Eden Brent
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Eden, pour commencer, peux-tu évoquer tes origines ?
Je me nomme Eden Brent et je suis originaire de Greenville, eden brentMississippi.
C’est la première fois que je viens à Cognac mais c’est, surtout, le première fois que je donne un concert en France. Si j’avais déjà eu l’occasion de venir dans ce pays, pour le visiter, auparavant… je n’avais jamais eu l’occasion de m’y produire !

Le fait de pouvoir présenter ta musique, ici, représente-t-il quelque chose en particulier pour toi ?
C’est, en effet, quelque chose de particulier…
De plus, en me promenant sur les abords de la Charente, j’ai pu retrouver des sensations que j’éprouve chez moi sur les bords du Mississippi. J’ai trouvé des similitudes entre ces deux fleuves. Je me suis un peu retrouvée chez moi…
Ceci tend à prouver, aussi, que la musique est universelle tout comme les fleuves…
Je viens de donner mon premier concert dans ton pays, je ne parle pas ta langue et, pourtant, je suis très à l’aise ici. C’est très confortable, je me sens comme à la maison…

En tant que pianiste, je suppose que tu as dû suivre un enseignement musical assez intensif…
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours joué du piano…
Je me revois, toute petite, grimper sur le tabouret pour pouvoir poser mes mains sur le clavier et jouer…
J’ai commencé très tôt et j’ai joué toute ma vie. Cela a débuté au Collège, puis à l’Université…
J’ai, par ailleurs, obtenu un Doctorat en musique à l’Université de North Texas à Denton.
Le goût du Boogie-Woogie m’est venu grâce à ma rencontre avec le fabuleux Abie « Boogaloo » Ames (première rencontre en 1981, Eden s‘est occupé de ce dernier jusqu‘à sa disparition en février 2002, nda) qui m’a vraiment initié à cette musique dès 1985, juste après mes études. Il m’a montré ce que sont, réellement, le blues noir et le boogie, j’ai vraiment appris tout cela à ses côtés…
Notre relation était bien plus forte que celle entre professeur et son élève. Je l’ai, en effet, considéré comme un père spirituel et il s’occupait de moi comme si j’étais sa fille…
Il s’est vraiment beaucoup occupé de moi quand j’étais jeune…

Outre Abie « Boogaloo » Ames, quels sont les pianistes qui possèdent la plus grosse influence sur toi ?
De manière définitive, mon préféré reste « Boogaloo »…
Sinon j’apprécie des pianistes de jazz tels que Horace Silver, Art Tatum etc…
Mais tu sais, le jazz est un genre très sérieux et on ne peut pas dire que je sois une personne très disciplinée. Je suis même une musicienne particulièrement « indisciplinée » (rires). Je n’aime pas beaucoup les exercice et étudier mais j’adore jouer !
Comme je le dis, parfois, je n’ai jamais voulu me consacrer à une carrière de musicien de jazz comme certains veulent devenir des stars du porno… mon seul but a, toujours, été de me consacrer à ce qui fait vibrer mon cœur (rires) !
Le blues est facile, car il vient du cœur et de l’âme. Quand tu joues cette musique, tu n’es pas obligé d’abuser d’une grande quantité de notes, il te suffit d’avoir du « feeling ».
Quand tu viens, comme moi, du Mississippi… le blues fait partie de chaque jour de ta vie. Tu l’entends à la radio, à l’église, dans ton voisinage… J’ai grandi au milieu du blues, le fait d’en jouer est une chose complètement naturelle pour moi…
Je suis très heureuse de pouvoir, à mon tour, le défendre à travers la planète et spécialement ici à Cognac en France…

Quand as-tu, précisément, commencé à te produire professionnellement ?
En 1986... C’est cette année là que j’ai donné mon premier concert dans une boîte complètement pourrie. Je ne sais plus quel a été le montant de mon cachet ce soir là, mais il ne devait pas excédé l’équivalent du prix de 2 ou 3 Cd (rires) !

Était-ce déjà sous ton propre nom ou au sein d’une formation ?
C’était un « job » en solo… D’ailleurs, j’ai réalisé la plus grande part de ma carrière en jouant seule. Je serais contente de me produire avec un groupe complet à l’occasion. De même, j’aimerais continuer à rencontrer d’autres musiciens et, le cas échéant, de travailler avec eux. eden brent
Cela permet de pouvoir évoluer… Si tu joues toujours le même morceau seul, au bout d’un moment, tu n’arriveras plus à le développer. Au contraire, le fait de l’interpréter avec d’autres musiciens peut t’ouvrir des horizons et de nouvelles portes… C’est comme cela que tu peux te renouveler et arriver à proposer des choses différentes.
En plus, c’est toujours très plaisant de jouer avec d’autres musiciens !

As-tu été surprise de constater l’engouement des gens pour ton concert d’aujourd’hui ?
Je crois que le public et moi avons pris beaucoup de plaisir ensemble. Quand je joue, j’aime qu’il y ait cette notion d’égalité entre les gens et mon piano. J’apprécie le fait de les faire participer, chanter etc…
Ils faut qu’ils soient des acteurs à part entière du spectacle. Je n’aimerais pas avoir à monter sur scène et simplement interpréter mes chansons. Je veux qu’il y ait une participation, que nous réagissions de la même manière, aux mêmes moments… Il faut que cela fonctionne comme dans une famille.
Je n’ai jamais utilisé une setlist (liste de chansons prévue pour un tout de chant, nda). Je commence par un titre puis je choisis les suivants en fonctions de la réaction de ceux qui assistent au concert.
C’est le public qui m’aide à décider quel titre je vais faire !
Cela dépend de l’endroit où je me trouve ou de la réactivité des gens. Aujourd’hui c’était un moment emprunt d’une merveilleuse intimité. Un peu comme si je jouais dans mon salon… En plus, le fait de me produire, sous le soleil, dans les jardins du siège de la société Martel est très agréable pour une fille comme moi (rires) !

De quoi aimes-tu parler dans tes chansons ?
De la perdition et des jeux intimes (rires) !
Tout le monde est un peu perdu, moi y compris…
Ceci-dit, chaque instant qui passe nous permet de nous rapprocher d’une nouvelle porte et de l’ouvrir afin d‘aller plus loin.
J’aime mêler ma progression personnelle à ma progression musicale. Mon but est de travailler le plus longtemps possible, tout au long de ma vie…
Je fais donc en sorte d’ouvrir un maximum de portes et c’est une véritable joie de le faire, d’être capable de garder ce cap…
C’est une qualité que Dieu m’a offert…

Ta musique est très pure, comment pourrais-tu en parler ?
J’ai beaucoup de mal à qualifier ma musique…
Le blues en est l’élément central… d’autant plus que le blues inclus le boogie woogie et la soul music qui, elle-même, découle du boogie woogie…
Donc on peut dire que je navigue entre blues, boogie woogie et, bien sûr, le jazz que j’adore.
Pour moi le jazz est une extension sophistiquée du blues.
Parfois j’aime improviser ma musique en plein tour de chant. Cela dépend de la manière dont je ressens le public. Je m’adapte à lui de manière a ce que nous vivions le concert ensemble. Je me produis pour lui…
Ma musique est une musique de l’âme… et du cœur !

Quels espoirs portes-tu en l’avenir ?
Revenir en France afin de pouvoir, à nouveau, boire du Cognac chez Martel (rires) !

Souhaites-tu ajouter une conclusion ?
Merci et au revoir (ces derniers mots ont été prononcés en français par Eden… avant que cette dernière éclate de rire, nda) !

Remerciements : Alain Michel (P Box Blues) ainsi que les équipes du service de presse et de l’accueil artistes du Cognac Blues Passions.

www.edenbrent.com
www.myspace.com/edenbrentweb

 

 

 

 

 

 
Interviews:
Les photos
Les vidéos
Les reportages
 

Les liens :

edenbrent.com
myspace.com/edenbrentweb

Interview réalisée
au Cognac Blues Passions
le 7 juillet 2011

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

Le
Blog
de
David
BAERST
radio RDL