Que pouvez-vous nous dire sur votre discographie
?
J'ai une anecdote à ce sujet. Il y a environ deux ans, j'ai enregistré
mon premier album dans un studio très cher. De ce fait, pour faire
des économies, je l'ai réalisé en à peine
11 heures. Pour ce disque, j'ai été récompensé
par le prix du meilleur album de blues au Canada

C'est pourquoi j'ai fait mon deuxième CD en une vingtaine d'heures.
Et j'ai encore gagné un prix !
Je ferais donc mon troisième Cd en trente heures (rires) !
Pouvez-vous évoquer votre instrument de
musique, cet hybride entre une guitare et un sitar ?
C'est effectivement un instrument qui vient d'Inde. La personne qui l'a
inventé est d'ailleurs toujours en vie.
C'est un mariage entre la guitare et le Sitar indien. Cet instrument comporte
20 cordes. Lorsque je vivais en Inde, j'ai eu la chance de rencontrer
cette personne qui m'a pris sous son aile.
J'ai vécu 5 ans chez lui. Il m'a appris à jouer avec des
raggas indiens. En rentrant aux U.S.A., je me suis mis au blues sur cet
instrument. Je dois être l'un des deux ou trois occidentaux à
savoir en jouer.
Georges Harrison était venu quand j'habitais avec ce maître.
Ils avaient le même maître spirituel, Ravi Shankar. Quand
Georges est parti, mon maître m'a dit : " il est célèbre
? " Je lui ai répondu : " oui, il joue avec les Beatles
! " Mais il ne connaissait pas du tout ce groupe
(rires).
Quels sont les liens que vous avez constatés
entre le blues et la musique indienne ?
J'ai constaté qu'il y avait des grilles similaires entre certains
raggas et certains blues. Il y a une autre chose que l'on retrouve dans
les deux musiques. Le fait de tirer les cordes.
Vous avez vécu aussi une dizaine d'années
au Japon. Que tirez-vous de cette expérience ?
J'ai joué dans divers festivals, mais c'était du blues.
Je n'ai jamais joué de musique japonaise. J'étais marié
à une femme japonaise qui était pianiste. Nous jouions ensemble.
Guy Davis, présent dans la salle, intervient
:
" Mais tu as vécu dans plein d'endroits. Tu es le genre de
mec à qui on ne peut pas demander de chercher un truc, tu ne reviens
jamais ! "
Vous êtes canadien, vous avez vécu
en Inde, au Japon. Comment avez-vous découvert le blues ?
Ma rencontre avec le blues s'est passée quand j'avais quinze ans.
Je faisais le son pour le club de blues de Toronto " El Mocambo ".
J'ai donc travaillé pour des gens tels que Muddy Waters ou Willie
Dixon. Dès que les concerts étaient terminés, je
courrais chez moi pour essayer de reproduire à la guitare ce que
j'avais entendu
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