JC Brooks & The Uptown Sound
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Nda : Au sein d’une scène soul de plus en plus engorgée, le groupe JC Brooks & The Uptown Sound arrive à se démarquer en dépassant les frontières du genre. Ainsi, le combo qualifie sa musique de post punk soul. Tout un programme, qui gagne encore en puissance lors de shows dont la force n’arrive cependant pas à occulter les messages que les musiciens tiennent à faire passer au public. Une fois communié, il a fort à parier que ce dernier aille à son tour porter la bonne parole.Une méthode qui a fait ses preuves et qui reste la meilleure pour passer du statut de jeune combo prometteur à celui de groupe mythique. Une marche qui devrait être facilement franchissable pour nos gaillards de Chicago. En tout cas Matthieu Chedid ne s’y est pas trompé en invitant JC Brooks, lors de son concert donné dans le cadre de la 21ème édition du Cognac Blues Passions. Une prestation qui suivait de quelques heures l’entretien qui suit, réalisé avec un chanteur… digne héritier d’Otis Redding et de Curtis Mayfield.

JC, afin de débuter cet entretien, peux-tu me présenter les divers musiciens qui constituent ton groupe JC Brooks & The Uptown Sound ?
Bonjour tout le monde, mon nom est JC Brooks et je me produis avec The Uptown Sound dont les principaux membres sont aujourd’hui Ben Taylor (basse), Jeremy Tromburg (aux claviers), Brian Citro (à la guitare) et Kevin Marks (à la batterie).66

De surcroit, tu as l’opportunité d’être accompagné par une prestigieuse section de cuivres sur ce festival…
Absolument, ce sont des gens qui ont joué avec Amy Winehouse et quelques autres artistes britanniques tout aussi réputés. Ils sont très professionnels et je suis curieux de pouvoir me produire sur scène à leurs côtés. Je les ai rencontrés il y a peu de temps et ce sont des personnalités très plaisantes.

Quelle est l’histoire de JC Brooks & The Uptown Sound, quand as-tu décidé de former ce groupe ?
Cela date du tout début du printemps 2007. Notre autre guitariste, Billy Bungeroth, a mis une annonce sur le site Craiglist à laquelle Ben et moi-même avons répondu. Il avait l’intention de créer un groupe qui puisse réaliser une musique dansante et possédant l’esprit de ce qui pouvait être fait à Memphis dans les années 1960 (Stax Records etc…). Nous avons donc commencé à travailler dans le but de de produire cette musique que nous voulions, également, emprunte d’une certaine agressivité. Nous avons donné notre premier concert six mois plus tard (août 2007).

Peux-tu revenir sur ton propre cursus ?
Je suis originaire du New Jersey et j’ai, depuis ma plus tendre enfance, toujours évolué dans une ambiance musicale. J’écoutais ma mère qui chantait à la maison. Elle se produisait, par ailleurs, dans certains groupes avant ma naissance. La musique était partout, j’en écoutais même à l’école puisque je participais à des comédies musicales et à des pièces de théâtre qui y étaient montées. Je me suis toujours senti l’âme d’un interprète.

Quelles étaient tes influences les plus notables à cette époque ?
Petit, j’étais confronté à ce que ma mère écoutait à la radio. Plus tard, lorsque j’ai vraiment commencé à avoir des goûts personnels, je me suis orienté vers le rock alternatif du début des années 1990. Ainsi, le premier album que j’ai possédé est un disque de Blind Melon, le premier de ce combo qui est sorti en 1992. Je continuais à écouter cela alors que j’étais au Lycée, ainsi que des enregistrements de Hootie & The Blowfish, de Panthera ou encore de Rage Against The Machine. Je continuais aussi à me passionner pour le r&b ou encore le hip-hop, des sons découverts lorsque j’étais au collège. J’ai débuté dans un groupe de Pittsburgh qui puisait son inspiration chez Chuck Berry ainsi que dans le rock’n’roll des années 1950, dans le rhythm and blues et dans le surf rock. Nous avons sorti deux albums puis j’ai décidé de déménager à Chicago où j’ai intégré un groupe de pop punk. Le projet suivant a été JC Brooks & The Uptown Sound.

Et comment qualifierais-tu la musique que tu produis actuellement avec The Uptown Sound ?
Nous nous considérons définitivement comme un groupe de soul music. Nous puisons nos racines dans ce registre. Nous y reflétons aussi d’autres sons, que nous aimons tout autant. Ainsi, le terme qui nous définit le mieux est groupe de post punk soul. Nous faisons aussi bien un peu de funk, qu’un peu de blues, qu’un petit peu de gospel, qu’un peu de ci et de ça…C’est un registre très vaste, qui mélange de nombreux genres. Nous avons même une chanson « Missing things » qui possède des relents de country music. Il faut dire que nous avons beaucoup d’admiration pour le groupe The Band de Levon Helm. Nous couvrons de nombreux territoires…

Laissez-vous également une place au hip-hop ?
Nous en utilisons parfois, d’autant plus que nous avons eu l’opportunité d’effectuer une tournée avec un rapper. Il nous rejoignait sur scène de temps en temps. Cependant, ce n’est plus le cas actuellement. C’est, malgré tout, un aspect que je développe encore avec l’un de mes autres projets. Il s’agit d’un combo nommé K.I.D (King Is Dead). Mon claviériste Jeremy Tromburg est, également, partie prenante dans cette aventure. Nous y faisons du r&b parfois teinté de hip-hop.

JC Brooks & The Uptown Sound suscite un intérêt de plus en plus croissant en Europe. Comment abordes-tu cette situation ?
En fait, je suis surpris par chaque personne qui s’intéresse à nous (rires) !C’est une très agréable surprise en fait. J’adore être surpris de cette manière !

Quels sont les thèmes qui sont abordés dans les textes du groupe ?
Mon cœur brisé (rires)…Sinon, j’essaye d’écrire des choses joyeuses et positives mais il y a toujours de la place pour la mélancolie dans ce que je fais. Cela peut paraitre contradictoire mais j’essaye constamment de garder le sourire, y compris dans des situations sombres, inhérentes aux endroits dans lesquels nous vivons.

Quand tu es sur scène, quelle forme de relation entretiens-tu avec ton public ?
C’est un peu comme une relation entre un révérend et sa congrégation. Certains éléments liés à la scène nécessitent une forme d’échanges. Il faut savoir dégager des ondes positives…Il y a une certaine forme d’humour et de folie aussi. Je ne souhaite pas que les choses soient trop sérieuses et j’aime voir le public danser. Puis, j’apprécie le fait de le voir plus concentré, comme dans une sorte de méditation relaxante. A travers mes shows, j’essaye toujours de transcrire l’énergie que l’équipe me transmet. Puis cette énergie et ce sentiment positif, je les offre au public. Je tiens vraiment à cette transmission d’ondes positives.

Quels sont tes projets ?
Le prochain concerne mon deuxième groupe, The King Is Dead. Il pourrait, musicalement, faire penser à une rencontre entre les musiques de Franck Ocean et de Portishead. Nous sommes aussi, avec The Uptown Sound, en plein processus de création d’un nouvel album, le troisième pour le label Bloodshot. Nous entrerons en studio, à cet effet, durant l’hiver prochain. Il devrait sortir au printemps 2015. Je pense que les auditeurs constateront une forte évolution au niveau du son. Le premier disque « Want More » était plutôt représentatif d’une soul musictraditionnelle, le dernier en date « Howl » était plus mélancolique et post punk soul alors que le suivant sera très travaillé au niveau des arrangements. J’ai de la chance de pouvoir travailler avec d’excellents musiciens et je veux vraiment exploiter cela, afin de ciseler au maximum notre son…

Souhaites-tu ajouter quelque chose à l’attention de ton public français ?
Merci, merci, merci, merci, merci et merci !

Remerciements : Yasmine Belayel ainsi que Gwenaëlle Tranchant, Lisa Bécasse et tout le service de presse du Cognac Blues Passions.

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Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
Colmar le 4 juillet 2014

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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