Left Lane Cruiser
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Nda : Vaillant dépositaire du blues-punk, Left Lane Cruiser fait désormais office de légende dans le monde des musiques teigneuses. Tournant inlassablement à travers la planète, tout au long de l’année, le duo consolide une solide réputation…qui fait de lui l’une des meilleures attractions scéniques du moment.
Malgré ces incessants voyages, le groupe sortira imperturbablement son 9ème album en 2017. Une nouvelle occasion de marquer les esprits, avec une musique aussi indépendante que sauvage…mais qui possède l’art de toucher le plus grand nombre (la chanson « Waynedale » extraite de l’album « All You Can Eat » ayant même été exploitée dans l’un des épisodes de la série « Breaking Bad »).
A peine sortis de leur véhicule, après une longue route, Frederick J. Evans IV et Pete Dio ont simplement pris le temps de saluer le one-man band américain Shake It Like A Caveman avant de me proposer de les rejoindre dans leur loge, afin d’enregistrer cette interview. Malgré leur apparente fatigue, ils se sont montrés d’une gentillesse désarmante.

Dans un premier temps pouvez-vous, l’un après l’autre, dresser un rapide portrait de vos personnalités ?
Frederick J. Evans IV : Je m’appelle Frederick J. Evans IV et je suis le chanteur-guitariste-harmoniciste du groupe.
Pete Dio : Quant à moi, je suis Pete Dio et je suis le batteur de Left Lane Cruiser. J’assure également les chœurs…

Avant de fonder ce groupe, quelles ont été vos formations musicales ?
Pete Dio : J’ai débuté l’apprentissage de la batterie alors que je devais être âgé de 9 ou 10 ans. J’ai longuement pratiqué, durant une vingtaine d’année, dans les environs de l’Indiana et dans tout le Midwest avant de rejoindre le groupe. Je me suis, en effet, mis à son service il y a près de 3 ans, en 2014. Depuis, je ne cesse de tourner à travers tous les Etats-Unis d’Amérique ainsi qu’en Europe. C’est, actuellement, ma quatrième tournée sur le vieux continent. Cette année, pour la première fois, j’ai également pu donner des gigs au Mexique. 66
Frederick J. Evans IV : Je joue de la guitare depuis mes 10 ans et j’ai, par la suite, intégré des groupes au Collège. Il m’arrivait de passer d’un instrument à l’autre… Puis, l’aventure Left Lane Cruiser s’est enclenchée à compter de 2004. Pete m’a rejoint il y a trois ans lorsque le batteur d’origine, Brenn Beck, a décidé de mettre un terme à notre collaboration. Malgré cela, Left Lane Cruiser existe toujours et constitue un groupe plus fort que jamais.

Dans quelles circonstances le groupe Left Lane Cruiser a-t-il vu le jour ?
Frederick J. Evans IV : Je travaillais à Indianapolis où j’ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse. Puis elle a déménagé pour Fort Wayne, toujours dans l’état de l’Indiana, où je l’ai suivie. Là, j’ai commencé à jouer de la slide guitar à droite et à gauche, avant qu’elle me présente Brenn Beck. Un batteur avec lequel elle était au Lycée et avec qui l’aventure a commencé…

Quelle est la signification de ce nom, Left Lane Cruiser ?
Frederick J. Evans IV : A l’origine, le nom a été trouvé par Brenn. Il symbolise notre vie passée sur la route. En effet, à chaque fois que tu es sur la route, tu empruntes systématiquement une voie de gauche…

Que signifie le terme « blues » pour vous ?
Frederick J. Evans IV : Ce mot représente la base de ma musique. Il m’évoque celle avec laquelle j’ai grandi et avec laquelle j’ai commencé à jouer. Mon père écoutait toujours des disques de Muddy Waters ou des Rolling Stones à la maison. Mon oncle s’occupait de l’aspect logistique pour Muddy Waters et son groupe, à chaque fois que ce géant du blues venait se produire dans notre ville. J’ai entendu ce son et des guitares toute ma vie…

Considérez-vous Left Lane Cruiser comme un authentique groupe de blues, quelle définition donnez-vous à votre musique ?
Frederick J. Evans IV : Nous jouons du blues et nous nous plaisons à y intégrer d’autres éléments et d’autres genres musicaux. Nous essayons de nous montrer originaux et, ainsi, de développer notre propre style.

De quelle manière vos chansons viennent-elles à vous ?
Frederick J. Evans IV : D’habitude, je commence en cherchant un riff. Puis, ensemble, nous développons le morceau en cherchant toutes les possibilités afin de l’améliorer. Souvent, nous le testons sur scène où il commence à se mettre en place, en fonction des improvisations que nous lui faisons subir. C’est, réellement, comme cela que nos chansons prennent forme…
Pete Dio : La plupart de nos titres sont conçus sur scène. La nuit dernière, nous avons joué dans une petite ville belge. Nous y avons interprété notre répertoire, puis avons glissé vers une jam durant laquelle nous avons tenté des choses nouvelles. Il nous arrive, souvent, de filmer nos sets. Ainsi, nous pouvons visionner ces vidéos dans notre van et en tirer ce qui nous intéresse le plus. Ces extraits musicaux forment alors une base, sur laquelle nous travaillons de nouvelles chansons. Pour le nouvel album, nous n’avons consacré que quelques petites journées pour finaliser les morceaux avant d’entrer en studio. En effet, tous possédaient déjà une base solide et avaient été testés sur scène. Nous n’avons pas eu à faire beaucoup de modifications car nous souhaitons qu’ils conservent leur spontanéité. Nous ne sommes pas du genre à multiplier les prises…

Vous avez eu l’occasion de travailler avec le producteur, de Detroit, Jim Diamond (connu pour avoir, entre autres, produit les deux premiers albums des White Stripes). Pouvez-vous revenir sur cette collaboration, que vous a-t-elle apporté ?
Frederick J. Evans IV : Il a mixé notre dernier album en date (« Dirty Spliff Blues », paru en 2015 sur le label Alive Records). Nous avions enregistré, avec lui, d’autres disques auparavant. Cependant, « Dirty Spliff Blues » bénéficie uniquement de son expérience au niveau du mixage, puisqu’il a été produit et enregistré par Jason Davis. Lors de nos enregistrements précédents avec Jim Diamond, nous nous sommes rendus compte à quel point cet homme sait traiter le « dirty blues » et, notamment, en ce qui concerne les groupes qui se produisent en formule duo. Bien sûr, il est également musicien et c’est en tant que bassiste qu’il a participé au projet « Painkillers » que nous avons enregistré avec le chanteur et pianiste James Leg. C’est un formidable bassiste et un formidable ingénieur du son…

En dehors de Jim Diamond, dont nous venons de parler, quelles rencontres ont constitué à vos yeux les expériences les plus importantes de votre carrière ?
Frederick J. Evans IV : Oh, il y en a tellement ! Actuellement, nous sommes très proches du groupe Handsome Jack qui est originaire de la ville de Buffalo, dans l’état de New-York. Nous avons eu l’occasion de donner des concerts ensemble et nous nous connaissons depuis quelques années. Bien sûr, je ne peux pas omettre d’évoquer Dirty Deep. C’est toujours un plaisir de croiser ce groupe et de partager une scène avec lui. Nous avons, vraiment, eu la chance de rencontrer de belles personnes…
Pete Dio : Récemment, nous avons aussi eu l’occasion de donner des gigs avec Shawn James & The Shapeshifters. C’est vraiment un très bon groupe qui est, à la fois, très heavy et très bluesy. Chaque soir, nous avons la possibilité de faire la connaissance de nouveaux musiciens. Cela constitue un plaisir toujours renouvelé !

Vous êtes très attachés à la France, comment expliquez-vous la relation durable que vous entretenez avec votre public ici ?
Frederick J. Evans IV : C’est probablement lié au fait que le fondateur de notre label, Alive Natural Sound Records, vienne de France. Il s’agit de Patrick Boissel, qui a fondé sa maison de disques à Los Angeles en 1994. Il s’est spécialisé dans le blues, le garage rock et le punk rock. On lui doit, notamment, le premier album des Black Keys (« The Big Come Up », sorti en 2002). Il nous a permis de beaucoup tourner en France, grâce à ses connections sur place. Nous avons, de ce fait, donné des centaines de concerts ici durant ces dix dernières années.

Vous êtes en tournée européenne alors que Donald Trump vient d’être élu président des Etats-Unis. Comment vivez-vous la chose ?
Frederick J. Evans IV : Oh c’est très difficile, très difficile… Il résulte de ces élections un joli désordre. C’est, à la fois, dur et étrange. Nous avons l’impression de régresser de plusieurs années. Que s’est-il passé ? Il faut, maintenant, aller de l’avant et, malheureusement, faire avec pour les quatre années à venir…

Quels sont les espoirs que vous portez en vous, en ce qui concerne l’avenir de votre pays ?
Frederick J. Evans IV : Je pense que nous allons nous relever, car nous avons déjà eu tant d’horribles présidents dans le passé… A chaque fois, le pays a pu s’en sortir et je souhaite que la même chose arrive après l’ère Trump. Cependant, nous vivons vraiment une époque très dépressive (rires) !

Quels sont vos projets ?
Pete Dio : Nous avons un nouvel album qui sortira aux alentours du mois de mai 2017. Il sera titré « Claw Machine Wizard ». Ce sera un disque studio, enregistré (dans les conditions du live) dans l’Indiana par Jason Davis. Ce disque sera très funky et sauvage…il débordera de groove. Il faut dire que nous avons écouté beaucoup de rhythm & blues sur la route ces derniers temps, dont le dernier album en date de Charles Bradley…ainsi que James Brown et Raphael Saadiq. Nous avons aussi écouté le groupe Funkadelic et un petit peu de hip-hop. Je pense que ces influences seront palpables lorsque les gens découvriront cet album. Comme nous le disions auparavant, beaucoup de chansons qui le constituent sont nées sur la route, au fil de nos concerts. Nous tournerons beaucoup afin de le promouvoir et, bien sûr, nous serons de retour l’an prochain en Europe…afin de vous le présenter !

Souhaitez-vous ajouter une conclusion à l’attention de vos admirateurs français ?
Pete Dio : Simplement leur dire qu’ils sont les meilleurs et que, le fait de se produire dans ce pays, est à chaque fois de la pure folie. C’est pour cela que nous revenons tous les ans. Nous sommes très reconnaissants vis-à-vis de nos fans français !
Frederick J. Evans IV : Le public français est le meilleur, le plus passionné, le plus sauvage et le plus fou ! Nous le remercions pour sa fidélité tout au long de ces années… « Je t’aime » (rires) !

Remerciements : Elsa Constanpopoulos

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Interview réalisée au
Noumatrouff - Mulhouse
le 17 novembre 2016

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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