James Blood Ulmer
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Est-ce la première fois que vous vous produisez en concert dans une église ?
J'ai déjà joué dans des églises, comme souvent au cours de ma vie. J'ai commencé en jouant du gospel à l'église baptiste tous les dimanches, à Toronto.
Dans un sens, je suis encore à l'église, car toute ma musique vient de là. C'est en tout cas comme cela que je le ressens.

Vous avez déclaré que " le blues est l'esprit de l'homme ". Est-ce votre définition du blues ?
Ce n'est qu'une chanson ! Tout vient de cette série de films à laquelle Wim Wenders a participé. C'est une citation du titre de son film " Blues is the soul of a man ".

Je suis musicien, mais je ne suis pas un créateur de quoi que ce soit. Je ne fais que jouer.
Par contre, ce qui est certain, c'est je place l'amour par-dessus tout ! (Rires)

C'est ce qui vous motive ?
Il faut plus qu'une chanson pour me motiver. Je crois que c'est la guitare qui me motive avant tout. Ma reconnaissance dans le monde de la musique vient tout d'abord de mon jeu de guitare.
C'est aussi pourquoi je commence toujours mes concerts en jouant de la guitare.

Les chansons blues font partie de mon héritage musical. Surtout les solos de blues. Le blues ne changera jamais. On trouve du free jazz, du free funk mais personne n'a jamais parlé de free blues. Tout simplement parce que le blues est déjà libre de lui-même. C'est pourquoi je joue du blues : pour sa liberté.

Vous avez une façon particulière d'accorder votre guitare et de jouer ?
Vous avez remarqué que je gardais le même accord de guitare à l'unisson d'une note unique. Toutes mes cordes sont accordées en A. J'ai joué près de dix chansons dans ce ton. Je joue la même note, mais pas au même endroit sur le manche. Vous avez vu que ma main ne se déplaçait pas sur le manche, mais mes doigts changent de position. Bien sûr, je n'ai pas toujours joué la même chose, enfin je l'espère !

Je cherche à donner un son différent à chaque chanson. C'est ce qui est incroyable avec cette technique qui consiste à jouer dans un ton au lieu de suivre une clef. On peut traiter chaque note séparément. Je pourrais très bien jouer une centaine de chansons sur la même note. Ensuite, je modifie le ton et je joue encore une autre centaine de chansons avec toujours la même note. Un autre soir, je pourrais m'accorder en E, en B ou en C pour jouer encore différemment. Tout est dans l'accord.

Comment avez-vous rencontré Rodolphe Burger ?
C'est lui qui était à l'origine de notre rencontre. Il voulait jouer avec moi, ce qui tombait bien car je voulais aussi jouer avec lui. Il m'avait entendu jouer il y a plus de vingt ans.

Quelle est votre formation habituelle ?
Je n'ai pas l'habitude de jouer en solo. En général, je suis accompagné par un groupe. Que ce soit du blues, du funk ou du jazz d'ailleurs ; ce qui fait que j'ai trois groupes !

C'est donc la première fois que vous jouer en solo ?
C'est la deuxième fois. Lors de la première fois, j'ai joué durant quatre heures et quarante minutes ! (Rires)

 

 
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Interview réalisée le
30 mai 2004 à Sainte Marie aux Mines
" C'est dans la vallée "

Propos recueillis par Jean-Luc

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