions de nombreuses chansons de prêtes depuis un long moment. Nous les interprétions déjà sur scène avant de pouvoir les graver sur un album, en dehors de quelques-unes qui ont vu le jour à l’occasion de l’enregistrement du disque. Notre deuxième CD, à venir, sera plus mature. Il proposera un registre assez psychédélique, dans un esprit davantage « à l’ancienne » que le précédent.
Pouvez-vous me parler de votre travail aux côtés de Tom Stanley et Gareth Johnson. De quelle manière les avez-vous rencontrés ?
Katherine : Tom Stanley est donc l’ingénieur du son de notre premier album et nous l'avons rencontré par l’intermédiaire d’une tierce personne. Gareth, quant à lui, s’est chargé de mixer le disque.
Matt : Ce dernier est quelqu’un qui aime beaucoup travailler dans les conditions du live. D’ailleurs on lui doit des enregistrements célèbres dans ce registre. Je pense, par exemple, à celui de Them Crooked Vultures au Royal Albert Hall à Londres. Il a ainsi pu travailler sur le mixage de l’enregistrement chez lui, avec John Paul Jones (bien sûr connu pour être, avant tout, bassiste du groupe Led Zeppelin, nda)…Dire que c’est ce gars qui a mixé notre disque (rires) !
Tout semble arriver très vite pour vous, êtes-vous surpris par l’intérêt que suscite déjà votre groupe ?
Katherine : Cela n’est pas si rapide en fait, dans la mesure où nous donnons des concerts depuis cinq ans. Finalement, ce n’est que depuis deux ans que les choses se sont accélérées pour nous et que tout est devenu plus intense.
Matt : Ces deux dernières années, nous avons dû donner 150 concerts… ce n’est que trois chiffres et je t’avoue que nous préfèrerions en être à quatre chiffres avec plus de 1000 concerts à notre actif. Combien de temps faudra-t-il encore tourner pour y arriver ?
Jen : Maintenant, nous avons pour objectif de faire un maximum de gigs…
Matt : Nous vivons pour cela. Il s’agit d’une récompense pour nous et c’est un véritable plaisir. Le reste nous plait aussi mais le fait d’être devant un public représente la plus grosse part de notre engagement et de notre passion.
Pourquoi votre premier disque s’intitule « Nude », considérez-vous jouer votre musique « à nu » ? Katherine : Je pense que, le fait de sortir un premier album, est une étape importante, dans la vie d’un groupe. Il s’agit d’une vraie prise de risques qui nous met « à nu ». En quelque sorte, nous nous dénudons en proposant ce produit. Le tout en étant conscient du long chemin qu’il nous reste à parcourir.
Matt : D’un autre côté, nous avons employé d’anciens procédés d’enregistrement. Nous ne portions pas nos pantalons durant les sessions, comme dans l’ancien temps (rires) !
Vos chansons sont-elles le fruit d’un travail d’écriture réalisé en commun ?
Katherine : Chaque chanson découle d’un processus d’écriture différent. Nous pouvons passer quatre heures ensemble, à écrire dans une pièce, mais d’autres chansons peuvent venir d’un seul membre de notre groupe. Il n’y a pas de règle, c’est différent pour chaque titre. Par contre nos arrangements musicaux, pour chacune d’entre elle, est le fruit d’un travail commun.
Quelles sont les types d’histoires que vous aimez aborder ?
Katherine : La vie tout simplement… Les choses qui se sont passées, les choses qui nous intéressent dans le quotidien…
Pourquoi avez-vous décidé d’inviter Mark Feltham (harmoniciste anglais, connu pour son travail avec Rory Gallagher et le groupe Nine Below Zero entre autres) sur l’album « Nude » ?
Katherine : Il avait déjà eu l’occasion de jouer avec le groupe. Il est vraiment l’un des meilleurs harmonicistes… il est fantastique et il a participé à notre album avec toute la gentillesse qui le caractérise.
Vous êtes, bien sûr, des amoureux du rock mais quel est votre degré d’appréciation du blues anglais ?
Jen : Bien sûr, cette musique a eu un poids très important en ce qui concerne notre formation musicale. Nous avons aussi grandi en écoutant du blues…
Katherine : I got the b-b-b-b-blues (rires) !
A ce jour, quels sont vos souvenirs les plus marquants… en ce qui concerne vos concerts ?
Katherine : Parfois, ce ne sont pas les plus grands concerts qui nous marquent le plus. Nous pouvons conserver des souvenirs impérissables de gigs plus « intimistes ». Nous avons, par exemple, donné un concert à Paris il y a deux jours (à La Boule Noire, nda), c’était un moment extraordinaire pour moi. Je me sentais vraiment très bien.
Jen : Oui, il s’est passé quelque chose de spécial avec le public…
Katherine : Nous avons aussi joué, en ce qui concerne la France, au Mans pour le festival des 24 heures du Mans Moto. C’était vraiment cool !
Quels sont vos rêves pour l’avenir ?
Jen : Allez le plus haut et le plus loin possible (rires) !
Matt : Pour moi, ce serait aussi d’avoir le plus grand jacuzzi imaginable dans ma maison (rires). Ceci afin que je puisse en faire profiter toutes… Enfin, je veux bien sûr dire par là que je puisse rendre toute ma famille heureuse (rires) ! Plus sérieusement, ce serait de pouvoir poursuivre une longue carrière et de trouver les idées artistiques nécessaires afin d’y parvenir.
Votre deuxième album sortira au printemps 2014, sera-t-il vraiment différent du premier ?
Matt : Oui, il sera sensiblement différent sous bien des angles. Les émotions seront davantage creusées et nous utiliserons de nouveaux instruments, tels que le piano, pour y arriver. Certaines chansons seront plus introspectives et évoqueront davantage de sentiments.Je pense que tu l’apprécieras (rires) !
Y-aura-t-il de nouveaux invités sur ce disque ?
Matt : Je ne sais pas (en s’adressant à Katherine), est-ce que tu veux inviter d’autres musiciens sur ce disque ?
Katherine : Il y aura un bruit de sonnerie, réalisé par le gars qui s’occupe de l’enregistrement (rires).
Matt : Le disque a été enregistré dans un excellent studio anglais où se sont déjà succédés des groupes tels que Radiohead ou Supergrass. Il se situe dans la campagne, au milieu de nulle part. On y trouve aucune sorte de distraction, en dehors d’un paon qui s’y promène…Il est vraiment parfait pour nous. On se lève le matin et on est prêt à travailler… on ne pense à rien d’autre.
Souhaitez-vous ajouter une conclusion à cet entretien ?
Matt (citant une chanson de Neil Young) : Keep on rockin’ in the free world !Et, surtout, ne laissez jamais personne vous imposer sa musique. C’est le plus gros risque actuellement dans ce business, que les goûts des gens soient guidés par certaines lois purement mercantiles.
Katherine : Oui, ça c’est vraiment les boules !
Matt : Oui, les grosses boules (rires) !
Remerciements : Lionel Aknine, Christophe « Jaja » Jardon (106 db Productions)
www.bleech.me.uk
https://www.facebook.com/bleechofficial
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