Burt Blanca
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Burt, pouvez vous vous présenter ?
Oh, là ! En fait je fais de la musique depuis que je suis né !
J’ai toujours voulu être musicien avant tout, de ce fait j’ai un peu bâclé mes études. Puis j’ai fréquenté le Conservatoire Royal à Bruxelles où j’ai obtenu le premier prix à la clarinette, par la suite j’ai également obtenu plusieurs premiers prix à l’accordéon. J’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de 14-15 ans. Avec cet instrument je me suis forgé ma propre personnalité musicale, car je n’avais pas de professeur. De nos jours les jeunes ont la chance d’avoir beaucoup de facilités pour apprendre à jouer de la guitare, avec l’aide des guides, des tablatures etc…
A mon époque il fallait se débrouiller, donc j’écoutais des disques, ceux de PRESLEY, des SHADOWS etc…

Est-ce le rock’n’roll qui vous a donné l’envie de jouer de la guitare ou est-ce que vous en pratiquiez déjà avant ?
C’est un petit peu le rock’n’roll effectivement, surtout les disques de PRESLEY, qui m’ont donné l’envie de jouer de la guitare, j’aimais beaucoup Scotty MOORE le guitariste d’Elvis, c’est lui qui m’a donné l’envie de jouer au départ, car j’aimais le son et la façon de voyager sur le manche qu’il avait. Petit à petit je me suis façonné ma personnalité, puis j’ai fais le tour de tous les studios d’enregistrement de l’époque où j’ai été amené à accompagner des gens tels que Charles AZNAVOUR, Juliette GRECO et plein d’autres artistes. J’étais le plus jeune guitariste de studio à l’époque, étant musicien avant tout, je pouvais lire les musiques comme on lit son journal.

A partir de ce moment comment êtes vous parvenu à devenir musicien de rock’n’roll professionnel ?
Au départ j’aimais bien le jazz, mais c’est une musique qui n’avais, et n’a, toujours pas beaucoup de débouchées car c’est un style qui est un peu boudé par le grand public.
Donc je me suis dis qu’il faut que je fasse quelque chose qui soit populaire et qui puisse amuser les gens. N’aimant pas les chansons de charme et désirant faire une musique qui swingue je me suis naturellement tourné vers le rock’n’roll.
Dans un premier temps j’ai accompagné un artiste qui chantait du PRESLEY en yaourt, puis une chanteuse qui est tombée malade, c’est à ce moment là qu’il m’a fallut me décider à chanter et comme je connaissais des morceaux tels que « Tutti Frutti », « Be Bop a Lula », c’est comme cela que ma carrière a commencé.

Y-avait il beaucoup d’artistes de rock’n’roll en Belgique à ce moment là ?
Je suis resté le pionnier bien qu’il y avait un autre chanteur qui n’a pas fait une grande carrière.
J’ai pour ma part eu la chance de faire une grande carrière car la musique est ma raison de vivre. Je ferai de la musique jusqu’au bout, j’ai aujourd’hui un studio d’enregistrement et je m’occupe de jeunes chanteurs, je continuerai dans ce sens là…
J’aime toujours autant le rock’n’roll car c’est une musique rentre dedans qui déménage, comme le dit un titre de mon dernier album !

Vous avez une grande réputation de showman, que représente pour vous le fait de toujours vous produire devant un public après plus de quarante années de carrière ?
C’est le bonheur extrême !
Sur scène on prend toute sa dimension en tant que musicien, on amuse le public, ce qui est très important pour moi. Sans public je me contenterai peut être de chanter dans ma salle de bain. La scène c’est ma vie je ne peux pas en démordre.

Vous venez de sortir votre nouvel album « Il faut le vivre » sur RDC Records, que représente ce disque pour vous ?
Il a été enregistré à Bordeaux avec des musiciens français et je l’ai conçu spécialement pour la France, car je dois bien ça à la France. C’est un pays dans lequel j’ai tellement travaillé…
J’ai réalisé l’album avec un auteur qui s’appelle Ricky NORTON. J’espère que ce disque aura un réel impact.

Avez vous une idée du nombre d’albums que vous avez enregistré ?
C’est impossible à dire, ne serait ce qu’avec tous les cd’s pirates qui sont sortis…
Je crois que je suis l’un des chanteurs, avec Elvis PRESLEY, à avoir enregistré le plus d’albums…
J’ai fait beaucoup de reprises, de Gene VINCENT à Eddie COCHRAN je crois que j’ai presque tout enregistré…

Vous êtes aujourd’hui de retour à l’Olympia avec de nombreux pionniers, y-a-t-il des affinités avec certains d’entre eux ?
J’ai un ami, qui est Mike SHANNON, avec qui j’ai travaillé quelques fois. Nous avons fait quelques spectacles avec Ricky NORTON. Sur mon dernier album j’ai , par ailleurs enregistré un titre de Mike SHANNON « La fille d’à côté » pour lui faire plaisir.

Votre carrière est internationale, pouvez vous nous expliquer comment vous êtes arrivé à faire un hit en Afrique du Sud ?
Le succès en Afrique du Sud, c’est toute une histoire !
A un moment donné je suis revenu à mon premier amour, à savoir l’accordéon. C’est alors qu’un technicien belge a eu une idée géniale, celle de mélanger l’accordéon à des sons d’alors, plus électroniques. J’ai ainsi composé un morceau, le « Clap Clap Sound » qui est devenu disque de platine ou disque d’or dans le monde entier. C’était une aventure incroyable car j’ai été classé pendant 25 semaines numéro 1 en Afrique du Sud pendant que le groupe QUEEN y effectuait une tournée et du fait de mon succès ils sont restés tout ce temps numéro 2…

Que pensez vous de la scène musicale belge actuelle ?
Il y a beaucoup d’artistes méconnus en Belgique car c’est un pays où il n’y a pas suffisamment de promotion. Pour suivre mon exemple j’ai actuellement de la promotion en Belgique, uniquement parce que j’ai sorti mon disque en France.
Un artiste Belge ne peut pas se faire connaître dans son pays s’il ne sort pas un disque à l’étranger, c’est malheureux…
J’ai la chance de sortir mes disques en Hollande, en Allemagne, un peu partout dans le monde. La version anglaise de mon nouvel album sortira partout dans le monde.

Après une telle carrière, que pouvons nous vous souhaiter pour l’avenir, Burt BLANCA ?
Déjà, j’aimerai avoir un maximum de spectateurs pour mon concert du 16 octobre 2004 à l’Ancienne Belgique de Bruxelles. C’est ma ville de naissance et j’y fêterai mes 60 ans et mes 45 ans de carrière à l’occasion de ce concert.
J’espère aussi me produire à Paris l’année prochaine soit à l’Olympia, soit à la Cigale, soit au Bataclan.

 

 
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Les liens :

burt.blanca.com

Interview réalisée le 20 juin 2004
à l'Olympia de Paris

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité

 

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