Ian Siegal
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Ian, peux-tu me présenter les musiciens qui t’accompagnent sur scène actuellement ?
C’est avec mon groupe régulier que je suis venu en France. Celui-ci est constitué par le bassiste Andy Graham et par le batteur Nikolaj Bjerre.

ian siegal

Peux-tu revenir sur ton parcours personnel ?
Je viens de Londres, en Angleterre. Je ne sais pas vraiment parler de moi, c’est un exercice difficile en ce qui me concerne… Je peux juste te dire que c’est mon premier passage au Cognac Blues Passions et que c’est un véritable plaisir d’être ici.

J’aimerais, cependant, que tu évoques ton entrée dans le monde de la musique…
C’est une chose qui s’est faite à l’instinct, sans prendre de cours…
J’ai commencé à chanter, dans un groupe, à l’âge de 16 ans et c’est deux ans plus tard que je me suis mis à la pratique de la guitare. Je suis devenu professionnel à 20 ans… Tout cela a été très rapide pour moi.

De quelle manière le blues (et les musiques roots américaines en général) est-il entré dans ta vie ?
En fait, je ne peux pas me souvenir du moment où je ne connaissais pas encore le blues. J’étais vraiment un petit garçon quand j’ai découvert Muddy Waters et tous ces mecs…
Je suis incapable de te dire quand c’était, j’ai l’impression d’avoir toujours vécu avec ces sons autour de moi, c’est très étrange (rires) !

Les visages de Muddy Waters, Howlin’ Wolf et Johnny Cash sont tatoués sur ton corps. Cela est représentatif du respect que tu voues à ces gens là. Y aurait-il, cependant, une autre signification ?
Ce sont des gens très importants à mes yeux. Spécialement Muddy et Wolf qui sont deux de mes plus grandes influences, mes deux bluesmen préférés en tout cas.
Johnny Cash est représenté car il fait partie intégrante de la musique country que j’aime. D’ailleurs, pour moi, le blues et la country sont des cousines très proches. Ce sont des tatouages importants pour moi…

Tu apprécies ces artistes pour leurs musiques. Es-tu, aussi, sensible à leurs personnalités et à leurs états d’esprit ?
Bien sûr ! Ils étaient des types très forts et charismatiques. Au-delà de leurs voix et de leurs musiques, j’ai été sensibilisé par leurs caractères respectifs. C’était des mecs biens et solides !

A l’exception de ces trois personnalités, quels sont tes musiciens préférés ?
Il y en a beaucoup d’autres !
Y compris dans la soul music avec des chanteurs tels que James Brown, Sam Cooke, Otis Redding, Marvin Gaye…
Bien sûr, le rock and roll est aussi très important à mes yeux. J’apprécie, par exemple, Little Richard…
Sinon Tom Waits est une influence primordiale pour moi. Tout comme The Band, Bob Dylan etc…
Bref, j’aime tous les grands…

Il y a une minorité de guitaristes parmi eux…
Parce que je n’ai pas cité BB King, Robert Cray ou encore Jimmie Vaughan !
J’aime également Prince, tu vois mes goûts sont très éclectiques…

Tu as commencé à chanter au sein d’un groupe, cela a-t-il aussi été le cas lorsque tu as débuté ta carrière professionnelle ?
Non j’ai beaucoup de chance car, dès mes débuts professionnels, j’ai chanté sous mon propre nom. Je n’ai jamais vraiment travaillé au sein d’un groupe… même en temps que leader.ian siegal

 

Ton premier concert ici a suscité beaucoup d’intérêt et a obtenu un grand succès. Comment expliques-tu cela ?
Je vais avoir beaucoup de mal à répondre à cette question…
Je pense que les gens ont aimé notre style car il est assez différent des autres. Nous ne nous contentons pas de faire du blues au sens strict. Même si nous aimons le côté le plus pur de cette musique, nous essayons d’y apporter quelque chose de nouveau.
Comme tu as pu le constater, la réaction des gens à été excellente… c’était formidable.
Par contre, je ne peux pas l’expliquer (rires) !

Quels sont les thèmes les plus récurrents dans tes chansons ?
J’écris des textes plutôt « classiques » au sein desquels j’évoque les relations humaines, les peines de cœur… J’essaye de me servir de ma vie sans tomber dans l’autobiographie. Je me sers de mes expériences et ne puise pas forcément mon inspiration en étudiant les caractères de mes contemporains.

Tu me disais, juste avant, que ta musique est différente. Peux-tu être plus précis, en quoi l’est-elle ?
Par ce qu’elle est très éclectique et regroupe tous les éléments que l’on retrouve dans les musiques roots américaines : blues, country, soul, funk, rock, r& b etc…
J’aime dire que j’ai un pied dans le passé et l’autre dans le futur. C’est une combinaison entre des styles modernes et le blues traditionnel.

Ce doit être étonnant de connaitre un tel engouement de la part du public français quand on est un artiste anglais… qui remonte aux sources des musiques roots américaines…
Oui et j’en suis très touché…
Je pense que les gens tiennent à ce que ces musiques restent vivantes. Ils sont avides d’artistes qui cherchent à les défendre de manière authentique. Avec mes musiciens, nous avons fait de nombreux concerts en Hollande, Belgique, Italie, Autriche, Allemagne et en Europe de l’Est. C’est une chose très importante, pour moi, d’aller à la rencontre de ces différents publics…
Ici, on sent que les gens écoutent vraiment la musique…
Savais-tu que j’ai même participé à un concert de jazz en France ? C’était avec l’Orchestre National du Jazz et j’en garde un excellent souvenir. D’ailleurs la France partage une belle et importante relation avec le jazz…

Peux-tu revenir sur ta relation amicale (et professionnelle) avec l’harmoniciste Greg Zlap ?
Je l’ai rencontré, il y a bien longtemps, à Madrid.
Cela remonte, probablement, à 12 ou 15 ans…
Nous avons continué à travailler ensemble tout au long de ces années. Nous sommes devenus très amis et je le considère un peu comme de ma famille. J’ai participé à ses deux derniers albums en date et j’estime que sa musique est fantastique. C’est un privilège, pour moi, de pouvoir l’accompagner et d’écrire des chansons avec lui. C’est un musicien incroyable…

Je pense qu’il t’a permis de découvrir d’autres musiciens issus de la scène blues française…
Oui grâce à lui j’ai découvert le pianiste, d’origine bordelaise mais vivant à Paris, Julien Brunetaud. De la même manière, j’ai fait la connaissance de Jean-Jacques Milteau.
Le guitariste Frank Ash (qui vit en Angleterre, nda) est aussi l’un de mes bons amis…
Vous avez vraiment de bons musiciens en France, particulièrement chez les harmonicistes !
Certains d’entre eux sont parmi les plus grands de la planète !

Ta discographie, sous ton propre nom, est-elle importante ?
Officiellement, j’ai sorti 7 albums…

Quels sont tes projets ?
Je ne pense pas beaucoup au futur. J’essaye juste de faire au mieux ce que je dois faire.
Je viens de terminer, dans le Mississippi, l’enregistrement de mon prochain album. Je vais débuter la promotion dans les prochains mois. De ce fait, j’espère pouvoir effectuer une tournée aux USA l’an prochain.

Peux-tu m’en dire davantage sur ton prochain disque ? Tu l’as enregistré avec des musiciens américains je suppose…
Par coïncidence on va y retrouver, à mes côtés, des fils de grands noms du blues.
Il y aura celui de Bobby « Blue » Bland à la batterie, celui de RL Burnside à la basse, celui de Junior Kimbrough à la guitare…
On y retrouvera beaucoup de grands musiciens du Mississippi, comme Alvin « Younblood » Hart qui a aussi participé à la fête…
Cet enregistrement a été un très bon moment !

Que penses-tu du groupe The North Mississippi Allstars qui vient, aussi, de cette région ? Il est aussi constitué par deux « fils de »… en l’occurrence ceux du regretté pianiste Jim Dickinson…
Cody et Luther Dickinson ont, aussi, participé à l’album, ils étaient en studio avec moi !
Cody en est le producteur et a joué quelques parties de batterie. Luther, quant à lui, y joue de la guitare.
D’ailleurs, je les retrouverai la semaine prochaine en Belgique. Nous y donnerons un concert ensemble, sous une nouvelle formule.
Ce groupe, The North Mississippi Allstars, est très important à mes yeux et j’en suis un grand fan.
Je suis très heureux de connaitre et d’être devenu un ami des différents membres qui le constituent.

Souhaites-tu ajouter une conclusion ?
J’espère avoir l’occasion de revenir au Cognac Blues Passions, c’est vraiment un Festival formidable !

Remerciements : Alain Michel (P Box Blues) ainsi que le service de presse et les bénévoles de l’accueil artistes du Cognac Blues Passions.

www.iansiegal.com
www.myspace.com/iansiegal

 

 
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iansiegal.com
myspace.com/iansiegal

Interview réalisée
au Cognac Blues Passions
le 8 juillet 2011

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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