Derek Trucks
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Derek, pour commencer, peux-tu présenter les membres du Derek Trucks Band ?
Oui membre par membre…
Le plus ancien est notre bassiste Todd Smallie. Il y a Yonrico Scott à la batterie, Kofi Burbridge au chant ainsi qu'à la flûte, aux claviers et à l'Hammond B-3. Nous avons aussi Count M'Butu aux percussions et Mike Mattison aux chœurs .

Quelle a été ton éducation musicale ?
J'ai commencé à être sur la route très jeune. Je ne devais avoir que 9 ans. Je voyageais déjà et je participais à des concerts. J'ai vraiment eu beaucoup de chance alors, de rencontrer de grands musiciens auprès desquels j'ai obtenu de précieux conseils.

Tous m'ont beaucoup inspiré. Je me rends compte, après coup, que je dois beaucoup au fait d'avoir étudié et appris à leurs côtés.

Quand as-tu commencé à te produire professionnellement. Tu devais être très jeune, je suppose ?
Oui, j'avais 11 ans...c'est très tôt (rires) !

Pourquoi as-tu décidé de fonder ton propre groupe "The Derek Trucks Band" ?
Je n'y ai pas vraiment pensé. J'ai monté mon premier groupe alors que j'avais 11 ans. Pour le groupe actuel, je devais avoir 14 ans, le bassiste en était déjà membre. C'est une chose très naturelle en fait...

Comment pourrais-tu décrire ta musique ?
C'est un mélange de beaucoup d'éléments. Il y a d'abord l'influence de mes racines et de mes origines. C'est à dire beaucoup du Blues et de la musique issue de la scène Soul du sud des USA.

Les autres membres du groupe y apportent, aussi, leurs propres influences en incorporant leurs connaissances du Jazz ou de la Musique Classique. L'un de nous est, aussi, un grand fan de musique indienne...
Il y a, donc, un grand mélange de tous ces genres, ce qui créé notre propre style et notre propre son.

Comme tu aimes la musique du monde, pour toi, où se situe le Blues aujourd'hui ?
C'est partout à la fois. Où que j'aille, je peux tomber sur des gars qui jouent le Blues du Mississippi en respectant le côté profond de la chose. Ils restent fidèles, de la façon la plus authentique, à ce que veut exprimer le Blues. Même les plus jeunes lui vouent un grand respect... Il y a de nombreux aspects de cette musique qui traitent des situations difficiles, mais ce n'est qu'un élément du Blues...

Pour moi la musique est une extension des émotions et le reflet de nombreuses situations différentes.

Comment s'est passée ton intégration au groupe The Allman Brothers ?
J'ai rejoins les Allman Brothers alors que j'avais 19 ans peut être 20, c'est à dire en 1999. J'étais déjà à leurs côtés depuis un moment, peut être des années (Derek est le neveu de "Butch" Trucks, membre fondateur des Allman Brothers, Nda). Un jour j'ai fait une audition pour eux. Ils ont écouté mon travail et ça s'est bien passé (rires) !

Peux-tu aussi revenir sur ta collaboration avec Eric Clapton. Etait-il facile de s'imposer à ses côtés ?
C'est une grande chance. Nous avions déjà, avec mon groupe, eu l'opportunité de nous produire sur certains de ses concerts. Nous sommes depuis toujours de grands fans des Allman Brothers et d'Eric Clapton. Les disques de Derek and The Dominos et les anciens albums d'Eric Clapton sont ceux qui ont eu le plus d'influence sur moi.

Le fait de jouer avec lui était, en fait, très naturel. C'est quelqu'un de très généreux. Il fait en sorte que tu te sentes toujours dans une situation très confortable. Comme si tu étais chez toi, à la maison. Musicalement il est tout aussi généreux en me laissant m'exprimer à ma convenance.

L'un des premiers disques que j'ai écouté a été "Layla" par Derek and The Dominos. Le fait de me retrouver à interpréter ce titre à côté de son créateur a été une chose très excitante. Il a été ma première influence et ma première source d'inspiration...

Tu as joué avec beaucoup de légendes telles que Clapton, The Allman Brothers, John Lee Hooker, Bob Dylan etc... D'après toi quel est celle qui t'a le plus marqué ?
C'est très difficile de ne choisir qu'un seul nom. C'est une accumulation de rencontres qui fait de toi ce qui tu es.

Sinon c'est probablement les Allman Brothers ont le plus d'importance.Dans la mesure où c'est la famille et c'est la musique que j'ai toujours écouté à la maison. C'est donc probablement, l'influence la plus directe.
Tu ne peux jamais vraiment échanger la musique que tu as toujours aimée contre une autre, tu l'as en toi pour toujours...

Quel est le meilleur conseil qu'on t'ai donné ?
Ce qui m'a le plus apporté est d'avoir pu regarder des gens et observer des choses chez eux. Pouvoir s'asseoir à côté de quelqu'un et l'observer dans son travail ou sa vie peut être très enrichissant. C'est en côtoyant des gens tels que les Allman Brothers ou Eric Clapton, qui m'ont aidés à persévérer, que tu peux te rendre compte que tu as, encore, une longue route à faire.

Quels sont tes meilleurs souvenirs de scène ?
C'est le soir où j'ai accompagné, avec mon épouse (La chanteuse-guitariste Susan Tedeschi, Nda), John Lee Hooker pour la nuit du nouvel an 1999/2000. C'était très excitant...

Il y a, aussi, le Crossroads Festival. Il est organisé par Eric Clapton, à Chicago cette année. Je jouais avec mon groupe et mon épouse chantait avec nous. Nous interprétions un air de Clapton alors que ce dernier nous regardait. Puis Johnny Winter est monté sur scène. Il s'est assit à nos côtés et a joué avec nous...

Cela a été un jour particulier. Nous avons aussi accompagné Clapton qui a rendu un hommage à George Harrison. Puis, il a reformé l'histoire d'un moment, The Blind Faith, avec Steve Winwood. Ils ont interprété des anciens morceaux etc...
J'ai vraiment vécu de grands moments et je peux m'estimer très chanceux d'avoir pu être là.

Aurais-tu un autre rêve de collaboration pour l'avenir ?
Tu sais, mon plus grand souhait est surtout de continuer à jouer au maximum. Ceci en gardant beaucoup d'intensité et d'inspiration...
Ce n'est rien d'exceptionnel...
Je veux simplement continuer sur cette voie et beaucoup tourner.

Quelle direction penses-tu donner à ta musique dans le futur ?
Nous ne cherchons pas à suivre une direction particulière.
Parfois, tu doutes de toi même...
Dans ces moments là, si tu sais où tu veux aller musicalement ; je crois que c'est le plus important. Il faut rester ouvert. Ne pas faire abstraction de ce que tu peux entendre sur la route et prendre le temps de l'assimiler.

Quels sont tes projets ?
Oui j'ai plusieurs projets d'enregistrements. Un premier avec mon groupe et le second avec mon épouse Susan Tedeschi que je veux, un peu, aider pour son prochain disque. J'ai aussi d'autres projets de collaboration...

Je vais, de plus, installer un studio d'enregistrement dans ma maison. J'ai beaucoup d'amis, grands musiciens, qui vivent dans le coin. Nous allons pouvoir nous retrouver pour faire des "workshops" entre nous et jouer de la musique complètement folle !

Est-ce facile, pour toi, de partager ta vie avec une femme qui fait le même métier et qui tourne, aussi, beaucoup ?
Oui, en tout cas cela peut aussi faciliter les choses. Elle comprend parfaitement ma situation. Quand je suis sur la route etc...
Elle le vit elle même, ce n'est donc pas un mystère...

Dans le passé, avant que je ne sois marié à Susan, je ne m'imaginais pas avoir une relation qui dure puisque je ne pensais qu'à travailler.
C'est difficile à expliquer, en tout cas nous adorons ce que nous faisons. Surtout les tournées mondiales qui nous permettent toujours de voir de nouveaux endroits, de rencontrer de nouvelles personnes et de connaître de nouvelles cultures.

As-tu une conclusion à ajouter ?
Non je crois que nous avons dit beaucoup de choses, merci "man" !

www.derektrucks.com
www.myspace.com/thederektrucksband



 
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myspace.com/thederektrucksband

Interview réalisée au
Nancy Jazz Pulsations - le 14 Octobre 2007

Propos recueillis par
David BAERST et Jean-Luc

En exclusivité !

 

 

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