Buddy Whittington
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Buddy, tu es originaire du Texas. Quels musiciens texans as-tu rencontré dans ta jeunesse ?
Je ne pourrais pas dire lesquels précisément. On trouve tellement de gars dans ce coin. Beaucoup d'entre eux ont leur importance dans mon jeu de guitare. Ça remonte à si longtemps que je suis incapable de mettre un nom sur celui que j'ai rencontré en premier.

Qui écoutais tu à tes débuts ?
Ça date d'avant SRV ! Tu sais, Stevie Ray Vaughan avait à peu près mon âge. Il était encore jeune quand j'ai commencé à jouer. Les autres gars tels que Johnny Winter, Billy Gibbons, Bugs Henderson, vivaient tous au Texas près de chez moi. J'ai beaucoup appris à leur contact. J'allais les voir en concert, j'achetais leurs disques. Ils m'ont appris énormément de choses.

Peux-tu nous parler de ton éducation musicale ? Pourquoi avoir choisi la guitare ?
J'ai une sœur âgée de dix ans de plus que moi. Quand j'avais six ans, elle en avait seize. Ça se passait en 1964, 65. À cette époque, on entendait jouer les groupes anglais dans tous les Etats-Unis.
Par exemple, les Beatles, les Stones, les Hollies et tous ces groupes originaires d'Angleterre. Quand ma sœur était adolescente, elle apportait tous ces disques à la maison.

C'est par ce biais que j'ai appris la musique. En même temps, mes parents écoutaient beaucoup de groupes du style western swing. Des gens comme Bob Wills and the Texas Playboys, Milton Brown and his Musical Brownies.

Peux-tu nous parler de ton premier groupe ?
J'avais l'habitude d'aller voir les gars qui jouaient sous le porche à l'entrée de leur maison. Ils étaient tous largement plus âgés que moi. Ils ont fini par me laisser les accompagner.
J'ai tellement insisté qu'ils ont accepté. J'allais les voir tous les jours jusqu'à ce qu'ils me permettent de jouer avec eux.

Mes premiers groupes étaient des formations de country. J'ai joué de la guitare dès l'âge de sept ans. Je me produisais dans des clubs à 14, 15 ans. Donc, au total, ça fait que j'ai accompagné beaucoup de groupes différents.
Je continue encore à jouer de cette façon. Quand je suis au pays et que la tournée avec John Mayall est terminée, je travaille avec des tas de gens différents.

Comment as-tu fait la rencontre de John Mayall ?
A Dallas, état du Texas, je faisais partie d'un groupe appelé les Sidemen. Nous formions un groupe local qui tournait énormément dans la région de Dallas et Fort Worth. Nous avons fait la première partie d'un concert de John Mayall au temps où Coco Montoya assurait la guitare.

Ce soir-là, John m'a confié qu'il pourrait faire appel à moi lors de son prochain enregistrement en studio. Deux ans après, Coco Montoya décida de faire carrière en solo. A son départ du groupe, John m'a appelé. Ça fait douze ans de ça et depuis, je fais partie des Bluesbreakers. Ça fait un paquet d'année !

Que représente pour toi le fait d'être un Bluesbreaker ?
C'est géant ! C'est génial d'appartenir à un tel groupe. Surtout quand on regarde tous les grands guitaristes en sont sortis depuis le début.

J'ai une famille, des enfants et c'est super qu'ils me voient ainsi. Je ne manque vraiment pas de travail et je rencontre tous mes héros. Cela a fonctionné ainsi pour Peter Green, Mick Taylor, Eric Clapton etc...

Tu es aussi bon chanteur que guitariste. As-tu des projets en solo ?
J'adorerais en avoir, mais avant tout je veux être certain que c'est la bonne chose à faire. Je ne veux pas sortir mon petit album dans les bacs si tout n'est pas parfaitement au point.
Je veux qu'il soit doté de chansons bonnes et originales. Il faut mieux également être signé sur un label bien distribué.

Je ne sortirais pas un album sans raisons valables. Pourquoi travailler dur sur un album qui sera mal distribué ?

En ce moment, est-ce que tu joues encore au Texas de temps à autres ?
Quand je rentre de tournée, je joue aussitôt dans des endroits très différents, quasiment tous les jours. Pas forcément dans des salles très grandes, mais tout le monde se connaît dans le coin. Dès qu'on a besoin d'un guitariste, on m'appelle et si j'ai besoin d'un batteur, je passe quelques coups de fil.

Je t'ai aperçu sur scène tout à l'heure. Tu ne joues plus sur Stratocaster ?
Non, je laisse mes guitares à la maison. Les voyages en avion deviennent trop violents. Ils ne vous autorisent plus à en emporter à bord. Dès l'aérodrome de Fort Worth, je ne passe pas la sécurité si je transporte ma guitare avec moi.

Depuis quelque temps, je joue sur les guitares de Scott Lentz, Californie. Scott fabrique des guitares de très haut niveau. Il a commencé par construire des Stratocasters et des Télécasters. Jusqu'au jour où Fender lui envoie un courrier pour lui demander d'arrêter.

Depuis, il modifie légèrement le corps et la tête de la guitare à sa manière. Je fais la promotion de ses guitares (www.lentzguitar.com)

Quels sont les albums de John Mayall auxquels tu as participé ?
J'ai commencé en 1994 avec " Spinning Coin " sur le label Silvertone. Ont suivi ensuite "Blues for the Lost Days", le best of de Silvertone, "Padlock on the Blues" . Sur le label Eagle je participe aux albums "John Mayall & friends ", " Along For The Ride ", "Stories" et enfin "Road Dogs".

Que veux-tu ajouter pour finir ; tu as un site web ?
Il y a : www.buddywhittington.com. C'est moins un site qu'un tableau à messages. Vous pouvez m'y contacter en y laissant un message si vous voulez.

J'adore jouer en France. On y passe vraiment du bon temps.

 

 
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Les liens :

Le site de Buddy Whittington

Interview réalisée le 15 mars 2006
à la MAC de Bischwiller

Propos recueillis par
David BAERST et Jean-Luc

En exclusivité !

 

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