Damien Cornélis (Space Captains)
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Nda : Multi-instrumentiste principalement reconnu pour ses grandes qualités d’organiste, Damien Cornélis est devenu, en une quinzaine d’années, un musicien incontournable du paysage musicale (et, plus particulièrement, blues) français. S’il continue de prêter son talent à de nombreux artistes, le jeune prodige a enfin décidé de lancer son propre groupe, Space Captains. Sous l’impulsion de son leader, ce dernier insuffle un véritable air frais sur la musique du Diable.
Une expérience vivifiante qui est parfaitement relatée sur un premier EP « Seen From The Moon » qui ne constitue, à coup sûr, que la première étape d’un long parcours. C’est dire s’il m’a été agréable de retrouver ce visage familier pour sa toute première interview, qui nous permet d’en savoir un peu plus sur ce projet prometteur…

Damien, tu as commencé ta carrière professionnelle très jeune. Peux-tu revenir sur ton apprentissage de musicien, en amont de cette professionnalisation ?
J’ai débuté, professionnellement, alors que je devais avoir 18 ans. C’était au côté du chanteur-guitariste de blues rock Fred Chapellier. Notre collaboration a duré 6 ans et elle m’a, surtout, permis de beaucoup tourner et de rencontrer de nombreux autres groupes. De ce fait, j’ai pu en intégrer plusieurs issus de la scène blues. Pour n’en citer que quelques-uns, je dirai : Nina Van Horn, Tony Coleman, Nina Attal, Miguel M, Malted Milk et Toni Green, Blues Power Band, Greg Zlap…66

Tu étais à peine majeur lorsque tu es devenu un musicien professionnel mais à quel âge as-tu exactement commencé la pratique des claviers ?
Je devais avoir 7 ans. C’était au sein d’une école de musique où j’avais la chance d’avoir un professeur, Philippe Adam, qui m’a fait travailler le boogie-woogie très tôt. C’était à l’Ecole Nouvelle de Musique de Reims… J’ai appris beaucoup de choses aux côtés de cette personne.

Comme tu le disais, au tout début de cet entretien, tu as joué avec énormément d’artistes différents. Pourquoi avoir, alors, décidé de former ton propre groupe ?
Le fait d’avoir joué avec plein de gens m’a donné l’envie de faire ma propre musique. Je voulais mettre en avant mes propres compositions et mes propres textes afin de pouvoir mettre en exergue des thèmes qui me sont chers. De plus, je tenais à trouver ma propre identité musicale par cet intermédiaire.

Comment le groupe a-t-il exactement vu le jour et de quelle manière as-tu choisi les comparses qui t’accompagnent dans ce projet (aussi bien sur disque que sur scène) ?
Ayant joué dans de nombreuses formations différentes, j’ai pu faire beaucoup de rencontres musicales. J’ai donc pu choisir, parmi mes contacts, les musiciens qui allaient me suivre dans ce groupe. Sur le CD, il y a beaucoup d’invités mais, pour les concerts, je me produirai avec une équipe moins étoffée.

Peux-tu, justement, me présenter les artistes qui ont intégré Space Captains ?
Pour les concerts, je vais notamment travailler avec Toma Milteau à la batterie, Igor Pichon à la basse, Joseph Champagnon à la guitare et au chant et Dalenda Mélodie Sima en tant que chanteuse. En ce qui me concerne, en plus des claviers, je jouerai également un peu de guitare. Sur notre EP de 6 titres, j’ai pris la décision d’avoir un chanteur différent par morceau. Pour cela, j’ai eu la chance de pouvoir compter sur l’appui d’excellents vocalistes tels que James Copley qui est le chanteur du groupe Electro Deluxe. Il y a aussi Juan Rozoff, qui est très reconnu dans le milieu du funk en France, ainsi que la parisienne Sarah Fezzani, l’incroyable italien Marco Cinelli etc. Ce ne sont que des gens que j’admire et je suis particulièrement content qu’ils aient tous adhéré à mon projet. Ils sont exceptionnels, ce sont de grands artistes…

Ce nom, Space Captains, semble tout droit sorti de la tournée Mad Dogs & Englishmen qui réunissait Joe Cocker et Leon Russell. Est-ce l’une des influences du groupe ou, dans le cas contraire, quelle est l’origine de ce nom ?
Je suis toujours un peu dans l’espace dans ma façon de penser et de voir les choses. Du coup, ce nom m’est venu tout seul… C’est marrant que tu fasses allusion à Joe Cocker car Toma Milteau m’avait fait la même réflexion que toi. Du coup, j’ai réécouté la chanson « Space captain » peu après. Au final, je l’apprécie tellement que j’ai décidé que nous le jouerons sur scène au New Morning lors du concert de lancement du disque (rires) !

Votre musique, si elle est très diversifiée, est dominée par un sacré groove. Comment pourrais-tu la qualifier ?
C’est un mélange de beaucoup de choses, les influences sont en effet multiples. Pour ma part, je suis un musicien qui vient vraiment du blues. J’ai donc eu à cœur de travailler ces morceaux avec l’esprit de cette musique. Il est vrai que j’ai, aussi, souhaité avoir un son plus moderne et différent de ce que l’on peut écouter dans le blues à l’heure actuelle. Puis, appréciant la soul et le funk, je voulais obtenir un son nouveau…qui change de ce que l’on peut habituellement entendre.

En quoi toutes tes collaborations, passées ou actuelles, ont-elles pu t’être bénéfiques ?
J’ai pu apprendre beaucoup avec tous ces gens, notamment durant les répétitions. Ainsi, j’ai pu appréhender la manière de bosser des morceaux, faire des arrangements, connaitre le son à utiliser et écrire des textes. Le fait d’avoir travaillé avec des artistes issus d’univers musicaux différents m’a permis de m’ouvrir sur différentes styles et sur la manière de les aborder. Tous ces musiciens m’ont énormément apporté dans mon cheminement artistique.

Au début de cet entretien, tu évoquais également des thèmes spécifiques que tu souhaites aborder. Quels sont-ils et comment as-tu écrit toutes ces chansons en anglais ?
J’ai choisi l’anglais car cette langue groove davantage que le français. Il faut dire que les morceaux qui constituent ce disque ont, pour vocation, de « donner la pêche ». J’y évoque des actes futiles et je tenais à y relativiser pas mal de choses. Des faits qui se déroulent sur notre planète… Le disque se nomme « Seen From The Moon », du titre d’une chanson qui illustre bien la manière dont je vois les choses. C’est-à-dire prendre du recul par rapport à ce que l’on peut voir sur terre, par exemple en ce qui concerne les médias. Quand on prend ce recul, on s’aperçoit que nous sommes simplement les habitants d’une petite planète perdue au milieu de l’univers. On se rend, alors, bien compte que tout est relatif. J’ai écrit par rapport à tout cela…

D’un point de vue plus technique, comment s’est déroulé l’enregistrement de l’album ?
J’avais peu de moyens et j’ai presque tout fait seul. J’ai enregistré l’orgue Hammond B3 (ainsi que la batterie avec Toma Milteau) au studio Question De Son à Paris. On y trouve de l’excellent matériel et de très bons micros. Cela nous a permis d’obtenir un gros son qui contribue largement à la couleur générale de l’album. Tout le reste (aussi bien les instruments que les voix) a été enregistré chez moi, dans mon home studio. Les chanteurs sont tous venus un par un par exemples… Toutes les pistes se sont retrouvées dans ma carte son que j’ai transmise à l’ingénieur du son (Damien Bolo). Ce dernier compte de prestigieuses collaborations à son actif puisqu’il a travaillé avec C2C, Electro Deluxe etc. Ce sont des groupes modernes qui reflètent bien la direction que je souhaite donner à ma musique. Je tenais à m’entourer de quelqu’un qui possède la culture des sons nouveaux et pêchus. J’étais très content de travailler avec lui et je trouve que le résultat est à la hauteur, je suis vraiment très content du son !

Souhaites-tu faire de ce groupe ton projet principal ?
Mon objectif est de le développer au maximum. La présentation du disque se fera au New Morning le 11 juin 2015, dans le cadre de la Paname Blues Night (dont l’affiche sera partagée avec les groupes Blues Power Band et Flyin’ Saucers Gumbo Special). Il s’agit d’une étape importante pour moi et il sera important, pour Space Captains, de tout « déchirer » (rires). Il y aura beaucoup de monde sur place et de bons retours nous faciliteront, probablement, la tâche afin de dénicher d’autres concerts. J’ai déjà de nombreux contacts de festivals, de salles et de clubs…La plus grande difficulté sera de concilier l’existence de ce groupe avec mes nombreux autres projets d’accompagnateur. Il me tient, en tout cas, à cœur de mener Space Captains le plus haut possible.

As-tu déjà reçu des retours, concernant la musique de Space Captains, de la part d’artistes que tu as l’habitude d’accompagner ?
Pour l’instant, j’ai fait écouter le disque à quelques personnes et les premiers retours sont très positifs. En général, les gens disent que le son est, à la fois, original et puissant. Ils trouvent aussi que les musiques sont dansantes et pêchues… Je suis donc très content et j’attends impatiemment de lire les premières critiques des médias. Je suis assez confiant, même si je touche du bois (rires) !

Outre cette aventure Space Captains, quels sont tes projets ?
Je continue d’accompagner des groupes que j’aime, c’est-à-dire qui tournent autour du blues, de la soul music et du funk. Je vais aussi poursuivre mes recherches en termes de compositions. C’est une chose que j’aime faire et je veux m’axer sur un blues moderne. Je suis à la recherche d’astuces (notamment dans le son et dans les rythmes) afin de donner un nouvel élan à cette musique. J’aimerais, de surcroit, essayer de toucher un public plus jeune que celui qui l’écoute habituellement. Cela passe par le renouveau de ce genre, que les jeunes ne connaissent pas bien. Leur faire découvrir le blues de cette manière est l’un de mes objectifs.

Ceci passe-t-il par l’emploi de techniques et d’instruments que l’on n’a pas régulièrement l’habitude d’entendre sur des enregistrements de blues ?
Oui, absolument ! Sur ce disque, j’utilise des synthétiseurs qui, pour le coup, colorent vraiment la musique. Ainsi, ils lui donnent un côté plus moderne. Je me sers aussi de sons de batterie qui personnalisent les morceaux en leur donnant des atmosphères spécifiques.

Souhaites-tu ajouter une conclusion à cet entretien, qui constitue ta toute première interview ?
La conclusion est, justement, que je voulais sincèrement te remercier. C’est, en effet, la toute première fois que je donne une interview et que j’ai l’occasion d’évoquer le projet Space Captains. J’espère que ce ne sera pas la dernière et que le disque va bien marcher. Je suis très très content d’avoir fait cette première interview avec toi…merci beaucoup !

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Interview réalisée
Jazz Festival - Munster
le 14 mai 2015

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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