Brian, en quelques mots, comment pourrais-tu te présenter ?
Je m’appelle Brian Templeton et je viens de Boston, Massachusetts.
Quand as-tu commencé à t’intéresser à la pratique d’un instrument de musique et pourquoi ton choix s’est-il porté vers l’harmonica ?
J’ai commencé à jouer de la musique en 1989. Si mon choix s’est porté vers l’harmonica, c’est parce que j’avais entendu Sugar Ray Norcia. Puis j’ai vu les Fabulous Thunderbirds avec Kim Wilson…
J’ai ressenti ce concert comme un véritable choc (rires) !
Tu es donc devenu professionnel très rapidement…
Effectivement, puisque je suis devenu professionnel en 1990...
Au sein de quel groupe était-ce ?
C’était avec Rollin’ Jake & The Rollercoasters. Puis j’ai fondé les Radio Kings avec le guitariste Michael « Mike » Dinallo…
Peux-tu, succinctement, m’évoquer la genèse de ce groupe devenu mythique ?
Tu sais, nous étions quelques gars à nous produire dans différents groupes de la région de Boston. Certains d’entre eux ont décidé de former un combo, qui ne s’appelait pas encore les Radio Kings, en essayant plusieurs chanteurs différents. Puis ils m’ont contacté, l’histoire a pris forme et nous sommes devenus les Radio Kings…
Nous avons commencé à jouer notre blues dans la région de Boston, tu connais la suite…
Outre ce groupe, tu as chanté aux côtés de grands noms de la scène blues (Sonny Rhodes, Otis Grand, Jerry Portnoy…). Cela représentait-il un stress particulier pour toi ?
Je m’estime simplement chanceux d’avoir pu être là, au bon moment et au bon endroit.
J’ai commencé à travailler avec le guitariste Otis Grand car il venait très souvent à Boston. Il utilisait différents chanteurs avant de me rencontrer. Jerry Portnoy avait recruté tout le groupe Radio Kings, en backing band, pour une tournée en 1992. J’ai aussi effectué quelques dates avec James Cotton . Le chanteur qui l’accompagnait le plus souvent alors était Darrell Nulisch que j’ai remplacé sur ces gigs. J’ai été amené à collaborer avec Sonny Rhodes par le biais d’un agent qui nous a fait faire des concerts communs en Italie. Comme je te l’ai dis, je me trouvais simplement au bon endroit… au bon moment !
Dans quel registre vocal es-tu le plus à l’aise ?
Dans le blues bien sûr, une musique que j’interprète principalement en tournée. Chez moi, avec mon groupe local, je me produis dans un registre beaucoup plus varié. Nous donnons principalement des concerts dans des clubs qui nous permettent de jouer ce que l’on veut. Tant et si bien que nous y passons du blues à la country music, sans oublier le rock.
J’aime mélanger tous ces genres car j’écoute et j’aime énormément de styles différents.
Par contre, sur la route, je chante du blues en grande majorité !
Tu as chanté aux côtés de grands musiciens américains. Est-ce différent, pour toi, de te produire avec un guitariste européen comme Enrico Crivellaro qui joue actuellement avec toi ?
Non, tu sais pour moi un bon musicien est un bon musicien. De plus Enrico est certainement l’un des meilleurs guitaristes à m’avoir accompagné. Je pense qu’il y a des différences plus marquées entre des chanteurs qui viennent de pays différents. Chez les musiciens, il n’existe presque pas d’écart…
Est-ce important, à tes yeux, de défendre ton art en France ?
Je vais là où Dieu me guide… Tant que Dieu me bénira et me permettra de chanter, je le ferai… Il m’a donné la chance d’avoir beaucoup de bonnes choses, notamment une bonne famille…
Grâce à lui je suis en Europe et je trouve cela formidable. Ceci parce que je me retrouve face à des publics à la fois attentifs et festifs. Le public blues est aussi très bon aux USA mais malheureusement, dans ce pays, très souvent tu joues dans des endroits qui ne sont pas fait pour cela. Donc, tu te retrouves face à des gens peu intéressés et qui ne dégagent que très peu d’enthousiasme.
L’intérêt des européens pour le blues te surprend-il ?
Il faut avouer, qu’ici, il y a beaucoup d’enthousiasme. Ce qui est une chose formidable pour moi (rires)!
De combien d’enregistrements ta discographie est-elle riche ?
J’ai enregistré 4 disques avec les Radio Kings et 3 disques sous mon propre nom, en tant qu’artiste solo.
Quels sont les thèmes qui reviennent le plus souvent dans tes textes ?
J’écris en m’inspirant de ma propre vie. Je me sers de tout ce qui m’arrive car le blues peut se permettre d’évoquer tous les faits qui touchent une existence et des expériences personnelles. Parfois, j’écris sur des sujets inventés, mais ils sont minoritaires !
Quels sont tes espoirs pour l’avenir ?
Tu sais, je ne me fixe pas vraiment dans l’avenir. J’essaye de vivre au jour le jour…
Mon intérêt principal est de voir grandir mes enfants, qu’ils soient heureux et en bonne santé. J’espère qu’ils évolueront sur une planète qui connaîtra la paix. Pour ma carrière, je ne m’inquiète pas (rires) !
J’essaye simplement de chanter !
As-tu une conclusion à apporter à cet entretien ?
Simplement te remercier et te dire que j’espère que nous nous recroiserons sur la route !
Remerciements : Fabrice Bessouat
www.myspace.com/briantempleton
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