Darrel, peux-tu te présenter ?
Mon nom est Darrel Higham, je vis à Londres en Angleterre et je
joue de la musique depuis environ 20 ans.
Quelles sont tes influences musicales et pourquoi
as-tu décidé de te mettre à la guitare ?
Mon influence principale est Eddie Cochran. J'ai découvert
et écouté sa musique dès mon plus jeune âge
puisque je devais avoir 4 ou 5 ans.
A partir du moment où j'ai entendu sa musique, j'ai voulu devenir
Eddie Cochran et donc jouer de la guitare dans son style.
Puis j'ai eu l'occasion de croiser les chemin de Shakin' Stevens,
de Matchbox etc
tous ces groupes qui ont donné naissance
à une scène rockabilly qui a permis aux gamins dans les
écoles de découvrir cette musique. Puis j'ai découvert
les clubs que je n'ai jamais quitté depuis.
Quelle était alors la situation du rock'n'roll
en Grande Bretagne ?
Elle était très importante et massive. Il y avait des clubs
partout, elle était en plein renouveau. C'était la musique
qu'écoutaient les gamins dans les écoles. C'était
une musique qui marchait et que tu retrouvais dans les charts.
Quand as-tu commencé à te produire
professionnellement et à enregistrer ?
Je suis devenu professionnel à l'âge de 22 ans. Je suis allé
travailler 6 mois aux USA avec le dernier groupe de scène d'Eddie
Cochran " The Kelly Four ".
Tu as joué avec de nombreuses légendes
du rock'n'roll, peux tu nous citer ces prestigieuses collaborations ?
Il y en a vraiment beaucoup
.
Je peux te citer Merril E.Moore, Johnny Carroll, j'ai joué
de la guitare pour Roc LaRue, Vernon Taylor, Billy Lee
Riley
(Darrel a du mal à se remémorer tous les noms) Glen
Glenn, Don & Dewey, Sonny Burgess
Bref tous les meilleurs
Oui, vraiment des bons !
Aurai-tu un souvenir, une anecdote qui te reviendrai
sur tous ces moments ?
C'est difficile il y en a tellement
.
J'ai vraiment eu beaucoup de chance
J'ai joué en Espagne au mois de décembre l'an dernier et
l'ambiance était vraiment folle, j'ai de bons souvenirs de mon
concert à Toulouse en France l'année dernière.
Je crois que lorsque tu joues pour la première fois dans un pays,
c'est toujours un moment unique.
Je suis aussi très marqué par le fait de pouvoir me produire
aux côtés de gens tels que Slim Jim Phantom ou Shakin'
Stevens.
Justement, comment as-tu rencontré Slim
Jim ?
Je me produisais dans un grand Festival, the Green Day Festival,
qui dure une semaine dans le Wisconsin en Amérique. Jim est venu
chaque nuit participer à des jams, nous nous sommes rencontré
après l'une d'entre elles et tout s'est passé très
vite
.
A ce jour, combien de disques as tu enregistré
et peux-tu me parler de ta discographie ?
Mon nom doit figurer sur une cinquantaine de CD
Mon premier album solo est " Mobile Corrosion " et il
remonte à une dizaine d'années.
Après j'ai enregistré " Let's rock tonight "
qui est uniquement paru en vinyle, puis il y a eu " Rockin' at
the Coconut Top " qui est sorti sur le label allemand Crazy Love.
Par la suite il y a eu " High class baby " pour Goofin
Records et des disques pour un autre label allemand Vampirella.
Mes
quatre derniers CD sont sortis pour un petit label anglais (Foot Tapping
Records, Nda) que j'aime beaucoup. J'y produis également des
groupes et je suis, de surcroît, le graphisme (artwork) des disques
de très prêt.
Tu es aussi un producteur, avec quels groupes
travailles-tu ?
J'ai produis de nombreux groupes tout au long de ces années. Entre
autres, un groupe suédois, et aussi Alan Mills. J'ai enregistré
un CD avec Carlos Mejuto du groupe Carlos & the Banditos avec
lequel un autre disque devrait sortir. Egalement, John Lewis, mon
épouse Imelda dont j'ai produit le CD. Bref vraiment beaucoup
de monde
La production est quelque chose que j'ai vraiment bien faire. Je préfère
même parfois cette activité à la scène
.
Parfois j'aime juste jouer de la guitare pour relâcher la pression.
Au départ j'étais uniquement un guitariste, je me suis
simplement mis à chanter car cela nous permettait de nous produire
à 3 sur scène au lieu d'être à 4.
Oui, je préfère travailler tranquillement en studio avec
ma guitare, c'est formidable !
As-tu des projets qui vont dans ce sens ?
Oui, j'ai dans l'optique de réaliser un disque de rockabilly "
moderne " dans lequel je rendrai hommage à mes artistes préférés,
Gene Vincent, Eddie Cochran, Johnny Burnette et Rickie Nelson qui est
un de mes favoris.
Je pense aussi réaliser un CD instrumental sur lequel je jouerai
uniquement de la guitare. Enfin, je vais peut être enregistrer un
disque de compositions personnelles.
A ce jour trois chansons sont enregistrées pour le disque instrumental.
C'est un travail assez lent, d'autant plus que je vais aussi faire un
album de Noël avec Cliff Edmunds, mon épouse Imelda, Carlos
Mejuto, Alan Mills et quelques autres.
C'est un projet qui se concrétisera probablement cette année.
Et as-tu déjà enregistré
avec Slim Jim Phantom ?
Non nous n'avons pas encore eu l'occasion d'enregistrer ensemble. Cependant
nous pensons le faire prochainement en nous rendant à Los Angeles.
Ce sera plus facile car Jonny Bowler, le contrebassiste habite
à San-Diego.
N'est-ce pas trop difficile de jouer avec Slim
Jim après Brian Setzer ?
Oh (rires) c'est une bonne question !
Brian est un génie, je pense qu'il est un des meilleurs guitaristes
dans le monde. Il est très respecté dans le milieu du rockabilly.
C'est un guitariste formidable, pas uniquement un très bon guitariste
de rockabilly.
Moi je suis juste un guitariste de rockabilly alors que Brian Setzer
a une palette beaucoup plus large.
Pour être honnête c'est parfois difficile car les gens viennent
voir un show à la Stray Cats et pour moi c'est parfois étrange
vis à vis du public. Mais c'est très sympa, je suis très
content et les réactions de la part des spectateurs sont très
bonnes.
Depuis combien de temps vous produisez vous ensemble
?
Nous avons commencé cette tournée il y a deux semaines (quelques
minutes plus tard, Slim Jim Phantom me dira que leur collaboration a commencé
il y a deux mois, voir son interview sur ce même site, Nda).
Le premier show a eu lieu en Espagne, puis il y a eu l'Angleterre et
nous allons nous produire en Belgique, en Finlande et après le
concert de ce soir nous allons nous rendre à Amsterdam.
As-tu un rêve particulier pour le futur
?
Oui mon rêve est de rester libre de faire ce que j'ai envie de faire
.
Je souhaite que plus de jeunes s'intéressent au rockabilly et que
cette musique soit plus prise au sérieux par la presse et les médias.
Que faudrait-il faire selon toi pour attirer les
jeunes vers cette musique ?
Peut être faudrait-il moderniser le genre.
Souvenons nous des années 80 et des succès de titres tels
que " Runaway Boys " grâce à lesquels de
nombreuses personnes ont découvert le rockabilly via de jeunes
groupes.
C'est une question à laquelle il m'est difficile de répondre.
Je n'ai jamais voulu signer pour une major car ce sont eux qui décideront
quand le moment sera venu pour le rockabilly.
Il faudrait créer un groupe qui permette aux jeunes qui ne connaissent
pas cette musique d'y avoir accès et de l'apprécier. Comme
ce fût le cas dans le passé grâce aux Stray Cats ou
à Shakin' Stevens, faire quelque chose qu'ils n'ont jamais entendu
avant.
Dans les programmes musicaux actuels il n'y a pas de place pour le blues
ou la country. Nous n'y retrouvons que de la pop dans des mauvaises émissions
de télévision. C'est tout ce que les jeunes connaissent.
Les gens que l'on retrouve dans les charts ne sont pas représentatifs
de la diversité musicale.
Heureusement qu'il y a Internet car tu peux y découvrir tous les
genres musicaux.
Nous verrons comment cela évoluera dans les 5 prochaines années.
Dans les 10 dernières années les majors ont signé
de nombreux groupes de pop juste pour faire du business.
De surcroît la technologie actuelle permet de faire de nombreuses
choses, retoucher les voix etc
.
La popularité du rockabilly est en dents de scie.
Il y en a pas eu dans les charts depuis 20 ans, c'est une musique qui
peut être populaire puis après ne plus avoir de succès
jusqu'à ce que cela revienne.
As-tu autre chose à ajouter en conclusion
de cette entretien ?
Je suis simplement très heureux d'être ici j'espère
faire un grand spectacle ce soir.
La France est un super pays avec beaucoup de fans de rock'n'roll et j'espère
y revenir dans le futur.
Remerciements : Mark Miller, l'Association
Afterdark, Nadia et Dom Sarrai-Desseigne.
darrelhigham.co.uk/
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