Vous avez eu le temps de visiter la ville ?
Après cette interview, je vais faire un tour en ville. Je viens
de débarquer deux heures auparavant pour faire la balance. J'ai
envie de pendre le temps de me promener un peu. Le temps est superbe et
ce parc est fabuleux. J'étais déjà venue en 1999,
je crois. Mon mari m'a rappelé qu'on trouvait des singes dans le
parc. Ils n'y sont plus apparemment.
Pouvez-vous vous présenter, d'où
venez-vous ?
Je suis originaire de Los Angeles, dans l'état de Californie, même
si je suis née à Cleveland. Toute ma vie durant, j'ai rêvé
de venir en Europe. Enfin en 1980, je me suis installée en Norvège
où j'ai commencé à organiser ma vraie carrière.
Auparavant, j'avais connu de mémorables expériences, mais
j'étais aussi la mère de cinq enfants.
Ma carrière a démarré en 1969 dans l'armée
américaine basée au Vietnam. J'ai ensuite eu des contrats
à Las Vegas, puis des spectacles à Broadway. En général,
j'enchaînais deux à trois mois d'activité suivies
de périodes creuses. A présent, je travaille à plein
temps en tant que musicienne. J'adore ça. C'est toute ma vie. Je
ne pourrais vraiment rien faire d'autre. Sauf, bien sûr, à
moins d'y être forcé, mais je n'en ai aucune envie.
La Norvège est-elle un bon endroit pour
le blues ?
Absolument, quand j'y étais en 1980. L'intérêt des
gens était très fort. Le succès est merveilleux.
Le seul problème avec la Norvège est que c'est si loin du
continent qu'à moins d'être un très grand nom du Blues,
il était très dur de trouver des contrats en Europe centrale.
C'est pourquoi j'ai décidé de déménager pour
l'Allemagne. C'est devenu plus facile pour moi d'aller en France.
Quelles ont été vos influences musicales
?
Voyez-vous, j'ai soixante-deux ans, cinq enfants, quatorze petits-enfants
et un arrière petit-fils. La musique m'a saisie dans l'estomac
de ma mère. Elle chantait dans le choeur gospel de l'église.
Elle écoutait Bille, Diana, Ella Fitzgerald et bien entendu, les
grands chanteurs tels que Nat King Cole, Arthur Preissec. J'ai grandi
en écoutant cette musique. Mon oncle venait du Mississippi et me
jouait toujours de la guitare. Quand j'étais toute petite, nous
étions souvent assis sous le porche de la maison pour écouter
ces vieux blues du delta du Mississippi. Ils sont encore vivants, là
au fond de mon cur. Le blues et le gospel sont les fondements de
ma culture musicale. Je peux aussi bien chanter du jazz, mais je dois
dire que mon âme est pleine de blues et de gospel.
Vous chantiez vous-même dans les églises
?
Naturellement ! Comme 90% de chanteurs noirs, vous l'ignoriez ? J'étais
dans le chur junior quand ma mère s'occupait de l'église,
ce qui arrivait cinq jours par semaine. Il y avait toujours quelque chose
à faire avec l'église. Maintenant, les jeunes passent leur
temps avec l'Internet et ne vont plus à l'église. En Europe
encore plus, les gens n'y vont quasiment plus, à part en Pologne.
Comment qualifieriez-vous votre style de musique
: jazz & gospel ?
C'est un mélange de tous les styles avec lesquels j'ai grandi.
Je dois dire que je me sens plus liée par la soul et le rythm'n
blues. Car dans les années 70, c'est ce qu'on écoutait.
C'est exactement ce que j'apprécie dans le Kenn Lending Blues Band.
Ils travaillent vraiment le côté " blues urbain "
de leur son, qui est basé sur le funk. Voyez-vous, faut bien qu'on
se la joue funky ce soir, sinon personne s'éclate !
Combien d'albums avez-vous enregistré ?
Ou là ! Allons, j'en sais rien. Pas un gros paquet, bien sûr.
Mais il y en a trop pour les compter. Entre huit et neuf albums sur CD
et trois disques en vinyle. Quand je vivais en Norvège, j'ai enregistré
un album pour CBS et un autre pour un petit label norgévien. Ma
meilleure maison de disques est " Nagel Heyer " qui me produit
actuellement. Un label, petit mais puissant, basé à Hamburg.
Notre nouvel album s'appelle " Magic ", il est sorti en mars
de cette année. Kenn et moi l'avons interprété pour
la première fois au mois d'avril en Angleterre avec un grand succès.
J'adore cet album. Il faut que tout le monde aille l'acheter !
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