Nda : C’est suite à un concours de circonstances (en partie évoquées dans le reportage dont voici le lien ICI) que Dave White est venu relater son parcours dans l’émission Route 66. Encore peu connu en France, il ne serait pas étonnant que ce chanteur-harmoniciste originaire de Floride devienne un habitué de la scène blues hexagonal. Il peut, pour cela, compter sur l’appui de Charlie Fabert qui met tout en œuvre afin de mettre en avant les nombreux talents d’un instrumentiste aussi bien influencé par le blues que par la soul music de la firme Motown. Voici quelques moments choisis de cette première rencontre, qui en amènera d’autres…
Dans un premier temps, peux-tu te présenter aux auditeurs de Route 66 ?
Je m’appelle Dave White et je suis né en Floride. Je me suis installé au Luxembourg il y a 25 ans. Auparavant, j’étais charpentier et je ne me produisais en tant que musicien que le week-end. Il y a six ans, j’ai été victime d’un accident du travail. Cette situation malheureuse m’a poussé à me lancer en tant que musicien professionnel. Je me suis donc entièrement consacré à cet art depuis et je ne le regrette pas. Il faut dire que cela m’a permis de rencontrer beaucoup de gens formidables, dont Charlie Fabert !
Te souviens-tu de tes premiers émois musicaux et, en particulier, de la manière dont tu as découvert le blues ?
C’est en écoutant la radio, un soir, que je suis tombé sur un programme dédié au rock. Au sein de celui-ci, il y a eu un passage consacré à Johnny Winter. Il interprétait le morceau « It’s my own fault baby » de BB King. Je ne pouvais pas y croire et je me suis immédiatement dit que c’est ce que j’aimerais faire. Après cela, je me suis mis à collectionner les disques de blues. Puis j’ai reçu un harmonica lorsque que j’ai eu douze ans. J’ai commencé à en pratiquer inlassablement, je l’emmenais partout avec moi…
As-tu malgré tout été, un jour, attiré par un autre instrument ?
Comme j’étais charpentier, je n’avais pas vraiment le loisir de pouvoir pratiquer un deuxième instrument. De plus, j’ai fondé une famille. C’est donc uniquement à l’harmonica et au chant que je me suis consacré. D’un autre côté, si j’avais fait de la guitare, je ne serais jamais parvenu au niveau de Charlie (rires) !
Lors de ton apprentissage de l’harmonica, as-tu pris des cours ou utilisé des méthodes ?
Je suis autodidacte mais je me suis servi d’un livre. Au final, ce dernier m’a plus retardé qu’autre chose… Ce bouquin a été écrit par un mec dans les années 1970 mais il est, à mon sens, truffé d’erreurs. Ce que je fais aujourd’hui est, uniquement, lié au fait que je me suis énormément exercé tout seul…
Tu évoquais Johnny Winter et, par extension, BB King qui sont des guitaristes. Peux-tu me dire quels sont les harmonicistes qui t’ont vraiment marqué à tes tous débuts ?
Il y a, en premier lieu, James Cotton. Pas pour ce qu’il fait mais pour la manière dont il le fait… Puis, je ne peux pas oublier de citer Rick Estrin qui a fondé un groupe sous son propre nom (Rick Estrin & The Nightcats) après avoir été l’un des leaders (avec le guitariste Charlie Baty) de Little Charlie & The Nightcats.
Cet amour de l’harmonica est-il lié à son côté « organique ». Il se joue avec le souffle, la respiration…il est, quelque part, l’un des instruments les plus humains ?
Je ne me suis jamais posé la question de cette manière. Il faut dire, qu’en fait, ce sont davantage des saxophonistes qui m’ont inspiré dans ma manière de jouer. Notamment des gens tels que Louis Jordan ou Junior Walker & The All Stars.
La scène musicale française est riche de nombreux harmonicistes. En connais-tu quelques-uns ?
Il y a une vingtaine d’années, dans un petit café au Luxembourg, j’ai eu la possibilité de rencontrer Greg Szlapczynski (aujourd’hui plus connu sous le nom de Greg Zlap, nda). Nous avons beaucoup échangé au sujet de notre instrument de prédilection. J’ai pu côtoyer d’autres spécialistes français par l’intermédiaire du fondateur du festival Vache de Blues. Puis, je connais Denis François qui était membre des groupes B’Movie et Los Nullos. S’il n’est pas français j’ai aussi eu l’occasion de jouer pour le chanteur-guitariste irlandais Carl Wyatt, avec lequel je me suis souvent produit dans ce pays…
Avant de venir t’installer en Europe, as-tu eu la possibilité de donner beaucoup de concerts aux Etats-Unis…avais-tu des groupes là-bas ?
Pas vraiment, il m’arrivait simplement d’être invité par certains groupes. C’est avant d’arriver au Luxembourg que tout a commencé. En effet, j’ai vécu un an et demi en Angleterre où j’ai joué avec beaucoup de monde. C’était, principalement, sur des festivals ou des rassemblements de motards.
As-tu entendu parler de Nico Wayne Toussaint en Floride, puisque cet harmoniciste français y vit la moitié de l’année et s’y est forgé une solide réputation ?
J’ai, en effet, entendu parler de Nico Wayne Toussaint. A son jeu, je peux entendre qu’il est tout comme moi influencé par James Cotton. En ce qui concerne la scène musicale de Floride, je crois que c’est le regretté harmoniciste Pat Ramsey qui m’a le plus impressionné. Il est, malheureusement, décédé des suites d’un cancer en 2008… Il était vraiment extraordinaire et a, souvent, joué avec Johnny Winter.
As-tu quelque chose à ajouter en terme de conclusion ?
Simplement te remercier pour cet excellent moment et te donner rendez-vous à très bientôt. En effet, nous allons enregistrer un album avec Charlie Fabert. Je pense que nous aurons la possibilité de nous revoir au moment de sa sortie…
Remerciements : Charlie Fabert
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