Demi Evans
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Demi, dans un premier temps, pourrais-tu te présenter et me parler plus spécifiquement de ton enfance au Texas ?
Bonjour ! Mon nom est Demi Evans… Tu me demandes de parler de mon enfance à Dallas, Texas… Pourquoi (rires)?

Oui, je suis née à Dallas au Texas.
(Demi semble alors gênée par cette question qui visiblement se rapporte à une période de sa vie dont elle ne tient pas spécifiquement à parler, Nda)
Il s'est passé beaucoup de choses durant mon enfance, que veux-tu que je te dise ?

As-tu reçu, à ce moment là, une éducation musicale ?
Absolument pas, mes expériences musicales me proviennent uniquement de mes influences. De ce que j'écoutais dans ma famille, à l'église, à l'école, dans le voisinage ou à la radio.

Quelle a été ta première sensation musicale ?
Sensation … en voilà un joli mot.
La première sensation musicale…

C'était la première fois que j'ai entendu Michael Jackson à la radio (rires). Cela a vraiment été une sensation pour moi alors que je devais avoir entre 9 et 11 ans.

Quand as-tu commencé à chanter ?
Professionnellement, je devais peut être avoir 30 ans…

Peux-tu me parler de tes premières collaborations ? Je crois savoir que tu as travaillé avec Al Jarreau et Stevie Wonder par exemple ?
Non, je n'ai jamais joué avec Al Jarreau, je ne sais pas pourquoi il y a cette information dans ma biographie, il faut la corriger. Il faudrait que je le rencontre afin de parler de cela avec lui (rires).

Ma toute première collaboration était en fait avec Big Joe Turner, c'était intéressant car c'était la première fois que j'approchais le monde du Blues.

J'ai grandi avec le Blues et je ne savais pas que je deviendrais, un jour, une chanteuse de Blues. Ceci s'est confirmé grâce à ma rencontre avec Jean-Jacques Milteau qui a redonné un élan à ma carrière, c'est une chose formidable.

Quand as-tu décidé de venir vivre en Europe et quel a été ton premier contrat sur le vieux continent ?
J'ai décidé de venir vivre en Europe en 1985 alors que je vivais et étudiais à New-York. J'ai rencontré un ami qui vivait à Vienne où je l'ai suivi (Vienne, en Autriche, Nda) et où j'ai commencé à me produire sous mon propre nom. J'ai ainsi effectué mes premiers engagements.

Comment as-tu rencontré Jean-Jacques Milteau ?
Par l'intermédiaire de Frédéric Morisset qui est ingénieur du son. Il m'a contactée un jour pour me dire que Jean-Jacques cherchait des "vocals" et qu'il m'avait mentionnée comme chanteuse. Le célèbre harmoniciste m'a, de ce fait, téléphoné en me demandant de le rencontrer, c'était il y a environ 3 ans.

Nous nous sommes rencontrés lors d'une jam session qui était très réussie. Le reste est de l'histoire et nous continuons à travailler ensemble. Mais, je le répète, je l'ai rencontré grâce à Frédéric Morisset.

Peux-tu me présenter ton album " Why do you run ", est-ce ton premier cd ?
Oui c'est mon premier cd et j'en suis très fière car j'y ai travaillé avec des personnes formidables. J'ai eu l'occasion, alors que je vivais à New-York, de vivre des expériences sensationnelles. De m'y produire avec des très bons groupes et dans des clubs très " cools ".

C'est là-bas que ma carrière a pris son envol. Cependant quand je suis arrivée en France j'ai tout de suite eu de bons contacts. J'y ai rencontré, très vite, des gens positifs et généreux. Il y a tant de gens gentils ici en France. Après avoir décidé de faire ce cd " Why do you run " (label Iris 2006) au début du mois d'avril, tout est allé de mieux en mieux dans ma vie.

Ce disque a vraiment eu un effet positif sur mon existence. Ce cd est formidable, peut-être auras-tu l'occasion de l'écouter (Demi ne savais pas encore, à ce moment de l'entretien, que le disque " Why do you run " était, depuis sa sortie, devenu le cd le plus diffusé dans Route66, Nda).

Tu es aussi une véritable " songwriter ", quels sont tes sujets de prédilection ?
J'écris sur des thèmes qui me sont propres et familiers, des choses qui me touchent. J'aborde des sujets tels que la tristesse, la mort, le bonheur, le pouvoir, l'enfance…
Je n'aime pas particulièrement les thèmes que je reflète à travers mes chansons. Je crois que lorsqu'on est auteur de chansons, il faut essayer de toucher les gens au plus profond. Si tu écris un livre, tu peux écrire des choses fictives mais l'écriture d'une chanson implique que tu touches les gens dans leurs âmes et dans leurs cœur, il faut relater la vérité. Ceci est mon opinion…

J'écris sur les choses auxquelles je crois, ce que j'aimerais qui change, les choses qui me gênent dans la société etc…
Il faut que ce soient des thèmes que je connaisse, qui me soient familiers et que je sente.
Je n'ai jamais eu un million de dollars donc je ne peux pas chanter un titre qui traite de ce sujet. Je n'ai jamais eu de gros diamants, je ne peux donc pas écrire là-dessus non plus.

Peut-être que mon cd aura un gros succès, sera disque de platine et que je pourrai chanter ce genre de choses d'ici 1 an (rires).

Aujourd'hui, quels sont tes projets ?
Aujourd'hui mes projets sont de promouvoir au mieux mon cd et d'avoir du succès dans les concerts et les festivals.
Mon projet principal restant d'être la meilleure que je puisse.

As-tu autre chose à ajouter ?
Je veux simplement remercier la France pour m'avoir si bien accueillie. Merci à l'ADAMI (Société d'administration des droits d'auteurs des artistes qui gère leurs droits et qui les aide dans leurs projets artistiques, Nda) qui m'a choisie pour représenter la France cette année.

Merci à vous tous et… achetez le cd ! (rires).

Note : Le terme en italique a été prononcé en français lors de l'interview.

Observation personnelle de D.BAERST :
Durant l'entretien Demi était un peu stressée à quelques heures du concert du soir (et à une demi heure de la balance). Elle était plus détendue une fois l'enregistreur éteint et, dans une conversation à bâtons rompus, a parlé avec beaucoup d'émotion de ses derniers concerts (Au Festival de Jazz de Montréal, par exemple, où elle s'est produite pour la première fois devant 10.000 spectateurs) mais aussi de Jean-Jacques Milteau pour lequel elle porte la plus grande estime, expliquant ainsi comment, avec Manu Galvin, elle lui avait écrit le titre " Jack the Man " (album " Fragile ", Universal Jazz 2006).

Demi avait, en effet, eu une sorte de flash suite à l'écoute d'un enregistrement de 4 démos du guitariste qui lui rappelèrent des contes pour enfants dont elle s'inspira pour l'écriture.
Bluffé par le résultat, Jean-Jacques Milteau décida d'enregistrer le morceau tel quel, sans rien retoucher.
Elle a aussi, par la suite, évoqué l'enregistrement de son futur album à la fin de l'année dont l'écriture serait, à ce jour, achevée.

Lors du show qui suivit Demi Evans prouva à toute l'assemblée que l'excellence de son album n'était pas un accident et que son potentiel scénique était bien à la hauteur de ses autres talents.

Liens utiles:

http://www.iris-music.com
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Remerciements: Marjorie (Iris), l'équipe du Strasbourg Jazz Festival, Isabelle...

 

 
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Interview réalisée au
Strasbourg Jazz Festival
le 6 Juillet 2006

Propos recueillis par
David BAERST

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Interview de Demi Evans

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