Cary T Brown
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Cary, tu es américain mais peux-tu me parler de tes origines précises ?
Je suis né dans le Kentucky qui est l'Etat du Bluegrass. De ce fait, j'ai baigné très jeune dans la Country Music.
Quand je parle de cette musique je veux dire la "vieille" Country, pas celle qui se pratique aujourd'hui. J'ai énormément "bougé" avec mes parents, Pennsylvanie, Maryland, Californie etc...
Cela m'a donné une peau de caméléon et c'est pour cela que de nombreuses influences différentes se retrouvent dans ma musique.

J'ai décidé de venir en France afin de vivre une belle aventure et puis aussi l'amour car les femmes, ici, sont géniales...

C'est en écoutant de la musique Country, dans ton enfance, que l'envie de pratiquer un instrument t'est venue ?
Le déclic est venu lorsqu'un jour, dans une voiture, alors que j'avais environ 7 ans, j'ai fredonné une chanson et la dame qui m'accompagnait m'a dit que j'avais une belle voix.
A partir de ce jour-là j'ai voulu chanter...

J'ai aussi joué de la trompette, appris le solfège puis pris des cours à l'Université etc...
Je crois qu'il n'y a rien de plus beau que de jouer en live, devant un public. C'est très libérateur...

Quelle est la signification de ta chanson "Lovenothing" ?
Des fois on se contente de peu et on se mécontente de trop. Je ne sais pas si cela a vraiment un sens (rires).

En fait, c'était principalement une mise en garde personnelle. Un jour je me suis dit "Attention, si tu en as de trop, tu n'apprécieras rien".

C'est ce que cela veut dire, il faut se préserver pour apprécier tout ce que l'on a.

Parfois tu me fais penser au chanteur-guitariste de Folk, Elliot Murphy. Est-ce une comparaison flatteuse pour toi ?
Je suis vraiment désolé mais je ne le connais pas, il va falloir que tu me fasses écouter cela...
Il doit être quelqu'un qui aime les bonnes choses!

A propos de bonnes choses, peux-tu revenir sur ton arrivée en France ?
C'était en 1993, j'ai suivi mon épouse. Par la suite il y a eu la naissance d'un enfant....
J'avais, à ce moment là, une grande envie de découvrir et surtout de vivre autre chose.

Je pensais, au départ, que cela ne serait qu'une parenthèse de deux ou trois ans. Ces trois ans sont devenus 5 puis 10 et maintenant c'est presque la perpétuité (rires).
Cependant c'est tout sauf une peine (rires). J'ai, pourtant, reçu des offres pour retourner chanter aux Etats-Unis...

Justement, quel a été ton cursus musical professionnel avant ton arrivée en France ? As-tu joué dans beaucoup de groupes là-bas ?
Non pas beaucoup...
J'en avais démarré un, qui existe toujours, à l'âge de 16 ans "The April Skies".
C'était un "Garage-Band" et nous avons tourné ensemble. Une fois que cela est devenu plus sérieux nous nous sommes retrouvés sur des scènes à New-York, Philadelphie, Washington DC, Pittsburgh etc...

Puis nous avons enregistré un album avec Mitch Easter qui a fait le premier album du célèbre groupe R.E.M, c'était vraiment génial!
Au fil du temps et des copines, l'ambiance dans le groupe, dont j'étais le chanteur, s'est dégradée. J'en ai profité pour m'échapper...

Cette première expérience m'a appris à me tenir sur scène et m'a donné l'amour du live.
J'en garde plein de souvenirs et d'anecdotes, comme quand nous faisions 6 heures de route pour gagner 20 dollars.

Est-ce que ton intégration dans le milieu musical français a été facile, as-tu rencontré rapidement des musiciens ici ?
J'ai rapidement rencontré des musiciens mais j'ai mis du temps à former un groupe. J'ai passé du temps à jouer seul, des standards et des compositions personnelles.
J'ai écumé les fêtes de bûcherons, de l'oignon etc... (Rires).

Jouer seul devant 250 bûcherons et un méchoui à la broche c'était "hard" mais je m'en suis toujours bien tiré.

Par la suite j'ai trouvé quelques copains car, pour moi, la musique devrait toujours se faire entre copains.
Enfin j'ai rencontré des musiciens formidables comme Aurélien Boilleau, Alex Bianchi, Frank Schmidt, Marc-Antoine Schmidt etc...
La liste complète des noms est sur mon album.

Le titre du morceau ("Pleine Lune", Nda) qui ouvre ce disque est en français, est-ce en signe d'hommage à ton pays d'adoption ?
C'est surtout une façon, pour moi, d'avouer que je suis lunatique...

C'est aussi lié à un ordinateur. J'avais engrangé des chansons pendant six mois puis j'ai tout perdu suite à un "crash" informatique.
Ceci m'a fait prendre conscience que les choses "vraies" étaient plus solides que les choses virtuelles.

C'est un clin d'oeil à tout cela...

Peux-tu évoquer, plus en détail, cet album "The Full Moon Files" (WIAB Records/Divan Bleu) ?
Il a été masteurisé en Allemagne et mixé en Angleterre par Monsieur Doug Cook qui a travaillé pour Cali, Muse, Axel Bauer etc...

Je voulais faire un disque très abouti pour montrer que j'existe vraiment, c'était le moment de foncer.

Peux-tu me parler de ton expérience au sein des "Rencontres d'Astaffort" ?
Je recommande à tous les musiciens de postuler pour se rendre à Astaffort, un petit village à une trentaine de kilomètres d'Agen, pour participer à ces rencontres. Il n'y a pas que des pruneaux là-bas, on y fait aussi de sublimes repas (rires).

Cela se passe dans une ancienne école et nous sommes 18 (7 auteurs, 7 compositeurs et 4 interprètes). Nous sommes rassemblés pendant dix jours, le but du jeu est de créer un maximum de chansons et d'apprendre à travailler dans l'urgence. Nous sommes assistés par le créateur de ces journées, à savoir Francis Cabrel.

Nous commençons dès 8 heures du matin à écrire des chansons, à les arranger et à les chanter. A partir du mercredi le parrain de l'édition (cette année Magyd du groupe ZEBDA) nous a aidé à sélectionner 16 morceaux parmi les 47 réalisés. J'étais très heureux qu'un de mes titres soit retenu.
Par la suite nous avons travaillé les morceaux, le vendredi nous avons répété et le samedi a eu lieu le concert final dans des conditions techniques absolument parfaites.
C'était une semaine durant laquelle nous étions coupés du monde, à ne faire que de la musique. Le rêve...

Cela m'a aussi donné l'envie d'écrire en français, donc ne soyez pas étonnés si, d'ici quelques mois, je reviens avec un single en "french"...

Tu pars dans quelques jours pour une tournée, dans toute la France, en ouverture des concerts du groupe mythique les "Ten Years After", que cela te fait-il ?
J'espère surtout tenir la route car je n'ai pas encore beaucoup l'habitude. De surcroît, j'ai une autre activité professionnelle, il me faudra me dépêcher de rentrer la nuit pour reprendre le boulot au matin avant de repartir...

En dehors de cette crainte, j'attends juste ma rencontre avec des spectateurs qui ne me connaissent pas encore et, surtout, je me réjouis de me retrouver dans des villes où je ne me suis jamais rendu.
Encore une fois, j'ai hâte de rencontrer le public et c'est un véritable honneur, pour moi, d'ouvrir ces concerts pour un tel groupe.

As-tu une conclusion à ajouter ?
Merci de m'avoir invité dans ton émission, sérieusement c'est sympathique... et la route 66 fut vraiment bonne!

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Interview réalisée
dans le studio de RDL à Colmar
le 8 Novembre 2006

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

Interview de Cary T Brown

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