Bob Corritore
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST


 
Bob, peux-tu te présenter succinctement ?
Hey David !
Je suis originaire de Chicago dans l’Illinois mais, alors que j’avais 25 ans, j’ai déménagé à Phoenix dans l’Arizona. J’y ai un Club de Blues, une émission de radio et mon propre groupe.  Je participe aussi à de nombreuses sessions d’enregistrement.

Phoenix est devenue ma ville…
Dave Riley - avec qui j’ai joué cet après-midi - habite à un peu près 5 minutes de ma maison. Il y a une vraie communauté « Blues » maintenant dans cette ville.

Tu es un musicien, un DJ, tu possèdes un Club etc… Comment fais-tu pour mener de front autant d’activités ?
Il y a beaucoup de personnes autour de moi qui m’aident et qui donnent le meilleur d’elles-mêmes pour cela. Par exemple : ma très jolie compagne, Kim Danielson, s’occupe de ma newsletter. Elle m’encourage et me complète à merveille…

J’ai beaucoup de travail mais je ne peux pas être tous les jours chez moi. Heureusement, je peux compter sur une équipe bien soudée qui est menée par mon manager.

Quand je me lève, tous les matins, je ne pense qu’à la musique et au Blues. Grâce à leur aide, je peux me concentrer sur ce que je veux faire et dans quelle direction je veux aller. Ceci n’est pas un travail, c’est une passion pour laquelle je vis…

Pour quelle raison t’es-tu orienté vers une carrière d’harmoniciste ?
Quand j’avais 12 ou 13 ans j’ai entendu Muddy Waters à la radio. Le fait d’entendre cet artiste a été une expérience qui a, complètement, changé ma vie. Tout ce que j’avais entendu auparavant n’avait rien à voir avec Muddy Waters…
J’ai donc acheté l’un de ses disques et j’ai entendu le formidable travail d’harmoniciste que fournissait Little Walter sur ces enregistrements. C’est vraiment lui qui m’a donné l’envie de jouer de l’harmonica…

C’est donc à l’âge de 13 ans que j’ai commencé la pratique de cet instrument. Par la suite, j’ai commencé à pas mal bourlinguer à travers Chicago où j’ai pu apprécier Big Walter Horton, Carey Bell, Little Mac Simmons, Junior Wells etc…
Le fait de passer de bar en bar m’a fait découvrir tous les grands noms puisque j’ai, également, pu voir Howlin’ Wolf, Louis Myers & The Aces et tous ces formidables bluesmen de Chicago. Immédiatement il s’est passé quelque chose en moi et je suis devenu ami avec eux.
A ma grande surprise, j’ai été accepté comme un membre de cette grande famille. J’ai beaucoup appris au contact de tous ces gens que j‘admirais. Le fait de passer beaucoup de temps en leur présence a été un grand honneur pour moi.
Je pense que cet état d’esprit est propre au Blues et s’inscrit dans la tradition de cette musique.

Le Blues n’est pas une mélodie comme une autre et il n’est pas agressif. C’est, plus spécialement, en voyageant avec des vieux bluesmen que j’ai constaté a quel point ils avaient en eux cette envie de m’apprendre des choses et de partager leurs connaissances. Ces virées à Chicago resteront, à tout jamais, gravées comme des souvenirs impérissables..

Devenir harmoniciste aux USA aujourd’hui c’est comme intégrer une grande famille alors ! Quels sont  les musiciens dont tu te sens le plus proche aujourd’hui ?
Oui et je suis très proche de nombreux grands harmonicistes tels que Kim Wilson, Steve Guyger, James Cotton, Willie « Big Eyes » Smith (lorsqu il enregistre en solo ce grand batteur joue, en effet, de l‘harmonica, Nda)…
Tous se vouent un grand respect mutuel. Surtout ceux qui viennent ou se sont inspirés de la scène de Chicago. Nous avons tous emprunté des éléments de cette musique qui reste, pour nous, la grande source d’inspiration.

C’est toujours une joie de nous retrouver tous ensemble. Que ce soit sur un Festival ou sur un concert. C’est à chaque fois une bonne opportunité afin de passer un bon moment.

Comment pouvons-nous le mieux définir ta musique ?
Je suis un harmoniciste de Blues traditionnel revisité par le son du Blues originel de Chicago. J’aime le style du Blues profond du Mississippi et, avec Dave Riley, nous essayons actuellement d’y mélanger du Chicago Blues. C’est un mélange solide, d’autant plus que de nombreux bluesmen de Chicago sont originaires du Mississippi.

Le Blues du Chicago n’est, en fait, qu’une extension de celui du Mississippi. Les jeunes artistes de Blues essayent, actuellement, de refaire ce chemin afin de savoir quelles sont leurs origines. Ils peuvent ainsi s’abreuver à la source du Blues. Tail Dragger, Louis Myers, et beaucoup de mes amis sont originaires du Mississippi…

Peux-tu me parler de la situation actuelle du Blues à Phoenix et me présenter ton émission de radio ?
Cette émission de radio fêtera en février 2009 ses 25 ans.
Il est vrai que Phoenix n’est pas forcément considérée comme l’une des grandes villes du Blues aux USA. Pourtant la scène y a toujours été très active…
Beaucoup de gens ont eu l’opportunité d’y enregistrer sur le label Blue Witch Records qui y est installé. Ce dernier a permis aux musiciens locaux d’avoir une reconnaissance plus nationale, voir internationale..

Je pense à des gens comme Big Pete Pearson ou Chico Chism qui est décédé l’an dernier. Il a passé les dernières années de sa vie à Phoenix après avoir été, pendant 25 ans, le batteur d’Howlin’ Wolf, c’était un type formidable. Je peux aussi citer Dave Riley qui vient de s’y installer, Big Chief Schabuttie Gilliame et beaucoup d’autres excellents musiciens. On y trouve des Clubs qui permettent à beaucoup de personnes de travailler dont mon propre Club The Ryhthm Room…

Que représente, pour toi, le fait de connaître un succès de plus en plus croissant dans un pays comme la France ?
La France m’a toujours accepté, tout comme la scène musicale que je représente. La première fois que j’ai joué ici, dans un festival, j’y ai rencontré des gens qui m’ont, immédiatement, donné leur amitié.
Les français avaient adoré le groupe que j’avais formé avec Big Pete…

Les gens ici ont toujours été très chaleureux et ont accepté ma musique. J’adore la France et l’énergie qui y est déployée pour la diffusion du Blues. Il y a beaucoup de musiciens comme Anthony Stelmaszack, Simon « Shuffle«  Boyer, Thibault Chopin, Julien Brunetaud, Fabrice Bessouat que j’aime toujours revoir et avec lesquels je prends beaucoup de plaisir à jouer. C’est vraiment un endroit formidable pour le Blues…

J’oubliais de citer mon ami Little Victor qui a, aussi, eu l’occasion d’accompagner Louisiana Red…
Tiens d’ailleurs Louisiana Red s’est aussi installé à Phoenix depuis environ un an. Nous adorons être ensemble et y jouer du Blues…
Sinon pour revenir sur mon émission de radio je te disais qu’elle existait depuis 25 ans…
J’y présente le Blues de Chicago aux gens de Phoenix et je crois que cela à de l’impact sur eux. J’en suis vraiment très fier (l‘émission de Bob est « Those Lowdown Blues » sur KJZZ, Nda)  …

Est-ce qu’il t’arrive parfois de diffuser des morceaux d’artistes français dans ton émission de radio ?
Oh oui !
Par exemple Little Victor qui a été invité dans l’émission ou alors Julien avec lequel j’ai eu l’occasion de jouer en compagnie de son groupe JB Boogie. J’aime passer, de temps en temps, des artistes français !

Quand cela arrive, la réaction de tes auditeurs est elle positive ?
Absolument, d’ailleurs je ne diffuse que de la musique qui « tient debout ». De ce fait quand je passe un disque français c’est qu’il s’agit, avant tout, d’un bon artiste. Tout le monde ne perçoit pas le Blues de la même manière. Chacun le ressent d’une façon différente et possède son propre style.
Il est donc passionnant pour moi de découvrir la façon dont le Blues a touché ces artistes et pourquoi ils pratiquent cette musique. J’adore découvrir leur propre lecture du Blues. En plus il y a vraiment de bons musiciens en France…

Peux-tu revenir sur tes nombreuses sessions en tant que musicien ?
Je ne sais absolument pas à combien de sessions j’ai participé. Entre les disques que j’ai produits et ceux sur lesquels je joue il doit y en avoir une trentaine…
Cependant je vous invite à consulter mon site Internet www.bobcorritore.com sur lequel vous retrouverez le détail de ces enregistrements. Il y a également des titres en écoute…

Vous pouvez aussi vous inscrire sur ce site. Cela vous permettra d’obtenir une newsletter qui vous tiendra au courant de mon actualité musicale. Vous pourrez y découvrir ma petite contribution au Blues, un tout petit morceau de l’histoire de cette grande musique.

As-tu des projets sur le point d’aboutir ?
Oui je travaille actuellement sur un nouvel album de Big Pete Pearson qui devrait prochainement sortir sur le label Blue Witch Records. Nous allons également travailler très bientôt sur de nouveaux disques de Dave Riley puis de Tomcat Courtney.

J’ai aussi un accord avec le label  Blind Pig qui devrait rééditer l’album de Jimmy Rogers « Feeling Good » dont je devrais mixer certains titres. C’est un grand plaisir de pouvoir travailler sur ces bandes de 1992 du grand Jimmy Rogers, l’architecte du Chicago Blues…
Je suis très fier de cela, d’autant plus que Jimmy est un bon ami et une des grandes sources d’inspiration de ma vie…

As-tu quelque chose à ajouter à cet entretien ?
Je voudrais simplement te remercier, David, pour ton intérêt pour le Blues et pour ma musique. Merci de m’avoir consacré du temps, je te souhaite beaucoup de succès dans tout ce que tu fais pour la promotion du Blues …

http://www.bobcorritore.com
http://www.myspace.com/bobcorritore
http://www.myspace.com/daverileybobcorritore
http://www.bluewitchrecords.com

http://www.myspace.com/bluewitchrecords
www.rhythmroom.com
http://www.myspace.com/rhythmroom

http://www.myspace.com/kimdanielson

Remerciements : Gwenaëlle Tranchant du service de presse du Cognac Blues Passions

 

 
Interviews:
Les photos
Les vidéos
Les reportages
 

Les liens :

bobcorritore.com
myspace.com/bobcorritore
myspace.com/daverileybobcorritore
bluewitchrecords.com

myspace.com/bluewitchrecords
rhythmroom.com
myspace.com/rhythmroom

myspace.com/kimdanielson

 

Interview réalisée
au Festival
Cognac Blues Passions
le 26 Juillet 2008

Propos recueillis
par David BAERST

En exclusivité !

 

Le
Blog
de
David
BAERST
radio RDL