Derek, pour commencer, peux-tu présenter
les membres du Derek Trucks Band ?
Oui membre par membre

Le plus ancien est notre bassiste Todd Smallie. Il y a Yonrico
Scott à la batterie, Kofi Burbridge au chant ainsi qu'à
la flûte, aux claviers et à l'Hammond B-3. Nous avons aussi
Count M'Butu aux percussions et Mike Mattison aux churs
.
Quelle a été ton éducation
musicale ?
J'ai commencé à être sur la route très jeune.
Je ne devais avoir que 9 ans. Je voyageais déjà et je participais
à des concerts. J'ai vraiment eu beaucoup de chance alors, de rencontrer
de grands musiciens auprès desquels j'ai obtenu de précieux
conseils.
Tous m'ont beaucoup inspiré. Je me rends compte, après
coup, que je dois beaucoup au fait d'avoir étudié et appris
à leurs côtés.
Quand as-tu commencé à te produire
professionnellement. Tu devais être très jeune, je suppose
?
Oui, j'avais 11 ans...c'est très tôt (rires) !
Pourquoi as-tu décidé de fonder
ton propre groupe "The Derek Trucks Band" ?
Je n'y ai pas vraiment pensé. J'ai monté mon premier groupe
alors que j'avais 11 ans. Pour le groupe actuel, je devais avoir 14 ans,
le bassiste en était déjà membre. C'est une chose
très naturelle en fait...
Comment pourrais-tu décrire ta musique
?
C'est un mélange de beaucoup d'éléments. Il y a d'abord
l'influence de mes racines et de mes origines. C'est à dire beaucoup
du Blues et de la musique issue de la scène Soul du sud des USA.
Les autres membres du groupe y apportent, aussi, leurs propres influences
en incorporant leurs connaissances du Jazz ou de la Musique Classique.
L'un de nous est, aussi, un grand fan de musique indienne...
Il y a, donc, un grand mélange de tous ces genres, ce qui créé
notre propre style et notre propre son.
Comme tu aimes la musique du monde, pour toi,
où se situe le Blues aujourd'hui ?
C'est partout à la fois. Où que j'aille, je peux tomber
sur des gars qui jouent le Blues du Mississippi en respectant le côté
profond de la chose. Ils restent fidèles, de la façon la
plus authentique, à ce que veut exprimer le Blues. Même les
plus jeunes lui vouent un grand respect... Il y a de nombreux aspects
de cette musique qui traitent des situations difficiles, mais ce n'est
qu'un élément du Blues...
Pour moi la musique est une extension des émotions et le reflet
de nombreuses situations différentes.
Comment s'est passée ton intégration
au groupe The Allman Brothers ?
J'ai rejoins les Allman Brothers alors que j'avais 19 ans peut être
20, c'est à dire en 1999. J'étais déjà à
leurs côtés depuis un moment, peut être des années
(Derek est le neveu de "Butch" Trucks, membre fondateur des
Allman Brothers, Nda). Un jour j'ai fait une audition pour eux. Ils
ont écouté mon travail et ça s'est bien passé
(rires) !
Peux-tu aussi revenir sur ta collaboration avec
Eric Clapton. Etait-il facile de s'imposer à ses côtés
?
C'est une grande chance. Nous avions déjà, avec mon groupe,
eu l'opportunité de nous produire sur certains de ses concerts.
Nous sommes depuis toujours de grands fans des Allman Brothers et d'Eric
Clapton. Les disques de Derek and The Dominos et les anciens albums d'Eric
Clapton sont ceux qui ont eu le plus d'influence sur moi.
Le fait de jouer avec lui était, en fait, très naturel.
C'est quelqu'un de très généreux. Il fait en sorte
que tu te sentes toujours dans une situation très confortable.
Comme si tu étais chez toi, à la maison. Musicalement il
est tout aussi généreux en me laissant m'exprimer à
ma convenance.
L'un des premiers disques que j'ai écouté a été
"Layla" par Derek and The Dominos. Le fait de me retrouver
à interpréter ce titre à côté de son
créateur a été une chose très excitante. Il
a été ma première influence et ma première
source d'inspiration...
Tu as joué avec beaucoup de légendes
telles que Clapton, The Allman Brothers, John Lee Hooker, Bob Dylan etc...
D'après toi quel est celle qui t'a le plus marqué ?
C'est très difficile de ne choisir qu'un seul nom. C'est une accumulation
de rencontres qui fait de toi ce qui tu es.
Sinon c'est probablement les Allman Brothers ont le plus d'importance.Dans
la mesure où c'est la famille et c'est la musique que j'ai toujours
écouté à la maison. C'est donc probablement, l'influence
la plus directe. 
Tu ne peux jamais vraiment échanger la musique que tu as toujours
aimée contre une autre, tu l'as en toi pour toujours...
Quel est le meilleur conseil qu'on t'ai donné
?
Ce qui m'a le plus apporté est d'avoir pu regarder des gens et
observer des choses chez eux. Pouvoir s'asseoir à côté
de quelqu'un et l'observer dans son travail ou sa vie peut être
très enrichissant. C'est en côtoyant des gens tels que les
Allman Brothers ou Eric Clapton, qui m'ont aidés à persévérer,
que tu peux te rendre compte que tu as, encore, une longue route à
faire.
Quels sont tes meilleurs souvenirs de scène
?
C'est le soir où j'ai accompagné, avec mon épouse
(La chanteuse-guitariste Susan Tedeschi, Nda), John Lee Hooker
pour la nuit du nouvel an 1999/2000. C'était très excitant...
Il y a, aussi, le Crossroads Festival. Il est organisé par Eric
Clapton, à Chicago cette année. Je jouais avec mon groupe
et mon épouse chantait avec nous. Nous interprétions un
air de Clapton alors que ce dernier nous regardait. Puis Johnny Winter
est monté sur scène. Il s'est assit à nos côtés
et a joué avec nous...
Cela a été un jour particulier. Nous avons aussi accompagné
Clapton qui a rendu un hommage à George Harrison. Puis, il a reformé
l'histoire d'un moment, The Blind Faith, avec Steve Winwood. Ils ont interprété
des anciens morceaux etc...
J'ai vraiment vécu de grands moments et je peux m'estimer très
chanceux d'avoir pu être là.
Aurais-tu un autre rêve de collaboration
pour l'avenir ?
Tu sais, mon plus grand souhait est surtout de continuer à jouer
au maximum. Ceci en gardant beaucoup d'intensité et d'inspiration...
Ce n'est rien d'exceptionnel...
Je veux simplement continuer sur cette voie et beaucoup tourner.
Quelle direction penses-tu donner à ta
musique dans le futur ?
Nous ne cherchons pas à suivre une direction particulière.
Parfois, tu doutes de toi même...
Dans ces moments là, si tu sais où tu veux aller musicalement
; je crois que c'est le plus important. Il faut rester ouvert. Ne pas
faire abstraction de ce que tu peux entendre sur la route et prendre le
temps de l'assimiler.
Quels sont tes projets ?
Oui j'ai plusieurs projets d'enregistrements. Un premier avec mon groupe
et le second avec mon épouse Susan Tedeschi que je veux, un peu,
aider pour son prochain disque. J'ai aussi d'autres projets de collaboration...
Je vais, de plus, installer un studio d'enregistrement dans ma maison.
J'ai beaucoup d'amis, grands musiciens, qui vivent dans le coin. Nous
allons pouvoir nous retrouver pour faire des "workshops" entre
nous et jouer de la musique complètement folle !
Est-ce facile, pour toi, de partager ta vie avec
une femme qui fait le même métier et qui tourne, aussi, beaucoup
?
Oui, en tout cas cela peut aussi faciliter les choses. Elle comprend parfaitement
ma situation. Quand je suis sur la route etc...
Elle le vit elle même, ce n'est donc pas un mystère...
Dans le passé, avant que je ne sois marié à Susan,
je ne m'imaginais pas avoir une relation qui dure puisque je ne pensais
qu'à travailler.
C'est difficile à expliquer, en tout cas nous adorons ce que nous
faisons. Surtout les tournées mondiales qui nous permettent toujours
de voir de nouveaux endroits, de rencontrer de nouvelles personnes et
de connaître de nouvelles cultures.
As-tu une conclusion à ajouter ?
Non je crois que nous avons dit beaucoup de choses, merci "man"
!
www.derektrucks.com
www.myspace.com/thederektrucksband
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