Janet Martin
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

janet martin

Janet, pour débuter cet entretien, peux-tu revenir sur tes origines ?
Je m’appelle Janet Martin et je viens de l’état de la Virginie, aux USA…
Pour être plus précise, je suis née dans la ville de Richmond.

A quand remontent tes débuts musicaux ?
J’ai commencé la pratique de la musique à l’âge de 8 ans. Mon premier instrument était le piano mais j’ai reçu ma première guitare la même année.

Après avoir débuté par le piano pourquoi t’es-tu davantage lancée dans l’apprentissage de la guitare ?
J’écoutais énormément de bluegrass. Quand j’entendais des groupes qui se produisaient dans ce registre, c’était toujours les guitaristes qui m’impressionnaient le plus. Ce sont eux qui m’ont donné l’inspiration nécessaire afin de me lancer assidûment dans la pratique de cet instrument. C’est comme cela que j’ai commencé…

De quelle manière as-tu découvert le bluegrass ?
C’est une chose intéressante…
Mes parents et l’ensemble de ma famille se rendaient souvent dans des Festivals de bluegrass.
C’était sur la côte est des Etats-Unis…
J’étais donc une toute jeune fille lorsque j’ai découvert de mes propres yeux tous ces formidables musiciens. J’étais très impressionnée quand je voyais des guitaristes utiliser la méthode du « picking » par exemple… Il y a énormément de grands musiciens dans ce registre, les artistes de bluegrass sont vraiment formidables !
C’est comme cela que tout a commencé, par ces Festivals !

C’est donc ainsi que tu t’es penchée sur l’art du « picking » qui est devenu l’une de tes spécialités…
Absolument, en écoutant des guitaristes acoustiques ou des joueurs de steel guitar.

Quels étaient tes artistes de prédilection dans ce domaine ?
J’étais une inconditionnelle de Doc Watson (né en 1923 en Caroline du Nord, nda), un artiste spécialiste du bluegrass mais qui est également à l’aise dans des registres folk et blues. Ce musicien aveugle est vraiment incroyable. Ce soir, nous jouerons d’ailleurs l’un de ses morceaux sur scène. Il est probablement le premier musicien que j’ai écouté attentivement alors que je n’étais âgée que d’une petite dizaine d’années. Par la suite je me suis davantage penchée du côté du rock’n’roll (rires)… tout change dans la vie !

Mais de quelle manière, alors, le blues est-il entré dans ta vie ?
J’ai toujours aimé le blues mais la première personne à m’avoir réellement impressionnée, dans ce domaine, est Bonnie Raitt alors que je devais avoir 13 ou 14 ans.
Je jouais déjà de la guitare depuis quelques années lorsque je l’ai entendue pour la première fois. A cette époque, j’avais du mal à croire qu’une femme puisse jouer de cette manière. Elle est, rapidement, devenue une source d’inspiration majeure pour moi.
C’est en rencontrant Michael « Muddy » Muller (bassiste et époux de Janet, nda) que je me suis davantage replongée dans les origines de cette musique (comme le Delta Blues) et que je me suis imprégnée des répertoires d’artistes tels que Robert Johnson, Muddy Waters etc…
Je n’ai presque écouté que cela ces 10 ou 15 dernières années.

Quelles sont, pour toi, les différences les plus notables entre le blues et le bluegrass ?
Ce n’est qu’une question de feeling…
Ces musiques font passer des émotions différentes. C’est une bonne question mais il m’est difficile d’y répondre plus précisément. Tout cela passe, en effet, par des ressentis personnels.

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Que penses-tu de la jeune génération de « joueuses » de blues ?
Je suis une grande admiratrice de Susan Tedeschi que j’estime être l’une des plus grandes guitaristes de notre époque. Elle est vraiment formidable…
A l’heure actuelle, j’estime que la scène blues regorge de grands talents féminins, y compris parmi les instrumentistes.
Je tiens à revenir sur l’une de tes questions précédentes, concernant mes sources d’inspiration.
J’ai oublié de te dire que je suis, aussi, une grande fan du groupe Led Zeppelin. C’est l’une de mes plus grandes influences depuis que je suis adolescente. J’utilise de nombreux réglages de Jimmy Page sur ma propre guitare…

Quand tu as commencé ta carrière professionnelle, était-ce déjà sous ton propre nom ?
C’était dans un groupe au sein duquel je jouais avec une autre fille.
Nous faisions une musique complètement différente que celle que je joue aujourd’hui. C’était un mélange de rock et de new age (rires).
Nous écrivions nos musiques et faisions ce que nous ressentions à cette époque là. C’est de cette manière que j’ai débuté dans le métier. Je jouais de la guitare électrique et acoustique alors que ma comparse jouait de la basse. Nous utilisions une batterie électronique préprogrammée (rires) !

Depuis combien de temps te produis-tu sous ton propre nom, dans le registre qui est le tien aujourd’hui ?
Depuis 1991, je fête donc le vingtième anniversaire de ma carrière solo cette année !

Peux-tu me parler de ta discographie ?
Mon premier CD remonte à 1995...
Le dernier en date est le sixième de ma production. C’est un album enregistré en public « Live On Mulberry Street » dont la captation s‘est déroulée le 26 février 2011.

Tu es une amatrice de rock, de blues, de country, de bluegrass… Comment définirais-tu ta propre musique ?
C’est une chose très difficile !
La meilleure description serait de dire qu’il s’agit d’une musique « roots » qui lorgne aussi bien vers le rock, que vers l’americana et le blues.

Aujourd’hui, le bluegrass tient-il encore une place importante dans ta musique ?
Oui, dans la mesure où il me plait encore de reprendre des titres d’artistes tels que Doc Watson sur scène. Nous faisons aussi des morceaux acoustiques, dans un style bluegrass, sur lesquels je joue en « picking ». Nous faisons, au moins, deux ou trois chansons dans ce registre lors de chacun de nos sets.

Quels sont les thèmes, qu’en tant que auteur-compositeur, tu aimes aborder dans tes chansons ?
Ce sont souvent des choses qui me sont personnelles. J’aime aussi évoquer les relations entre les gens, aborder des sujets portant à réflexion et des choses plus spirituelles.janet martin

Est-ce une chose particulière, pour toi, de défendre ta musique en France ?
J’adore venir ici !
Le public est très attentif, il apprécie la musique…
J’en suis très heureuse !

As-tu beaucoup d’amis ici, en France ?
Nous avons, avec Michael, quelques amis à Paris ainsi qu’en Ardèche. Je pense, par exemple, à la chanteuse de country music Liane Edwards. C’est une amie très chère et nous aimons nous retrouver…
Bien sûr, il y a aussi Neal Black qui est installé en France (Neal, aux côtés duquel, Janet effectuait sa tournée française en juin 2011, nda)…

Justement, de quelle manière as-tu rencontré Neal ?
C’est une chose intéressante…
C’était lors de notre toute première tournée française en 2004, dans une ville située du côté de Toulouse. C’était une rencontre marquante et c’est vraiment fantastique de pouvoir travailler ensemble actuellement.

As-tu rencontré de nombreux artistes français, issus de la scène blues ?
J’ai deux ou trois amis français qui jouent de la musique, mais ils ne sont pas professionnels. J’aimerais beaucoup élargir mes connaissances dans ce domaine.

As-tu des espoirs particuliers en ce qui concerne la suite de ta carrière ?
J’espère enregistrer un nouvel album l’année prochaine. J’espère, aussi, pouvoir être davantage programmée sur les radios européennes afin que les gens puissent apprendre à mieux connaître ma musique. Plus simplement, j’aimerais continuer à jouer le plus longtemps possible… avec un peu plus de promotion, ce serait parfait !

Cela voudrait-il dire que le blues est plus programmée aux USA qu’en Europe ?
Je trouve qu’il y a un mouvement très positif en ce qui concerne les musiques roots en Amérique. Il y a une jeune scène florissante et de nouveaux groupes qui sont très bons. C’est une chose très encourageante !
En ce qui concerne les radios, de nombreux supports indépendants nous soutiennent. Par contre, il faut avouer que la plupart des stations commerciales ne diffusent que de la mauvaise musique. C’est mon humble opinion…

As-tu une conclusion à ajouter ?
J’apprécie vraiment que tu te sois déplacé afin de me rencontrer et de chercher à promouvoir ma musique. C’est un réel plaisir d’être ici, pour la première fois, au Caf’ Conc’ d’Ensisheim. Moi et tout le groupe sommes vraiment heureux de pouvoir nous produire ici cette nuit !

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janetmartin.com
myspace.com/thejanetmartinband

Interview réalisée
au Caf’ Conc’
àEnsisheim
le 14 juin 2011

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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