Gaëlle Buswel
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Nda : Le début de l’année 2017 est marqué par la sortie de « New Day’s Waiting », nouvel album du plus joli sourire de la scène musicale française…Gaëlle Buswel.
Un disque déjà largement défendu sur scène et présenté dans le cadre de l’European Blues Challenge (à Horsens, au Danemark) où la chanteuse-guitariste portait les couleurs de la France. C’est là que j’ai eu le plaisir de la retrouver, afin de lui poser les quelques questions qui suivent.
Un entretien particulièrement chaotique, tant Gaëlle et son groupe ont joué de malchance avant la compétition (bagages et matériel de scène égarés par la compagnie aérienne…).
Des tracas qui n’ont pas empêché cette fine équipe de faire sensationet d’en ressortir encore grandie, riche de nombreux contacts qui devraient lui permettre d’accroitre sa popularité internationale dans les mois à venir…

Gaëlle, pour te suivre il faut faire preuve d’autant d’énergie que tu en dépenses sur scène. En effet, tu es toujours entre deux avions. Par exemple, nous enregistrons cet entretien au Danemark (à Horsens, dans le cadre de l’European Blues Challenge 2017) alors que tu reviens d’une tournée en Arizona. Peux-tu évoquer cette dernière ?66
Cette tournée en Arizona était fantastique ! Nous sommes partis une semaine afin d’y donner trois concerts. C’est la première fois que nous nous rendions aux Etats-Unis avec l’équipe au grand complet et nous nous sommes vraiment éclatés. L’ambiance était excellente, à l’image de l’accueil que nous avons reçu de la part du public local. Le premier des trois concerts s’est déroulé en plein air et nous avons joué sous la neige. Il s’agissait là de conditions climatiques exceptionnelles pour cet état. Les habitants n’avaient jamais vu cela…
Le fait de se produire là-bas est toujours un challenge en-soi car nous interprétons leur musique alors que nous sommes français. La réception a, cependant, été très bonne. Cela nous a donné un sacré coup de « boost » (rires) !

Bien sûr, il ne s’agissait pas de ton premier voyage dans ce pays. Qu’évoque-t-il pour toi ?
Les Etats-Unis évoquent beaucoup de choses pour moi, mais ils représentent encore plus depuis le road trip que j’y ai réalisé il y a, environ, deux ans. Je voulais alors m’inspirer de toute la culture musicale inhérente à ce pays (celle avec laquelle j’ai grandi). Je suis donc partie, guitare sur le dos, de Los Angeles à Montréal pour parcourir plus de 12.000 kilomètres. Avec mon meilleur ami, nous nous sommes perdus à Austin. Cette ville a, complètement, changé ma vie. En effet, j’y ai rencontré un musicien qui jouait dans la rue et, à l’issue d’une jam réalisée dans un garage, il m’a offert l’une de ses chansons, « No one else ». C’est cette dernière qui a marqué la mise en chantier de mon troisième album. Si j’aimais déjà beaucoup ce pays (de par sa culture musicale), je crois que je l’apprécie encore davantage aujourd’hui grâce aux expériences que j’ai pu y vivre (et, notamment, les rencontres inattendues).

Ces musiques sont, aujourd’hui, jouées dans le monde entier. En te rendant aux Etats-Unis, as-tu constaté qu’elles y étaient encore très populaires ou, au contraire, sont-elles en déclin par rapport à tes voyages précédents ?
Non, elles y sont toujours aussi populaires. Cela dépend, malgré tout, des endroits où tu te rends. Par exemple, à New-York ou Los Angeles, les gens écoutent plutôt des choses plus actuelles. Malgré tout, cette culture subsiste dans son ensemble. Surtout dans des villes telles que La Nouvelle-Orléans où ça joue à tous les coins de rue. On y voit des brass bands dans tous les sens, y compris avec des gamins âgés de 7 ans qui jouent de la trompette. C’est vraiment le pays de la musique, une chose très impressionnante…
Puis, c’est comme au Canada. Peu importe ton origine et ta culture. Que tu sois français ou italien et que tu chantes en anglais, tu es le bienvenu. Tout est basé sur le partage de la musique, une chose que j’adore (rires) !

Tu signes ton retour, dans les bacs des disquaires, avec un album estampillé « americana ». Pourquoi as-tu décidé de t’aventurer dans ce registre après avoir, davantage, flirté avec la folk music et le blues rock ?
Mon premier album (« Yesterday’s Shadow », produit par Neal Black, nda) était, il est vrai, très folk acoustique. Avec ce nouveau disque, je voulais simplement affirmer ce que je suisvraiment. Mon opus précédent, « Black To Blue », représentait tout ce que j’étais capable de faire (pop, folk rock, blues rock…). Là, avec toute l’équipe qui s’est particulièrement investie, nous avons souhaité nous diriger vers quelque chose de plus authentique. J’ai voulu montrer une partie de moi et dévoiler qui je suis vraiment. Ce disque a été enregistré en live, une chose très importante à mes yeux. Cela permet de gagner en spontanéité…

Justement quelle est l’équipe, aussi bien musicale que technique, qui t’a suivie dans cette aventure ?
Le groupe est constitué de Michaal Benjelloun aux guitares, Steve Belmonte à la batterie et Xavier Zolli à la basse. L’album a été enregistré en analogique à Angers, une ville jumelée avec Austin, ce qui est vraiment la classe (rires) ! C’est l’allemand Peter Deimel qui s’est chargé de l’enregistrement au sein de son formidable studio. Il bidouille des « trucs » dans tous les sens et l’ensemble est vraiment authentique. Une partie du disque a, également, été enregistrée aux Etats-Unis dont un morceau avec David Quick auquel je faisais référence auparavant. C’est lui qui m’a offert la chanson « No one else ». Ce titre a été gravé au Alnico Studio d’Austin, au Texas. Un autre titre a été enregistré avec des musiciens locaux au Church House, une ancienne église réhabilitée en studio…

Peux-tu revenir sur cette rencontre avec David Quick ?
Ce voyage m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses… La vie passe vite et nous sommes tous connectés, en permanence, à des choses virtuelles. Aux Etats-Unis, mon téléphone ne fonctionnait pas à certains endroits. Pendant une période de 72 heures, je ne l’ai pas du tout allumé. Cela laisse le temps de pouvoir regarder ce qui se passe autour de soi. Ainsi, je suis tombé sur ce « petit bonhomme » qui jouait ses morceaux dans la rue. J’ai été touchée en plein cœur et j’ai entamé une discussion avec lui. C’est quelqu’un qui a enregistré 7 albums et qui a tout perdu du jour au lendemain. Au quotidien, il s’en sort grâce à la musique…
Lorsqu’il m’a offert sa chanson, je lui ai promis de revenir et de le retrouver pour l’enregistrer en duo. Quelques mois plus tard, je suis retourné à Dallas et je me suis mise à sa recherche. J’ai pris la route pour Austin (à quatre heures de route) où J’ai passé trois jours à arpenter les rues afin de le trouver. C’était digne d’un vrai film américain… J’ai fait tous les cafés-concerts du coin avec une petite photo, en espérant que quelqu’un le reconnaisse. Avec mon meilleur ami, qui m’accompagnait, nous racontions l’histoire de ce type aux autochtones.
David n’est pas n’importe quel gars…c’est quelqu’un qui m’a fait cadeau de l’une de ses chansons et je tenais à le revoir afin de l’enregistrer avec lui. Il ne possède pas de téléphone, donc nous devions nous fier sur ce que les gens disaient, qu’il était à tel ou tel endroit quelques heures auparavant par exemple. Nous avons fini par le retrouver et nous avons pu graver cette chanson. Nous avons décidé de conserver l’enregistrement intact sur l’album. Michaal a simplement ajouté une partie de guitare…
Le fait d’avoir cherché David Quick dans toute la ville a fait parler de lui. Du coup, il a pu obtenir un certain nombre de gigs. C’était le gars qui était cherché partout par deux petits frenchies…une chose complètement improbable.
Avec David, nous sommes restés en contacts à distance et notre prochain but est de parvenir à le faire venir en France pour un concert. C’est une chose un peu compliquée à réaliser mais je pense que nous y parviendrons un jour…

Cette histoire pourrait, en tout cas, devenir un joli thème de chanson…
Ah, oui ! Je pense que cette rencontre avec David Quick m’a beaucoup inspirée et, lorsque je suis rentrée à Paris avec cette chanson (en juillet 2015), j’avais trouvé toute l’inspiration nécessaire pour écrire le nouvel album. Tout ce que j’avais vécu aux Etats-Unis a été le déclic pour cet enregistrement. C’est aussi une source inépuisable d’enrichissement pour mes prochains disques…

De manière générale, quels sont les thèmes que tu as abordés dans ce disque ?
Cet album est très inspiré par les rencontres, les petites choses de la vie qu’on ne voit pas forcément de prime abord… Ce disque est une « thérapie » de la vie, il reflète aussi des expériences négatives. Il faut toujours en retirer le côté positif et continuer à avancer. Chaque chanson, même si certaines peuvent paraitre mélancoliques, s’achève par une leçon. Une chose qui permet d’avancer d’une manière ou d’une autre…

Des concerts à l’étranger, un public de plus en plus important, un Café de la Danse archi-complet pour lancer l’album. Quels sont, aujourd’hui tes objectifs…où souhaites-tu emmener «New Day’s Waiting » ?
Le plus loin possible (rires) ! Il y a beaucoup de pays que nous n’avons pas encore exploités. Cette participation à l’European Blues Challenge 2017 nous a offert l’opportunité de rentrer en contacts avec de nombreux festivals du vieux continent. C’est une chose fantastique qui va nous permettre d’aller plus loin. Comme tu le sais, nous ne sommes pas fermés en ce qui concerne les voyages (rires). J’aimerais développer davantage les Etats-Unis ainsi que le Japon. Bien sûr, j’aimerais aussi conquérir davantage mon propre pays… ça, ce serait vraiment cool (rires) !

Souhaiterais-tu ajouter une conclusion à cet entretien pour le moins chaotique, qui a été un peu compliqué à réaliser ?
Le Danemark est un challenge à tous les niveaux (rires) ! Mais c’est ce qui est cool, c’est vraiment rock’n’roll ! En tout cas, je suis très contente de t’avoir revu. J’espère que cet album va plaire et que nous pourrons rencontrer notre public via un maximum de concerts. Allez voir des spectacles vivants, découvrez des groupes, soyez curieux et faites vous plaisir !

Remerciements : Dominique Marie (MRP-Promo)
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Interview réalisée au
European Blues Challenge
à Horsens (Danemark)
le 8 avril 2017

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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