Jay Gordon
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST


Jay, d'où viens tu et quand as tu commencé à jouer de la musique ?

Je suis originaire de Charlotte en Caroline du Nord mais très tôt, à l'age de 1 an, je suis allé vivre avec ma mère à Chicago. J'ai appris la guitare à l'âge de 8-9 ans mais à l'origine j'ai commencé par l'accordéon, le piano, le violon, un petit peu de saxophone, la batterie et l'harmonica. J'ai essayé de nombreux instruments mais la guitare s'est révélée être mon amour.

As tu joué dans les clubs de Chicago ?
Quand j'étais jeune je fréquentais les clubs de blues avec ma grand mère, j'ai donc eu l'occasion de voir de formidables bluesmen tels que Sam Lay le fameux batteur des studios Chess ; il a joué avec tout le monde, Muddy Waters, Willie Dixon, Buddy Guy, Koko Taylor, Junior Wells, Hound dog Taylor, Luther Allison. En fait j'ai vu tous ces gens quand j'étais très jeune et ils ont eu une grande influence sur moi. J'ai eu la chance de faire des jams avec certains d'entre eux, spécialement avec Albert Collins, Philip Walker, tant de gens….

Est-ce le style de musique que tu écoutais quand tu étais enfant ?
J'ai commencé en écoutant la musique noire. Ma grand mère jouait du blues, du jazz, du gospel et de ce fait j'ai connu ces musiques avant le rock'n'roll. J'en suis venu au rock'n'roll vers l'âge de 13-14 ans puis j'ai commencé à jouer aussi bien dans des groupes de rock'n'roll que des groupes de blues.

Pourquoi et quand as tu définitivement choisit la guitare ?
J'ai senti que je suis né pour jouer de la guitare, que c'était ma destinée. Avoir une guitare dans les mains et pour moi très naturel. C'est ma passion, quand je joue de la guitare, je suis vraiment moi même. Que j'ai de la peine ou de la joie j'arrive à faire ressentir mes états d'âme avec une guitare.

Peux tu nous parler de tes rencontres préférées dans le milieu musical ?
J'ai joué avec de nombreuses personnalités formidables quand j'étais enfant mais je crois que mon meilleur souvenir reste le jour où j'ai joué à Los Angeles avec Willie Dixon. Pendant mon concert j'avais joué plusieurs de ses morceaux et il avait adoré, après il m'avait dit que j'ai fait un bon travail.
Cette année avec ma femme Annie nous avons été invités par Eric Clapton. Il a entendu mon album " Six Strings Outlaw " paru sur le label Dixiefrog et de ce fait m'a permit de jouer au Crossroads Festival où il y avait une cinquantaine de guitaristes présents.

Comment as tu rencontré le staff de Dixiefrog ?
J'avais déjà 5 albums à mon actif sur un label indépendant.
Un jour Guy (Guy Fay dit l'" américain ", Nda) a écouté l'un d'entre eux et a pris ma destinée en main en l'envoyant à Philippe Langlois qui m'a signé sur Dixiefrog.

Est ce à Los Angeles que ta carrière a pris le plus d'ampleur ?
Non car elle a pris de l'ampleur dès mes 15 ans à Chicago.
J'y ai participé à l'enregistrement de 11 albums dans des styles différents, rock ou blues. Je suis arrivé à Los Angeles en 1990, mon premier disque est paru en 1994.

Quelle définition donnerais tu à ton style ?
Je ne sais pas…je crois qu'il mélange tous les genres que j'ai fais dans ma vie. Pour avoir ton propre style il faut que tu restes toi même et sois fidèle à ton âme.
Je veux jouer pour donner le meilleur de moi aux gens qui viennent me voir dans les clubs, pour qu'ils soient heureux. Je joue aussi pour moi même, je joue pour tout le monde. Quand tu fais de la musique, tu le fais pour les gens, pour qu'ils deviennent meilleurs. C'est une expérience de la vie, ma très jolie femme m'aide à être meilleur.

Que peux tu nous dire sur ton dernier album " Six Strings Outlaw " ?
C'est mon deuxième album sur le label Dixiefrog, c'est un pur disque de rock-blues. Je l'ai enregistré à Los Angeles, il est paru en 2003. Je l'ai défendu sur les scènes de France en 2003 et en 2004 il a été élu meilleur disque de rock-blues au Canadian Blues Awards, je crois que c'est un très bon disque.

Pourquoi ce titre " Six strings outlaw ", te considères tu comme un outlaw ?
Oui, je le pense….
Il y a plusieurs définitions pour le terme " outlaw ".
Si j'avais un pistolet à la place d'une guitare, je serai Jesse James.

Pour cette tournée tu es accompagné d'excellents musiciens français, sont ils très différents de tes accompagnateurs américains habituels ?
Tu sais, où que tu sois, tu trouveras toujours d'excellents musiciens. Les américains ont un feeling et un groove différents mais il y a de bons musiciens partout dans le monde.

Quels sont tes projets ?
J'ai un nouveau CD qui va sortir le 8 mars de cette année, il sera uniquement distribué en Amérique.
C'est un album live qui existera également sous la forme d'un DVD. Il a été enregistré à l'origine en 1998-99, son nom est " Jay Gordon live on Sunset Strip ".

As tu quelque chose à ajouter ?
Oui que j'aime beaucoup parler et que j'ai apprécié cette interview.
Allez sur mon website www.jaygordonguitar.com où vous retrouverez tout ce qui concerne ma carrière.
Je voulais aussi dire que le plus important, spécialement quand on est un musicien, c'est d'avoir quelqu'un qui croit en soi. Ce peut être Dieu ou bien une femme, dans mon cas je suis un mari comblé car j'ai une épouse formidable, Annie qui est aussi une grande artiste, elle écrit, elle peint, elle joue de la guitare, nous écrivons des chansons ensemble.
Je voulais également ajouter qu'il est bon d'être en France , j'adore ce pays et spécialement Paris, j'espère revenir souvent. Je suis très heureux d'être amoureux et actif, de pouvoir jouer de la guitare et consacrer ma vie à tous les gens tout autour du monde. J'espère y consacrer le restant de mon existence car c'est ma destinée. J'aimerai continuer à jouer jusqu'à plus de 75 ans comme BB King, chanter, écrire et faire d'encore meilleurs albums…

 

 
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Les liens :

Site : Jay Gordon

Interview réalisée au
Caf' Conc' d'Ensisheim
le 10 Janvier 2005

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

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