Krissy Matthews
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Krissy, pour commencer, peux-tu me présenter les musiciens qui se produisent à tes côtés sur scène ?
Actuellement, à la batterie nous avons Mickey Dean Smith (dit Miickey D) qui est originaire de Perth en Australie. A la basse, nous retrouvons Keith Matthews qui est anglais…krissy

Peux-tu, également, m’en dire davantage sur toi ?
Je viens d’Oxford, en Angleterre et je joue de la musique depuis l’âge de 11 ans (Krissy Matthews est né le 25 mai 1992, nda). Cela fait environ 4 ou 5 ans que je donne des concerts et j’essaye de devenir un guitariste célèbre (rires) !

Ton père, qui est aussi le bassiste dans ton groupe, est probablement à l’origine de ta passion pour la musique…
Oui d’ailleurs, à l’origine, il est guitariste. Il est passé à la basse afin de m’accompagner sur scène. C’est, évidemment, lui qui m’a transmis le virus de la musique. Dès ma plus tendre enfance j’ai été sensibilisé par ce qu’il écoutait continuellement à la maison, c’est-à-dire la musique des années 1960. Il m’emmenait avec lui aux concerts alors que je n’avais que 2 ou 3 ans. C’est à cet âge là que j’ai pu commencer à apprendre en voyant et en écoutant d’autres musiciens.

Quels étaient alors les musiciens que tu affectionnais le plus ?
Lorsque j’ai commencé à apprendre la guitare, j’appréciais beaucoup Hank Marvin le formidable soliste du groupe instrumental The Shadows. Puis, bien sûr, mes goûts se sont rapidement portés vers des gens tels que Jimi Hendrix, Freddie King, BB King, Jimmie Vaughan, Buddy Guy, Jimmy Page, Peter Green etc…
Actuellement, certains de mes musiciens préférés sont Robben Ford, Derek Trucks, le formidable Joe Bonamassa avec lequel j’ai joué il y a deux jours etc…
Il y en a vraiment beaucoup…

Tu es vraiment très jeune, à quel âge as-tu précisément commencé à te produire professionnellement ?
Dès que j’ai quitté l’école, c’est-à-dire à l’âge de 16 ans. Mais même scolarisé, vers 14 ou 15 ans, je me produisais déjà beaucoup sur scène. Je partais en tournée lors de chaque période de vacances scolaires et je faisais 2 à 3 concerts hebdomadaires, en Angleterre.

Penses-tu que l’Angleterre est un pays où il est facile de débuter une telle carrière actuellement ?
Non, pour ce genre musical l’Angleterre est un très mauvais pays (rires) !
Il y a, peut être, de la place pour de grandes vedettes comme Buddy Guy ou Joe Bonamassa mais pour les gens moins connus, ou pour les débutants, il est très difficile de s’y faire un nom…
Les conditions sont assez misérables, c’est à peine si tu ne dois pas t’estimer heureux lorsqu’on te paye en t’offrant une tasse de thé (rires). Le simple fait de recevoir à manger et à boire est une chose exceptionnelle. C’est pour cela que de nombreux groupes anglais préfèrent se produire en Allemagne, France ou Scandinavie. Pour être estimé dans mon pays, il faut déjà être connu et, si possible, aux USA…

Il y a des guitaristes français qui vivent ou qui se produisent régulièrement en Angleterre (Franck Ash, Charlie Fabert…), connais-tu certains d’entre eux ?
Non, je n’en ai jamais rencontrés et je dois t’avouer que je ne connais aucun guitariste français…

Quelles sont donc les différences les plus notables entre les scènes anglaises et celles du reste de l’Europe ?
Un simple exemple est devant moi… Toi, puisque tu t’intéresses à cette musique et que tu viens à ma rencontre afin d’en savoir plus sur ma personnalité et ma musique… krissy
Il y a aussi des pays où l’accueil est inégalable, comme la Pologne où j’ai donné de nombreux concerts.
Il y a vraiment un intérêt de la part des gens, du public… Une chose qui est beaucoup plus nuancée en Angleterre…

 

Combien de disques as-tu enregistrés à ce jour ?
J’ai enregistré 4 albums en studio et je pense que le dernier en date « Hit the Rock » est le meilleur. Mon prochain opus sera enregistré en janvier 2012. Pour la première fois je bénéficie d’une production digne de ce nom, avec de l’argent… Il y aura quelques invités de marque sur ce disque. D’habitude je devais me contenter  de sessions réparties sur à peine 4 ou 5 jours. Je devais faire un minimum de prises voire jouer en « live ». Là, je pourrai davantage prendre mon temps et bénéficier de moyens plus importants. Je pense que ce disque sortira en mai 2012...

En tout cas, tu peux te vanter d’avoir déjà eu la possibilité de te produire sur scène avec de grands noms du blues, quels sont tes meilleurs souvenirs ?
Mes meilleurs souvenirs sont trop « sales » pour pouvoir être racontés (rires) !
Disons que sur un point de vue musical, en passant beaucoup de temps sur la route, j’ai pu jouer avec John Mayall. Ce qui reste un souvenir impérissable !
J’ai, également, eu le plaisir de faire des « jams » avec Jeff Healey par exemple. Ce dernier est, probablement, le type le plus charmant qu’il m’ait été donné de rencontrer.
Il était très gentil et attentionné… je pense que c’est, à ce jour, ma plus grande rencontre… Cela s’est déroulé durant sa dernière série de concerts en Angleterre (Jeff Healey est décédé le 2 mars 2008, nda).
Durant mes tournées j’ai aussi croisé les chemins de Robben Ford, Joe Bonamassa… J’ai vraiment eu beaucoup de chance puisque j’ai aussi rencontré BB King et fait les premières parties de Derek Trucks et Greg Allman en Allemagne. Tout cela constitue de merveilleux souvenirs mais je resterais marqué à jamais par la personnalité de Jeff Healey. Je pense que nous étions sur le point de devenir de vrais amis… Quand il est mort j’étais encore scolarisé. Je me souviens avoir pleuré toute la journée tant j’ai été affecté par sa disparition. Il est mon meilleur souvenir…

Comment peut-on définir ton style ?
Il se rapproche beaucoup du blues rock et essaye d’être progressiste. Il est influencé par des artistes aussi divers que Joe Bonamassa, Eric Johnson, BB King, Derek Trucks, Robben Ford ou encore Hank Marvin…
Avec mes musiciens nous ne nous considérons pas comme un groupe de blues traditionnel, nous n’abusons ni du shuffle ni du slow-blues.
Nous devons jouer un shuffle sur 3 heures de concert…

Tu fais beaucoup de reprises sur scène, écris-tu également des chansons ?
J’ai signé quelques chansons mais c’est  très difficile d’écrire quelque chose de neuf et d’original aujourd’hui… J’ai l’impression que tout a déjà été fait. J’espère, cependant, réussir à développer cet aspect de mon art très prochainement…

De quoi aimes-tu parler sur scène ?
Sur scène, à travers les chansons que j’interprète, j’évoque tous les sujets habituels qui peuvent toucher un jeune homme de mon âge. Je parle donc beaucoup des filles (rires) !
Il faut dire que c’est un sujet qui peut toujours vous inspirer de bonnes histoires sur la route. On rencontre toujours des gens, filles ou garçons, étranges et il nous arrive toujours des choses incroyables. Les meilleurs chansons que nous pouvons chanter sont celles inspirées d’anecdotes qui nous sont arrivées sur la route.

Quels sont tes désirs les plus chers concernant ton avenir professionnel ?
Je ne tiens pas particulièrement à devenir très riche avec ma musique. Le fait d’avoir un nom qui te permette de te produire dans des salles de 500 spectateurs, comme hier soir, est déjà une très belle chose. C’est déjà très difficile d’en arriver là et si j’arrive à me produire dans de telles configurations toute ma carrière, ce serait une chose fantastique.
Ce serait déjà une belle victoire à mon sens !

La France n’est pas le pays où, pour le moment, tu te produis le plus. Le fait d’y donner ces deux concerts (tous deux au Caf’ Conc’ d’Ensisheim) durant cette tournée automnale est-il une chose importante à tes yeux ?
Oui, d’autant plus que c’est dans un endroit que j’aime bien. Les gens y sont « réglos »… Tu fais tes concerts, tu es payé et en plus tu y manges très bien. La maman de Yannick (le propriétaire du Caf’ Conc’, nda) est une excellente cuisinière et s’occupe très bien de nous !
Ici, quelque soit le nombre de spectateurs présents, tu as envie de donner le meilleur de toi-même. C’est un privilège de pouvoir connaitre des endroits tels que celui-ci.

As-tu une conclusion à ajouter ?
J’invite tous les gens qui écouteront ou liront cette interview à venir me voir sur scène. Je peux les assurer que le jeune bluesman que je suis, donnera toujours tout ce qu‘il a en lui pour les satisfaire…

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Interview réalisée
au Caf’ Conc’ d’Ensisheim
le 11 octobre 2011

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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