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L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis JW Jones et je viens d'Ottawa, Canada.

Quand avez-vous commencé à jouer de la musique et comment avez-vous découvert le blues ?
Je me suis probablement mis au blues à l'âge de 13, 14 ans. A cette époque, j'écoutais Led Zepellin, Jimi Hendrix entre autres. Je me suis rendu compte que la plupart des chansons qu'ils jouaient venaient en fait du blues.

Toutes composées par des gens comme Muddy Waters et Willie Dixon. Cela m'a mené aussi à Steve Ray Vaughan et à travers lui, à son frère Jimmie Vaughan puis aux Fabulous Thunderbirds. Voilà par quel chemin je suis arrivé à jouer du blues.

En fait, à ce moment, je jouais de la batterie. Je suis passé de la batterie à la guitare en 1995. Quand j'avais vu BB King en concert à Ottawa, j'ai voulu sonner comme lui. C'est ce que je continue à tenter depuis, sans jamais y arriver !

A partir de BB King, j'ai continué de creuser. Je suis tombé sur T-Bone Walker et son côté swing, son style West Coast …

Comment se portait la scène du blues au Canada à cette période, par rapport à maintenant ?
La scène blues est quand même assez grande au Canada. Nous sommes très proches des Etats-Unis, ce qui aide bien, à mon avis. Les grandes tournées américaines font toujours un crochet par le Canada.

Quand j'ai vu BB King en 1995 et l'année suivante, je me rendais au Festival de Blues d'Ottawa. Il faut savoir que c'est un des plus grands festivals nord-américains en taille et l'un des 10 plus grands au niveau mondial. Là-bas, j'ai pu voir Buddy Guy, Luther Allison.

En 1997, j'ai rencontré Anson Funderburg, Sugar Ray, Roomfull of Blues et toutes sortes d'autres groupes. Chaque année, j'avais l'occasion de découvrir de nouveaux artistes. J'ai vu Jimmie Vaughan, Rod Piazza sur scène.
Durant cette période de ma vie, je voulais rencontrer le plus de gens possible de ce milieu.

Au Canada, le milieu du blues forme une grande famille. Connaissez-vous bien vos collègues : Mel Brown et Colin James ?
En fait, Colin James joue sur mon premier album " My kind of evil ". C'est une grande star au Canada. A ses débuts, il était un bluesman au sens strict du terme. Puis comme il avait signé sur de grands labels, il travailla dans des sonorités plus contemporaines. Ce qui lui a permis de vendre des millions d'albums !

On trouve beaucoup d'artistes canadiens de grand talent. Cependant, le problème au Canada réside dans le fait que, pour faire de grandes tournées, il faut voyager très loin entre chaque engagement.

C'est donc plus difficile de percer. Néanmoins, la scène blues est encore assez forte grâce aux " blues society " dans lesquels nombreux sont ceux qui nous aident à donner vie au blues.

Quelles ont été vos meilleures rencontres dans le blues ?
Kim Wilson est ma plus grosse influence, après BB King évidemment. J'ai quasiment été bercé par les Fabulous Thunderbirds. J'ai étudié de près la technique de Jimmie Vaughan sur ses albums les plus anciens. Mais j'ai aussi eu la chance que Kim Wilson soit venu chanter sur notre deuxième album " Bogart's Bounce". Jim Keller y joue également du piano.

Depuis ce moment, une amitié s'est formée entre Kim et moi. Il m'a enseigné énormément, particulièrement au niveau de la technique du chant. Il est essentiel de savoir chanter correctement, de savoir diriger un groupe. Avec lui, j'ai appris à me concentrer ce qui compte.
Beaucoup de gens ne jouent plus le " vrai blues ". Ce n'est pas une question de catégorie. On peut le manipuler, étendre ses frontières, mais il ne faut jamais perdre de vue les racines du blues.

J'ai donc été beaucoup influencé à son contact. Ensuite, il a produit notre album suivant " My kind of evil " sur lequel Colin James a chanté. Là encore, j'ai intégré de nouvelles techniques. Comme chanter les mêmes paroles pendant longtemps pour savoir jusqu'où on peut aller. Je continue dans cette direction et Kim m'a énormément aidé à ce niveau.

Pouvez-vous nous détailler votre discographie ?
Nous en sommes à notre quatrième album. Le tout premier " Defibrillatin'" est sorti en 2000 sur le label allemand Crosscut.

Ensuite en 2002, " Bogart's Bounce" avec Kim Wilson et Jim Keller. Le troisième " My kind of evil " produit par Kim Wilson et Colin James, en invité.

Le dernier disque s'intitule " Kissing in 29 days " sur lequel figure David "Fathead" Newman, au saxophone (il a accompagné Ray Charles pendant 12 années).

A quoi rêvez-vous quant à votre avenir, musical ou autre ?
Lors de chaque album, nous tentons d'outrepasser nos limites. A chaque fois, il est intéressant de plonger dans des idées originales par rapport à une période précise. Par exemple, mon dernier album a été l'occasion de revenir au son de Ray Charles et aux ambiances swing et jazz.

De même qu'auparavant, je m'étais passionné par le blues à l'harmonica à la Kim Wilson, Rod Piazza, James Hartmann et tous ces grands monsieurs. Ainsi, chacun de mes disques reflète mon évolution musicale. Je veux poursuivre cette démarche dans le sens de la tradition, tout en apporter ma touche personnelle au passage.

Je ne veux pas rester confiné aux douze mesures, ni me sentir obligé d'aller au plus simple. Je veux être libre d'ajouter un nouvel élément par ci, par là. Dans le futur, je vais continuer à jouer le blues, à partir en tournée le plus souvent possible ; tout en sortant mes albums.

Quelle est votre opinion sur le mélange entre blues et hip-hop ?
Ça me semble très intéressant ! RL Burnside a été le premier à s'y mettre, je crois. Puis Rick Holstrom a sorti son album, " Hydralic Groove ", que j'ai bien apprécié. Mais il n'a pas connu le succès. Son idée consistait à rapprocher cette musique des plus jeunes, ce qui n'a pas si bien marché, finalement.

Je pense que cette démarche est intéressante, même si elle n'a pas ma préférence. Du moment que certains font des expériences avec la musique, je trouve ça cool.

Cette tournée est la seconde en France. Avez-vous rencontré des bluesmen français ?
A ma grande honte, je dois reconnaître que je ne connais pas très bien la scène locale. Je suis fan de quelques groupes belges. Les Seatsniffers ou ces gars allemands : BB and the Blues Shaks. Voilà bien tout ce que je connais.

Quels sont vos projets quant au futur ?
Rien n'est encore défini en termes d'albums. Evidemment, je compte bien enregistrer un nouveau disque avant la fin de cette année. A part ça, je veux investir le marché américain, ainsi que le marché européen. J'aimerais beaucoup revenir en Europe quatre fois par an, si possible.

En janvier, nous allons rejoindre la Legendary Blues Cruise avec les Fabulous Thunderbirds, Little Charlie & the Night Cats et plein d'autres groupes fabuleux. Ça sera une étape importante pour entrer dans le marché américain.

Où est diffusé votre dernier album ?
Au Canada, aux Etats-Unis et en Europe. Nous adorons voyager dans tous les endroits possibles et envisageables.
Pourquoi pas le Japon ou la Chine ? Même si de toute évidence, le blues n'est pas aussi populaire là-bas qu'il l'est ici.

Qu'auriez-vous à ajouter ?
Visitez mon site web : http://www.jw-jones.com/ . On y trouve des images, des vidéo-clips et plein d'autres choses.

 
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Interview réalisée au Caf' Conc' d'Ensisheim le 14 novembre 2006

Propos recueillis par David BAERST et Jean-Luc

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