Bo Weavil
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Pouvez-vous nous présenter le groupe ?

Bo Weavil est composé de trois gaillards. " Sleepy " Vince à la contrebasse, qui joue aussi de la batterie et du washboard. " Lazy " Stacker Lou au piano. Boogie Matt à la guitare, à l'harmonica et au chant.

Comment est votre contact avec le public en Alsace ?

Le public est chaud. Ce n'est pas la première fois qu'on vient ici. On est passé ici il y a deux ans. C'était une très bonne soirée et ce soir, je dois dire que le public est particulièrement chaud.

Vous êtes des habitués des scènes européennes (Bénélux, Suisse et Allemagne). Y a-t-il différents publics ?

Oui, il y a une différence  D'un côté :  on pourrais dire les " blues societies " où les gens sont plus calmes, assis à leur table et disposés à écouter. D'autre part :  les rockers, qui apprécient aussi ce qu'on fait et qui eux, dansent et bougent. Mais il arrive parfois des soirs où ces deux sociétés se retrouvent. On arrive alors à faire de très bonnes soirées.

Comment ressens-tu l'engagement du public rockabilly pour ta musique ?

C'est très important. Ce sont eux qui nous portent en grande partie. C'est-à-dire qu'on a partout en Europe des amis qui se déplacent. Ce soir, un ami comme Herbert Bachung a quand même fait 250 bornes pour venir nous voir. Ça fait rudement plaisir. Il vient d'ailleurs souvent à nos concerts. C'est vrai que dans n'importe quelle ville en France ou à l'étranger, on retrouve ce public-là. Ça fait énormément plaisir, bien sûr.

Actuellement, le blues n'est plus au mieux. Les médias parlent plus des artistes tournés vers le rock. Comment ressens-tu cela, toi qui es plutôt un puriste ?

Je pense qu'aujourd'hui, on est dans une autre époque. Evidement la musique qu'on joue est une musique ancienne. Mais elle a toujours sa place à présent parmi les autres. Maintenant on met des étiquettes sur toutes les musiques. L'étiquette " techno ", le machin, le truc. Bon, nous, ce qu'on fait, en effet c'est un vieux style. Ce style est toujours apprécié aujourd'hui, ce qui est fort bien d'ailleurs. Pourquoi pas ?

Il faut de la musique pour tout le monde. Il m'arrive aussi d'écouter d'autres trucs. Peut-être pas de la techno, je n'irais pas jusque là ! Il y a des tas de musiques agréables à écouter. Je suis très branché sur les musiques black de façon générale. Que ce soit le reggae ou la musique africaine. Les musiques traditionnelles ont généralement toujours quelque chose à dire. Elles ont leur place. Le blues est aussi une musique traditionnelle.

Le premier album du groupe a été enregistré en Suisse. Pourquoi ce choix ?

Simplement parce qu'en Suède, on trouve plusieurs studios entièrement équipés de matériel vintage. Il y en a trois en tout et on en a fait deux. C'est-à-dire qu'ils sont équipés comme les studios de Sun Records dans les années cinquante. Le même matos, le même son. Là-bas on arrive à obtenir le son qu'on recherche. On a essayé mainte et mainte fois d'enregistrer à Paris sur des studios plus modernes, mais ça le fait pas.

La seule solution que nous avons trouvée par le biais de Pascal Perrault de Lenox Records, notre producteur, c'est d'aller là-bas. Evidement, ça fait des kilomètres mais on a passé du bon temps là-bas. On avait un super studio et en très peu de temps, le résultat est probant.

Le premier album est très " roots ". Penses-tu donner une nouvelle orientation musicale au groupe pour les prochains disques ?

Je ne sais pas pour le moment. J'ai quelques idées en tête. J'aime bien la formule en trio. Eventuellement, si on a les moyens de le faire, on tournerais à quatre d'ici quelque temps avec un contrebassiste et un batteur. Peut-être une autre formule plus légère, plus basée sur le côté " Mississippi Roots " avec juste washboard et guitare. C'est déjà le cas sur le deuxième album.

On a enregistré plusieurs morceaux à deux. Sur quatorze morceaux, il y en a cinq ou six en duo, washboard et guitare. Ça me plaît beaucoup aussi. Ce sont bien deux choses différentes. Le groupe est une chose. Revenir sur les sources avec une formule très primaire, c'est bien aussi de temps en temps.

Quand est prévue la sortie de ce deuxième album ?

La sortie est prévue pour le mois prochain.

La sortie simultanée des disques en vinyle et en CD, c'est un choix qui te tiens à cour ?

C'est d'abord un choix qui nous tiens à cour et surtout au cour de notre producteur. Pour lui, il y a un grand marché sur le vinyle. Toujours aujourd'hui dans le milieu rock'n roll, on trouve énormément d'amateurs de vinyles. Tout simplement parce quand on met un vinyle, ça fait toute la différence par rapport à un CD. En effet, c'est volontaire. Il y aura donc un vinyle avec quatorze titres, comme sur le CD. Puis encore un 45 Tours avec quatre morceaux inédits.

Un mot pour la conclusion ?

Ça fait plaisir que les gens apprécient encore le blues aujourd'hui. Parce que c'est une musique qui fait partie du passé mais qui a de l'avenir. Moi, j'y crois très fort et j'espère que c'est aussi le cas pour les gens qui sont venus ce soir.

 

 
Interviews:
Les photos
Les vidéos
Les reportages
 

Les liens :

bo-weavil.com

Interview réalisée au bar la Fiesta à Strasbourg
En exclusivité !

Propos recueilis par
David BAERST

 

Le
Blog
de
David
BAERST
radio RDL