Jesus Volt
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST


Nda : Si Jesus Volt n’avait pas sorti de nouvel album depuis 6 ans je n’avais, quant à moi, pas eu l’occasion d’interviewer ce combo depuis le mois d’octobre 2004. Le choc musical occasionné dès la première écoute de « Vaya Con Dildo » (Grounded Music) m’a donc poussé à en savoir plus sur le nouveau line-up du groupe. Des retrouvailles célébrées, juste avant sa montée sur scène, pour une inoubliable « release party » au Divan Du Monde. A cette occasion, toute la famille du rock blues français (Blues Power Band, Shaggy Dogs, In Volt, Lenine Mc Donald, Norbert « Nono » Krief etc…) s’était réunie… pour en prendre plein les oreilles !

L’album « Vaya Con Dildo » marque le retour en studio de Jesus Volt. Le line-up ayant évolué depuis votre dernier opus, pouvez-vous me dire depuis combien de temps ce dernier est en place ? jv

Jake El Tao (guitares) : Le bassiste (Fuzzy Bear) a intégré le groupe il y a cinq ans alors que notre nouveau batteur (Holy Bear) est avec nous depuis deux ans.

Pour quelles raisons êtes-vous restés éloignés des consoles pendant une aussi longue période, a-t-il été difficile de relancer la machine ?
Jake El Tao : En fait la machine ne s’est jamais vraiment arrêtée. Elle s’est juste un peu « grippée »… Comme nous le disions précédemment,  il y a eu plein de changements dans le groupe. Il  nous a donc fallu un certain temps pour nous remettre sur les rails. Depuis notre précédent album studio (« In Stereo », Dixiefrog 2006), nous avons juste sorti un CD live (« Hallelujah Motherfuckers », Dixiefrog 2008) qui nous a permis de clore une époque. Depuis nous vivons une nouvelle aventure…

Vos nouvelles compositions ont-elles été écrites bien en amont de l’enregistrement de « Vaya Con Dildo » (sur la route, durant vos tournées) ou ont-elles été élaborées « sur le vif », juste avant d’entrer en studio ? 
Jake El Tao : Il y a de tout, dont des choses qui ont été écrites il y a pas mal de temps. D’autres chansons ont été finalisées assez rapidement, comme «Even shadows » et « I just wanna get hurt »… Pour le premier morceau cité, on a du faire tourner le riff et tout s’est enchainé naturellement. Pour le second, c’est parti d’un plan acoustique que nous avons rapidement mis au point avec Lord Tracy.

Comment l’idée de travailler avec le producteur Mark Opitz vous est-elle venue. De quelle manière se sont opérés les contacts  entre vous ?
Fuzzy Bear (basse) : Il a produit le disque « Powerage » d’ACDC (1978), ce qui est déjà une bonne raison !  Ayant constaté qu’il travaillait encore et, étant donné, que nous admirons son travail (« Kiss Alive IV » du groupe Kiss en 2003 par exemple), nous n’avons pas hésité. C’est l’un des rares producteurs qui soit resté constant dans ses choix. Il ne fait que du rock, même son travail aux côtés du groupe INXS, qui était un peu plus pop, était énorme. Il a travaillé avec beaucoup de beau monde (ACDC, The  Angels, Rose Tattoo…). Son cursus nous a beaucoup intéressés… ainsi que le fait qu’il soit australien puisque le groupe avait déjà travaillé avec Tony Cohen (Nick Cave & The Bad Seeds…) par le passé. Le mec venant de Melbourne, on savait que ça allait bien se dérouler (rires) !

Justement, en quoi son travail diffère-t-il de celui des autres grandes pointures de la scène internationale, avec lesquelles vous avez travaillé auparavant ?
Lord Tracy (chant, harmonica) : Ben, c’est-à-dire que les autres sont des gros pédés (rires)… surtout Tony (rires) !   Voilà, je crois que j’ai répondu à ta question (rires) !Plus sérieusement, Mark Opitz est un vrai producteur dans la mesure où il n’hésite pas à changer certaines choses. Ce n’est rien d’énorme mais on constate tout de suite la différence. Il a modifié quelques trucs comme enlever un morceau de solo de Jake (rires). Depuis, il y a un contrat sur sa peau, par exemple il lui est devenu impossible de se rendre en Italie… car il y a une vendetta contre lui (rires) !

Est-il vrai que c’est lui qui a trouvé le nom de l’album ?  
Lord Tracy : Oui, c’est lui !   Je ne sais pas pourquoi, il doit être un déviant sexuel…   En fait il y avait cette expression dans l’album mais nous n’y pensions pas pour le titre générique du CD. Nous avions même plein d’autres idées (« Blues For The Dow Jones » par exemple)…  Quand il a vu « Vaya Con Dildo » (« Aller avec un gode »), il s’est immédiatement exclamé « ça doit être le titre de l’album ! ». Il est vrai que, depuis, les gens flashent assez dessus, donc c’est cool 
!
Ce titre refléterait-il aussi la solitude du vieux rocker, passant continuellement son temps sur les routes ?  
Lord Tracy : Oh non, c’est juste un crétin qui se branle en regardant internet (rires) !   Je peux te dire que cela est intemporel et concerne les jeunes de 12 jusqu’aux moins jeunes de 75 ans, ça implique tout le monde. Internet a vraiment libéré beaucoup de choses !

Les groupies du groupe peuvent donc être rassurées…  
Lord Tracy : Oh, ben nous n’avons pas de groupies nous !
Enfin, on a des femmes à broches, des vieilles allemandes si tu veux…  D’ailleurs on vient de recevoir un Grammy Award pour cela (rires) !   Nous en sommes très fiers !

S’il n’en est pas pour autant « formaté », le son de l’album vous aide à franchir une nouvelle étape avec des morceaux (comme « Have a cookie ») qui sont taillés pour les radios. Etait-ce un but prédéfini ?  
Lord Tracy : Non pas spécialement… L’idée était d’écrire des chansons et, dans le lot, il y en a toujours qui sont plus promptes à passer en radio. Du haut de notre mètre cinquante, il est vrai que nous avons tout de même posé un regard sur notre passé et nous sommes rendu compte que c’est ce qui faisait défaut au groupe. Il n’y a pas que le jeu blues et rock’n’roll, il faut aussi s’atteler à faire des chansons. C’est d’ailleurs vraiment ce que nous souhaitons faire aujourd’hui. C’est pour cela que notre musique sonne déjà mieux. De manière générale, notre jeu s’est est ressenti. Sans renier nos racines, c’est dans cette direction que nous voulons aller. Nous voulons écrire des chansons, ce que finalement nous faisions très peu dans le passé.

A ce stade de votre, déjà longue, carrière comment définissez-vous votre style ?  
Lord Tracy : Hard rock’n’roll ou hard blues, je ne sais pas exactement… Demandons son avis à Monsieur Tao !
Jake El Tao : C’est un tas de bordel avec le plus de bruit possible !   Plus sérieusement, nous ne pouvons renier la base de blues qui constitue le ciment de notre musique. C’est le lien qui nous unis tous au sein du groupe !   On électrifie l’ensemble puis on voit…Il est vrai que nous avons aussi ce côté hard rock seventies avec une pointe de stoner qui commence à poindre. Nous finirons par faire du stoner blues ! A ce moment-là nous aurons bouclé la boucle, il n’y aura donc plus qu’à boucler (rires) !

Il y a un morceau qui se nomme « Kilmister » sur cet album. Il s’agit, évidement, d’un hommage à Lemmy du groupe Motörhead. Est-il votre « idéal rock’n’roll » ?
Jake El Tao : Il n’en est pas loin car il est sacrément résistant le pépère !  Lui et Keith Richards se tirent un peu la bourre. Ils sont donnés morts depuis 20 ou 30 ans (voire 40 pour certains) mais ils sont toujours là. Lemmy est une icône rock’n’roll, il fait partie des gens qui définissent le mieux cette musique. Il suffit de prononcer son nom pour savoir à qui on a à faire. Des mecs comme lui et Keith sont les rocs du rock !

Vous allez présenter ce nouvel album sur scène ce soir, au Divan Du Monde à Paris, cela doit laisser présager de nombreuses dates à venir. Avez-vous des projets dans ce sens ?
Jake El Tao : Pour le moment, ça se « monte ». Nous ne pouvons pas en dire beaucoup plus pour le moment. Il y aura quelques festivals cet été et les dates vont vraiment « s’enquiller » à compter de la rentrée 2013. Nous repartirons donner des concerts en Allemagne et nous referons le Divan Du Monde, à la même affiche que le groupe Royal Southern Brotherhood (all-stars band constitué par Cyril Neville, Devon Allman, Mike Zito, Yonrico Scott et Charlie Wooton, nda), le 3 octobre de cette année.jv
En raison de la préparation de l’album, nous n’avons pas beaucoup tourné en France ces derniers temps.C’était la première fois que nous faisions de la pré-production. Nous avons enregistré tous les titres (y compris certains qui n’ont pas été retenus sur le CD final) dans un même studio afin de voir comment ça allait sonner. Nous avons envoyé l’ensemble à Mark Opitz qui nous a aiguillés et donné ses petits « correctifs ». Cela a pris un certain temps et nous ne souhaitions pas donner trop de concerts durant cette période car nous n’en voyions pas l’intérêt. De plus, nous voulions un peu nous faire oublier en France. Nous espérons maintenant que notre retour sera gagnant !

Après des années passées loin des studios, ce disque a-t-il remis une dynamique en place. Pensez-vous enregistrer au plus vite maintenant ?  
Jake El Tao : Absolument, c’est prévu dès l’année prochaine ! Nous n’allons plus attendre 8 ans, c’est fini tout cela… déjà que c’est insupportable (rires) !   Plus on en fait et plus on a envie d’en faire. La créativité se nourrie d’elle-même. Avec cette nouvelle mouture du groupe, il nous est beaucoup plus facile de travailler, nous sommes très créatifs. De plus, nous avons une véritable envie commune qui va dans ce sens et nous avons plein de choses à dire. Nous avons déjà de quoi enregistrer l’équivalent du « double blanc » des Beatles mais bon… ils l’ont déjà fait (rires)…Nous allons donc essayer de faire autre chose et, surtout, de repartir sur la route au plus vite !

Ecrivez-vous de manière continuelle ?  
Jake El Tao : Oui, nous ne nous arrêtons pas. Nous ne travaillons pas forcément tous ensemble. Par exemple, j’amène mes idées à Fuzzy Bear et nous allons voir Lord Tracy puis Holy Bear qui ajoute ses « pan-pans ». C’est de cette manière que nous évoluons. Nous avons pour but d’enregistrer l’an prochain donc ça va vraiment « booster » dans les prochains mois.

A quelques minutes de votre entrée sur scène, souhaitez-vous ajouter une conclusion à cet entretien ?
Fuzzy Bear : Nous espérons que tu prendras du plaisir ce soir, tu nous diras ce que tu penses de notre prestation. Mais je pense que tu vas être sourd (rires) !  Enfin, si tu te mets du côté de la basse !
Jake El Tao : Si tu te mets du côté de la basse, tu deviendras sourd et tu auras mal à la tête. Si tu te mets du côté de la guitare, tu deviendras sourd mais tu auras aussi les yeux qui pleurent et ce sera le bonheur !   Au milieu, avec les effluves, tu risques d’être saoul avant la fin du concert (rires) !   Quoiqu’il en soit, bon concert !

Remerciements : Lionel Aknine (AK9 Promotion), Aurélie Roquet (On the roaD Again).

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Interview réalisée :
Le Divan Du Monde – Paris
le 22 mars 2013

Propos recueillis par
David BAERST

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