Lisa DOBY
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Comment êtes-vous tombée dans la marmite du jazz et du blues en Caroline, quand vous étiez enfant ?
Etant afro-américaine, j'avoue être le produit de toutes les musiques que mes parents ont écouté. J'ai découvert la musique en l'écoutant à l'église, comme tant d'autres dans le Sud.
Ceci dit, je n'ai commencé à chanter que beaucoup plus tard. Tout a débuté pour moi avec le violon et la trompette par le biais de la musique classique.

Quelles ont été vos premières influences dans le jazz et le blues ?
J'ai surtout écouté Billie Holliday. Aujourd'hui, je me passe Aretha Franklin, Ella Fitzgerald, Nina Simone. Avant tout, j'essaye de faire varier les chanteurs et les chanteuses pour comprendre leur parcours. Je pense que c'est très important.

Parlons de votre parcours actuel : comment vous êtes-vous retrouvée sur scène pour la première fois ?
Quand ai-je commencé à me produire sur scène ? C'était en amateur, pendant mes études en Caroline du Nord. Nous étions un groupe de quatre filles qui chantions " a cappella ". Nous avons même eu l'occasion de faire une tournée l'hiver dernier.

Professionnellement, j'ai démarré en France au Consulat de Strasbourg. On m'a demandé de venir remplacer une chanteuse sur une tournée de gospel en Allemagne. C'est ainsi que tout a commencé !

Par la suite, vous vous êtes produite dans de nombreux festivals comme à Montreux. Pensez-vous concrétiser votre expérience scénique par l'enregistrement d'albums ?
En fait, nous sommes en train de travailler sur un album qui va sortir au mois de septembre. Nous serons en concert le 4 septembre au Grillen de Colmar. Je vais concrétiser ce vieux projet d'enregistrer mes propres compositions.

Quelles sont vos influences parmi les songwriters ?
J'aurai du mal à le dire. J'avoue que lorsque je m'assoie devant le piano pour écrire, je ne pense pas à un certain style. Je ne cherche surtout pas à copier ce que j'ai déjà entendu. C'est sûr que ce que je fait toute seule au clavier peut-être complètement différent de ce que je fait sur scène avec mes " super musiciens ". Ils partagent mes racines dans le jazz et le rock. C'est essentiellement ce que j'adore : la collaboration par la musique. Mes bons amis musiciens m'apportent aussi leurs chansons. Ca devient très difficile de cibler entre jazz, rock, blues etc…

Comment s'est déroulé l'enregistrement ?
Il s'est fait avec les musiciens qui seront présents ce soir sur scène. Nous sommes actuellement en train de réaliser le mixage et de chercher une licence auprès d'une maison d'édition.

Vous avez déjà derrière vous de nombreuses collaborations. Quels sont vos souhaits ou projets en la matière ?
Je reste toujours en contact avec divers artistes. Je cherche encore à rencontrer du monde. Au mois de novembre dernier, j'ai eu l'occasion de faire la première partie de Ray Charles (que j'ai aussi rencontré). Par la suite, on ne peut pas vraiment savoir où le parcours nous amène. Restent les espoirs et les objectifs …

Vous envisagez de retourner chanter aux USA ?
Oui, oui. En fait, les chanteuses qui sont venues au mois de décembre, étaient ravies. Elles veulent organiser une tournée pour le mois de février. A noël, je vais aller à New York avec Jacky. J'aimerais faire des bœufs, rencontrer des musiciens et trouver des contacts.

Etes-vous engagée, comme beaucoup d'artistes " noirs " ?
Il faut toujours se battre. En parlant de gens de couleur, on peut se sentir obligé de se battre. Une de mes chansons " Gimme something to believe in " évoque ça. Je préfère voir les gens comme des citoyens du monde qu'on arrête de parler de masculinité, de féminité et de couleur de peau. Parlons des institutions qui sont sensées nous gouverner. Il faut monter l'exemple, surtout pour les jeunes qui viennent d'ailleurs. Le plus important, c'est vers où on va.

Dans le futur, quelle direction voulez-vous donner à votre musique ?
Personnellement, je n'accole pas d'étiquette sur mon travail. En tant qu'être humain, nous comparons toujours par rapport à notre bagage culturel. Tout ce que je peux souhaiter, est que cette personne qui écoute se sente un peu mieux après m'avoir entendue. Je cherche à devenir de plus en plus musicale et humaine. Nous sommes tous pareils mais je communique à ma façon. Il faut m'entendre pour comprendre où je vais et ce que je vais devenir.

 
Interviews:
Les photos
Les vidéos
Les reportages
 

Les liens :

Lisa Doby : le site

Interview réalisée
à la Foire aux Vins de Colmar
le 16 août 2003

Propos recueillis
par David BAERST

 

Le
Blog
de
David
BAERST
radio RDL