Booker T
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Booker, as-tu spécialement changé ta setlist pour cette venue au Festival de Jazz de Montreux ?
Oui, nous avons joué davantage de vieilles chansons en incluant notamment de nombreux morceaux des années 60.

Est-ce des morceaux que tu aimes encore jouer ?
Oui c'est toujours un plaisir de jouer des morceaux tels que " Soul Dressing " ou " Boogalow ".
Il y a toujours un bon feeling….

As-tu encore souvent l'occasion de jouer avec Steve Cropper, d'autant plus que c'est Leon Pendarvis qui accompagne le Blues Brothers Band à l'orgue ?
Nous jouons souvent ensemble avec Steve.
Il faut savoir que la première fois que je me suis produis ici à Montreux, c'était avec les Blues Brothers dans les années 80.

Ce soir il y avait dans le public des gens habillés comme les Blues Brothers, comment ressent tu cela ?
C'est parfait !
Je l'ai également constaté lors d'un concert en Italie avec les MG's. Je trouve cela formidable et j'en suis heureux car j'aime beaucoup les Blues Brothers.

Pour revenir en arrière, peux-tu me parler de ton éducation musicale ?
Mon éducation a commencé avec ma mère qui m'a poussé à apprendre le piano. J'ai pris des leçons à Memphis où l'on m'a enseigné la musique de BACH et j'ai étudié d'autres compositeurs de musique classique.

Par la suite au Lycée j'ai appris à jouer d'autres instruments tels que le hautbois, la clarinette, le trombone et le saxophone ténor.
Après cela, à l'Université, en Indiana j'ai commencé à diriger l'orchestre de l'établissement et je me suis perfectionné au trombone aux côtés de Thomas Bibersdorf.
J'ai vraiment commencé la musique par des études classiques.

As tu eu, de ce fait, des problèmes avec ta famille quand tu as commencé à faire de la soul ?
Non, ma famille m'a toujours soutenue et a été formidable.
Mon père me trouvait des " jobs ", mes parents avaient vraiment confiance en moi, je n'ai pas eu de problème. C'était formidable.

T'arrive t'il de jouer à l'église ?
Je l'ai fais, y jouant des classiques.
Cependant actuellement je ne me produis plus dans les églises bien qu'il m'arrive parfois de jouer du gospel.

Dans les années 70, tu as enregistré avec les MG's l'album " Mc Lemore Avenue " reprenant en intégralité " Abbey Road " des Beatles, pourquoi ce choix ?
" Mc Lemore Avenue " était en effet ma version d' " Abbey Road ", c'était un hommage que je voulais faire aux Beatles.

Comment as-tu rencontré les MG's ?
J'ai rencontré Steve grâce à sa collection de disques lorsque nous étions au Lycée. Il m'a permis d'écouter et de découvrir Ray Charles ainsi que de nombreux albums de jazz.
Nous étions au Lycée ensemble puis nous nous sommes retrouvés chez STAX.

Quelle est ta définition de la musique de STAX ?
C'est unique !
C'est un son qui lui est propre.

Ce son est original et provient d'une combinaison entre la country, le rock'n'roll, le blues, le jazz.
C'est comme le son de la Tamla Mowtown, c'est original.

Aujourd'hui l'immeuble original qui abritait les studios Stax à Memphis a disparu. Pense-tu qu'il restera un héritage de cette page de la culture américaine ?
L'état du Tennessee a acheté l'immeuble en question et en a fait un Musée consacré au label.
Tous les artistes de cette époque remercient le Musée STAX et Deanie Parker qui travaille très dur pour éduquer et sensibiliser les gens.

Quel serait ton meilleur souvenir avec les MG's ?
Tu sais, tout a été bon !
Cette nuit, par exemple, quand j'ai entendu le public crier " We love you ! " et quand j'ai vu tous ces visages heureux….

Il y a un vrai feeling qui est passé entre nous les musiciens et les spectateurs.
C'est difficile de trouver le meilleur moment….
Le concert de ce soir était un de nos meilleurs, un grand moment était le solo de Steve Cropper sur " Summertime ".

Ce titre a pris une dimension particulière cette nuit.
Maintenant pour te donner un moment formidable de notre carrière, ce serait l'enregistrement de " Green Onions ".
C'est peut être celui-ci, le meilleur moment.

N'est-ce pas toujours trop difficile de garder un bon feeling lorsque l'on rejoue tous ces hits pour la millionième fois ?
Non, je suis heureux de les jouer et de les écouter aussi lorsqu'ils sont diffusés à la radio.
" Green Onions " est un morceau qui restera à jamais gravé dans mon cœur.

Lorsque tu commences ce morceau sur scène, c'est incroyable il faut voir la réaction du public…
Oui c'est indescriptible, c'est divin et c'est bon pour nous car nous avons besoin de cela, de ces moments, c'est formidable !

Je crois que la sensation est différente lorsque l'on joue ou que l'on écoute simplement ce morceau.
Lorsque j'écoute ce titre cela me rend heureux, mais lorsque je le joue je me considère uniquement comme l'interprète.


 
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Les liens :

bookert.com
soulvilleusa.com

Interview réalisée au
Montreux Jazz Festival le 2 juillet 2005

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

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