Eddy Clearwater
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Eddy, on connaît ton amour du rock'n'roll et notamment de la musique de Chuck Berry. Sur ton disque " Rock'n'roll City ", tu es accompagné par le groupe Los Straitjackets. Comment les as-tu rencontré et es-tu également un amateur de rock'n'roll garage et de surf music ?

Pour moi il n'y a pas vraiment de frontière entre le rock'n'roll, le blues ou encore la surf music.
Il y a des musiques que l'on entend dans sa tête et que l'on a envie de faire, quelqu'en soit le style, à partir du moment que ça sonne bien dans sa tête.

J'avais envie de faire quelque chose de différent, qui sonne davantage rockabilly. J'en ai parlé à mon producteur qui a eu l'idée de contacter l'agent des Los Straitjackets qui font ce style de musique.
Ce dernier a immédiatement été d'accord pour qu'ils travaillent avec moi.

Est-ce que tu continues à aborder ta coiffe indienne sur scène ?
Oui, plus que jamais et je la porterai lors du concert de ce soir.

Est-ce vrai que cette coiffe est un porte bonheur pour toi ?
Oui c'est vrai, c'est une amie qui me l'a donnée. Elle ne voulait pas me la vendre mais me la donner à condition que je ne m'en sépare jamais.

La coiffe originale est toujours accrochée sur un mur chez moi.
Quand tu écoutes de la musique, c'est la qualité de la musique en elle même que tu recherches. Mais lorsque tu te produis sur scène, il faut donner quelque chose de plus à voir….

Est-ce que tu t'impliques toujours dans des travaux sociaux ?
Oui, parfaitement car j'estime qu'il ne faut pas uniquement recevoir dans la vie, il faut aussi pouvoir donner aux gens.
Avant que je ne vienne ici, on m'a contacté chez moi pour que je participe à une " mission ", ce que j'ai accepté.
C'est une chose que je fais à chaque fois que je le peux.

Je suis bénévole et je travaille pour des SDF ou bien pour des enfants. Tout ceci parce que je me souviens d'une époque durant laquelle je n'avais même pas une paire de chaussures.
Maintenant que j'ai plus, j'estime qu'il est normal de partager au moins son temps…
Je dors beaucoup mieux la nuit quand je sens que j'ai aidé quelqu'un…

Peux-tu évoquer ton expérience de patron de club de blues ?
Je suis toujours propriétaire des murs de mon club mais je l'ai mis en location car je suis toujours sur la route. Ce n'est pas l'idéal pour tenir ce type d'établissement.

De façon générale, c'est beaucoup plus difficile aujourd'hui d'avoir un club à Chicago. Moi même pour avoir la licence, j'ai dû faire des pieds et des mains et me battre de toutes mes forces.

On t'a connu en France qu'à partir de la fin des années 70, ceci est-il dû au fait qu'auparavant tu n'étais pas considéré comme un bluesman assez traditionnel ?
Après la période Chess, label pour lequel j'ai enregistré, je me suis retrouvé sur des petites compagnies obscures car des gens tels que Bruce Iglauer du label Alligator ne voulaient pas m'enregistrer.

Ce dernier me considérait comme un simple imitateur de Chuck Berry. Il n'était pas conscient de ma dimension, de ma personnalité et de mon savoir-faire en blues.
C'est pour cela qu'un ami a spécialement créé le label Rooster pour moi afin d'enregistre l'album " The Chief ".

As-tu souvent eu l'occasion de tourner avec Los Straitjackets aux USA ?
Nous essayons de faire une tournée aussi souvent que possible, c'est à dire tous les ans. Nous essayons aussi de faire un maximum de Festivals.

Est-ce que tu continues à te produire avec ton propre groupe de Chicago en dehors de Los Straitjackets ?
Oui, j'ai mon propre groupe mais je dois avouer que j'adore me produire aux Côtés de Los Straitjackets car l'alchimie est excellente. Il y a un très bon feeling entre nous.

Comment se fait le choix des morceaux sur scène, outre l'album " Rock'n'roll City ", est-ce que tu fais aussi des reprises de tes vieux morceaux réarrangés par Los Straitjackets ?
Nous avons écrit des titres ensemble, mais je garde ma personnalité. Los Straitjackets est un groupe uniquement instrumental et il ne serait pas approprié de jouer leur répertoire.

Serais-tu prêt à renouveler l'expérience de " Rock'n'roll City " avec de nouveaux groupes, plus éloignés de ton univers musical ?
Dans un sens oui, car c'est toujours intéressant de faire de nouvelles expériences. Dans un autre sens avec Los Straitjackets, c'est très particulier. C'était vraiment une idée qui était ancrée en moi depuis longtemps, que celle de faire un album très rock'n'roll.

Ce groupe savait exactement répondre à ce que je souhaitais. Que ce soit aussi bien dans le rock'n'roll que dans la country music, nous avons une culture commune. C'est aussi toujours en fonction du feeling du moment.

Par exemple, mes deux albums précédents étaient produits par Duke Robillard parce que c'était avec lui que je voulais travailler à ce moment-là.

As-tu autre chose à ajouter en conclusion ?
J'ai beaucoup voyagé… Il y a très peu d'endroits au monde dans lesquels je n'ai pas joué. Je peux dire que la France a quelque chose de particulier que je n'ai jamais retrouvé ailleurs.

Le public français a une très bonne appréciation du blues et des musiques roots.
C'est le meilleur public que je connaisse.

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Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
le 30 juillet 2005

Propos recueillis par
David BAERST

 

 

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