Karen Lovely
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Karen, quels sont les musiciens qui t’accompagnent sur cette actuelle tournée européenne ?
Je m’appelle Karen Lovely et je suis chanteuse. Les musiciens qui constituent mon groupe sont Hank Shreve à l’harmonica et aux claviers, Leonard Bud Griffie aux guitares et Taylor J Murphy à la batterie (c’est le chanteur-guitariste américain Nathan James qui a accompagné Karen, à la basse, durant le Cognac Blues Passions 2012, nda).LOVELY

Pourrais-tu me parler de tes origines ?
Je suis originaire du Pacific Northwest, plus précisément d’une ville nommée Portland, dans l’Oregon.
Il doit y avoir 11 heures de décalage horaire par rapport à la France.

L’Oregon est-il un état où il est facile de mener une carrière dans le blues ?
De manière générale, l’Oregon bénéficie d’une scène musicale particulièrement riche. C’est un état formidable pour cela. On y trouve beaucoup d’endroits où il est possible de donner des concerts de blues. Je m’estime très heureuse d’y vivre !

Quel est ton parcours musical ?
Il n’y a que cinq ans que j’ai commencé à chanter de manière professionnelle. Auparavant, lorsque je vivais à Londres, j’avais déjà connu des expériences musicales au sein d’un groupe. C’était en 1987...
Puis je me suis retirée de la scène durant une longue période, avant de reprendre ma carrière en 2007. Mon premier CD « Lucky Girl » est sorti en 2009 alors que mon second album « Still The Rain » a été édité en 2010. Je viens de signer un disque enregistré en public « Live ! In Los Angeles ».
Je n’ai pas vraiment suivi d’éducation musicale. Je me suis intéressée au blues par passion. C’est une forme musicale américaine très authentique, elle est vraiment unique. Elle vient du cœur et permet de raconter de très belles histoires que les interprètes sortent du fond de leurs âmes.
Quand tu te sens mal et que tu n’es pas trop bien dans ta peau, c’est une musique idéale. Lorsqu’au contraire tu es heureux… le blues peut aussi t’évoquer des sentiments joyeux.
C’est un genre parfait en toutes circonstances, il est le reflet de la vie et des passions qui la jalonnent.

De quelle manière pourrais-tu décrire ton approche du chant ?
Quelques personnes me classent parmi les chanteuses à voix, car je possède une importante puissance vocale.
D’ailleurs parmi mes chanteuses préférées il y a des artistes telles que Etta James, Bessie Smith, Big Mama Thorton et Big Maybelle. Ces femmes étaient des chanteuses à voix mais elles savaient également faire preuve de beaucoup de nuances et d’émotions lorsqu’elles interprétaient un morceau.

Te produisais-tu déjà de manière professionnelle durant ta courte période d’activité à Londres ?
En effet, je jouais professionnellement à Londres en 1987. Je me produisais avec un trio. Je faisais beaucoup de scène mais j’ai stoppé mon élan au bout de six mois.
Cette activité est restée pour moi un rêve pendant longtemps. Déjà lorsque j’étais petite fille, j’y pensais continuellement. Au bout d’un moment, je me suis dit « c’est maintenant ou jamais ». De ce fait, j’ai commencé à participer à des jam sessions  qui se déroulaient une fois par semaine.
De fil en aiguille, j’ai constitué un groupe afin de reprendre un itinéraire professionnel en 2007.
Pour être tout à fait précise, je peux même te dire que c’était le 29 septembre 2007 (rires) !

Qu’aimes-tu évoquer à travers tes chansons ?
J’ai beaucoup de chance de compter, parmi mes collaborateurs, un formidable auteur de chansons qui se nomme Dennis Walker. C’est quelqu’un qui a déjà produit et écrit pour Robert Cray dans le passé.
Ses chansons sont très fortes et les histoires qu’elles content sont très bien « mises en scène ». Elles évoquent parfaitement mon parcours lorsque je les chante…
Il est devenu mon mentor et je suis très heureuse de travailler avec lui.
J’ai écrit un titre de mon dernier CD et j’en ai signé trois autres qui figureront sur mon prochain album.
Ces morceaux ont été faits en collaboration avec mon guitariste Leonard Bud Griffie.
Le formidable Gary Nicholson que j’aime beaucoup m’a également écrit des chansons…
Je peux donc m’appuyer sur un répertoire original et de grande qualité !lovely

Quels sont les artistes qui t’inspirent le plus ?
Je suis très inspirée par Bessie Smith, Ma Rainey et d’autres chanteuses des années 1920-1930...

Et dans des générations plus récentes ?
Dans la nouvelle génération, j’éprouve de l’admiration pour les Black Keys que j’aime beaucoup…
Bien sûr, Robert Cray a beaucoup d’influence sur moi. C’est un bluesman contemporain qui m’a beaucoup marquée dès les années 1980. Je me souviens avoir adoré son morceau « Smoking gun » qui a été un grand succès et qui est une chanson incroyable.
Parmi les chanteuses actuelles, je trouve que Janiva Magness est formidable tout comme Bonnie Raitt.
J’ai, évidemment, beaucoup de tendresse et d’admiration pour J.P Soars qui est un bon ami…
Je suis influencée par tant d’artistes, quelques soient les générations dont-ils sont issus…
Si j’écoute beaucoup de musiciens actuels, je conserve un profond respect pour des personnalités disparues comme Johnny Guitar Watson et, toujours, Etta James qui est vraiment la chanteuse qui m’a le plus touchée. Il faut dire que le blues du XXIème siècle ne rentre pas forcément dans mon approche personnelle de la musique.

Qu’attends-tu de l’avenir ?
J’espère continuer à faire ce que je fais le reste de ma vie. C’est quelque chose que j’aime fortement et j’apprécie tout ce qui tourne autour. Enregistrer, écrire, tourner est très important.
Le fait de me produire sur scène est ce que j’aime plus que tout , je pense être née pour cela.
Dans le blues, il y a un profond respect pour les gens… quelque soit l‘âge ou la situation de ces personnes. C’est une chose qu’on ne retrouve pas forcément dans le monde de la pop music. Tu peux avoir vingt ans et être très joli, tu seras autant respecté que si tu étais une personne âgée… ni plus, ni moins. J’ai eu la chance de me produire avec Honeyboy Edwards (1915-2011, nda) et on sentait que les gens avaient un profond respect pour lui.

C’est, actuellement, ta première venue en France… cela doit représenter une étape importante pour toi…
Oh oui, absolument… c’est très important !
Je suis très excitée d’être présente, ici, au Cognac Blues Passions. Pour moi, c’est un rêve qui devient réalité. J’espère que tout le monde ici appréciera mes concerts. Pour ma part, je suis vraiment heureuse de pouvoir me produire pour ce public. C’est vraiment un endroit magnifique et magique !

Aurais-tu un message en particulier pour ton public français ?
J’espère qu‘il, même s’il ne comprend pas les textes de mes chansons (et ce que je dis entre elles car mon français n‘est pas très bon), sera touché par mon feeling et la passion que je mets lorsque je les interprète. Ensemble nous passons des journées formidables. Nous partageons la même joie et le même amour de la musique.

Souhaiterais-tu ajouter une conclusion ?
Je veux, encore une fois, remercier le Cognac Blues Passions pour m’avoir offert la possibilité de me présenter au public français. Merci également à toutes les personnes que j’ai pu croiser, toutes ont été très gentilles avec moi…
J’espère aussi que tout le monde sera aussi satisfait que moi en ce qui concerne la qualité de mes concerts (rires) !
Merci, merci !

Remerciements : Sophie Louvet et Christine Filippi (Service de presse du Cognac Blues Passions), Denis Leblond (Tempo Spectacles), Bruno Migliano pour les photos.

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Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
le 6 juillet 2012

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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